Mais où est passé la Puce ?
C'est vrai ça, qui est donc cette étrange personne ? Elle ressemble à la Puce, elle parle comme la Puce, elle a les mêmes passe-temps que la Puce, elle s'occupe des monstros comme la Puce mais ... parce qu'il y a un "mais" évidemment ... elle ne s'habille pas du tout comme la Puce ! Mais alors vraiment pas du tout ! Pensez donc, elle se balade en ... jean ! Un pantalon ! Non mais depuis combien d'années la Puce n'a-t-elle pas porté de pantalon ?
Ah mais je peux répondre à cette question madame la voix off. Ca fait 12 ans !
T'es sûre de ça ?
Sûre et certaine
Ben qu'est-ce qui t'es arrivé pour en remettre un d'un seul coup ?
Ah ça, c'est une longue histoire !
Eh oui, ça fait bien 12 ans que je n'avais pas porté un pantalon. La dernière fois, c'était quand je me suis mise à cuisiner japonais, environ 2 ans avant la naissance de Gargamel et je m'habillais à l'époque en 40. C'est pas vraiment qu'avant, je en portais beaucoup, j'ai jamais été très pantalon. Principalement en raison d'un problème de circulation sanguine et de troubles digestifs associés à un popotin démesuré qui faisait que mon tour de taille et mon tour de hanche entraient régulièrement en totale contradiction vestimentaire. Résultat, soit j'avais la circulation sanguine coupée au niveau d'une culotte de cheval écrabouillée artistiquement moulée dans un futal 3 fois trop petit mais qui tombait pile poil au niveau de mon bidon. Du coup, j'avais horriblement froid ce qui est quand même un comble. Soit, avec un futal à ma taille au niveau de mes hanches, il me fallait porter une ceinture serrée à mort pour ressembler à quelque chose vu qu'au niveau de ma taille, c'était 3 fois trop grand. Et là, c'est ma digestion qui en prenait un coup car je me retrouvais avec l'estomac tout comprimé pour que le pantalon ne me dégringole pas sur les chevilles, ce qui aurait été du plus mauvais goût tout de même ! J'ai bien essayé les pantalons taille basse mais là, j'avais froid au bas du dos et j'ai horreur de ça. Sans compter que mon problème de ceinture et de digestion compromise persistait. Bref, rien à faire, je n'étais jamais à l'aise.
Alors forcément, lorsque Gargamel m'a obligé à prendre 24 kilos pour le mettre au monde (comment ça c'est pas sa faute et j'avais qu'à pas me goinfrer sous prétexte que j'étais enceinte ?) et à passer à une taille 46-48, ça ne m'a pas franchement donné envie de vaincre mes répulsions pantalonesques. Mais ça, c'était avant !
Euh, et c'était avant quoi exactement ?
Eh bien, c'était avant 2 petites choses. D'abord, d'être revenue à une taille 42 ce qui, quoiqu'on en dise, aide quand même grandement à se sentir plus à l'aise dans ses vêtements. Mais surtout, c'était avant avoir admiré les créations de Sakiko, tout particulièrement ses pantalons Bella. C'est qu'apparemment, Sakiko et moi, on aurait la même silhouette (ou presque). Un popotin d'un sex-appeal irrésistible dans certaines cultures, des hanches synonymes d'une fertilité à toute épreuve dans d'autres et un tour de taille à faire pâlir d'envie toutes les guêpes de l'univers (défense de s'étrangler de rire au fond du blog là-bas, je vous vois !). Quand j'ai vu ces fameux Bella, je me suis tout de suite dit que si je devais remettre un pantalon un jour, ce serait un comme ça.
Et non seulement je mets un pantalon mais j'ai ressorti du placard un pull tricoté il y a 15 ans et dans lequel je ne rentrais plus depuis foooooort longtemps.
Alors qu'est-ce qu'il a de particulier ce fameux pantalon ? D'abord, une taille bien haute et enveloppante. Du coup, le pantalon tient tout seul, ne descend pas sur les hanches et tout ça sans ceinture. Résultat, à aucun moment, même après un repas bien copieux, on a la sensation d'avoir le bidon comprimé et la digestion se fait toute seule. Ensuite, le jeu d'empiècement met la taille et le popotin en valeur sans donner l'impression que ce dernier est énorme, une impression encore renforcée par l'emplacement et la forme des poches arrières. Bref, sur le papier, ou plutôt sur l'écran du blog de Sakiko, c'était le pantalon absolument parfait. Sauf que ...
