A Noël, on danse le Mambo ?
Mais non, voyons, on ne danse pas le Mambo à Noël. La valse éventuellement. Non, à Noël, le Mambo, on le coud ! Et avec un peu d'avance car ça fait un très chouette cadeau. Car Mambo, c'est le nom d'un des patrons de sac de Sacôtin que j'ai découvert grâce à Nabel. J'avais déjà réalisé un porte-monnaie/porte-chéquier de cette marque dont j'étais ravie alors forcément, j'ai eu envie de tester un autre des patrons de Sacôtin.
Et une fois de plus, pour l'occasion, j'ai sorti mes beaux morceaux de cuir, achetés tout expres pour réaliser la plupart de mes cadeaux de Noël cette année. Pour ce sac, j'ai choisi d'associer du cuir d'agneau naturel gris et du cuir d'agneau velours bordeaux, dont je trouvais que les couleurs formaient un beau contraste, et je l'ai réalisé en taille S.
Bien évidemment, vous êtes en train de vous demander ce que c'est que du cuir naturel, vu que, par définition, le cuir est un produit naturel. Eh bien le cuir naturel est un cuir pleine fleur (une des meilleures qualités de cuir correspondant à la partie de la peau où pousse les poils de l'animal et qui doit être sans défaut) non traité ce qui en fait une matière particulièrement douce, souple et résistante. Par contre, n'ayant reçu aucun traitement, c'est aussi un cuir qui se tâche facilement : à manipuler avec précaution donc.
Et le cuir velours alors me demanderez-vous ? Le cuir velours est un cuir dont on a entièrement poncé la fleur (le dessus du cuir). Il est donc très doux et souple mais plus fragile que le cuir pleine fleur. En revanche, il est nettement moins cher car le ponçage permet d'être beaucoup moins regardant sur les défauts de la fleur du cuir. En gros, le ponçage uniformise le cuir et gomme tous les défauts.
Oh la la, mais t'es trop forte La Puce ! T'en sais des choses ! T'as suivi une formation de tanneur ? Mais non mais non. C'est simplement qu'en cherchant des grandes pièces de cuir qui ne me ruinent pas complètement, je suis tombée sur le site Cuir en Stock. Indépendemment des prix proposés que j'ai trouvé très intéressant, le site fournit plein d'informations sur les différentes qualités de cuir, leurs qualités respectives et leurs usages. J'ai ainsi appris qu'à épaisseur de cuir égale, le cuir de chèvre est plus doux, plus souple mais aussi plus résistant que le cuir de vache et que le cuir naturel, s'il se tâche infiniment plus facilement que le cuir traité, est aussi plus résistant. Informations dont j'ai pu tester la véracité, ayant acheté différentes qualités de cuir.
Sur ces photos, on peut apprécier les dimensions de 2 des pièces de cuir qui je me suis procurée. Pour avoir une idée des dimensions, j'ai placé dessus les pièces du patron du sac Mambo en taille S que j'ai réalisé et une règle de 30 cm. Ces pièces font environ 70 cm x 60 cm et m'ont coûté moins de 20€ pièce.
Évidemment, à ce stade, vous vous dites que, soit j'ai des parts dans l'affaire et que c'est pour ça que je fais la pub, soit c'est trop beau pour être vrai du cuir à ce prix-là. Et vous auriez bien raison, c'est trop beau (parce que je ne fais pas de pub et que j'ai pas de parts dans l'affaire). Si les prix sont aussi intéressants, c'est parce que les pièces vendues ont des défauts : trous, coupure, défaut de teinture, tâche etc ... Ça les rend inapte à une commercialisation auprès des professionnels mais permet aux particuliers que nous