Ben déjà, impossible de trouver un patron papier pour ce modèle Burda Style. Pour le trouver, il faut aller sur le site anglais et le commander en version pdf à imprimer et assembler soi-même avec des instructions entièrement en anglais. Et vu qu'en français, je trouve déjà les instructions cryptiques mais alors en anglais ....
Ensuite, contrairement aux patrons Burda dont j'ai l'habitude, les marges de couture sont incluses. Alors bon, moi, ça m'arrange plutôt mais ce n'est pas le cas de tout le monde et puis surtout, il m'a fallu un temps pas possible pour m'assurer que les marges étaient bien incluses sur toutes les pièces (vu que l'indication n'était spécifiée que sur certaines d'entre elles sur le patron) et de combien elles étaient.
Enfin et surtout, le patron d'origine et les réalisations de Sakiko n'ont pas grand chose à voir hormis l'empiècement et la taille haute : longueur différente, largeur différente (c'est un modèle extra extra extra large à l'origine), forme de poches devant totalement différente bref, un énorme travail de modifications en perspective. Mais tant pis, il me faisait trop envie. Alors j'ai acheté un coupon de jean extensible, j'ai imprimé, coupé, scotché, décalqué, modifié et découpé le patron et je me suis lancée.
Niveau taille, j'ai longuement hésité et finalement opté pour un 42 au niveau des hanches (ma taille normalement) et un 40 au niveau de la taille, ceci malgré le tableau des tailles qui me conseillaient plutôt les tailles au dessus. Grand bien m'en a pris car même comme ça, j'ai dû largement raboté un peu partout car c'était beaucoup trop grand pour moi, surtout au niveau de la taille. La modification la plus spectaculaire, c'est la largeur des jambes de pantalon vu que je suis passée d'un truc extra super méga large à un pantalon ajusté. Et vu que je n'avais absolument aucun modèle de référence, puisqu'aucun pantalon dans ma garde-robe, j'ai tout fait au pif et j'avoue que je n'en menais pas large. Il m'a d'ailleurs fallu plusieurs essayages avant de réussir correctement cet ajustement. Ce fut l'occasion pour moi d'apprécier d'autant mieux l'aide que m'apporte Madonna d'habitude car dans le cas d'un pantalon, mon beau mannequin ne me sert malheureusement à rien. J'ai donc renoué avec l'incommesurable plaisir des essayages à répétition avec contorsions en tout genre, plantage d'épingle dans le gras et dans les doigts et pestage parce que les dites épingles refusent de rester en place quand tu ôtes le vêtement en cours d'ajustement.
La seconde grosse modif, ce furent les poches. Parce que les petits plis prévus, en jean, je le sentais pas trop. Et puis je voulais du sobre pour ce premier essai pantalonesque. Sur ce coup, je me suis inspirée des poches italiennes des pantalons des monstros.
Et une taille haute bien emboîtante !
Et un bel empiècement sur un fessier bien rebondi !
En dehors de ces modifs, ce modèle m'a paru simple à réaliser. Il comporte plus de pièces que les pantalons des monstros mais la technique de montage est à peu près la même. Je ne me suis donc pas sentie dépayser. Le seul souci que j'ai eu, c'est la braguette. Comme d'hab, j'ai rien compris aux instructions de montage alors j'ai fait comme je l'ai senti, donc à l'envers bien sûr (ou peut-être pas, vu que je suis incapable de me rappeler dans quel sens doit se monter une braguette). A priori, j'ai fait mes boutonnières trop près du bord. Pour le prochain, il faudra que je les décale un peu, ce sera mieux. Car oui, il y aura une prochaine fois. Après ce 1er succès, je compte bien me coudre un autre Bella, en coton cette fois pour l'été car j'adore mon nouveau jean.
Il est particulièrement confortable (encore un peu trop grand même mais c'est peut-être lié au côté extensible du tissu), d'autant que j'ai doublé la ceinture en double gaze de coton toute douce. Il reste bien en place, ne tombe pas, ne me serre pas et je peux admirer mon postérieur dans un miroir sans avoir envie de partir en courant me planquer. Bref, même si je ne changerai certainement plus de style vestimentaire à présent (j'aime bien trop les robes pour ça), je crois bien que je suis en phase de réconciliation avec les vêtements à 2 pattes.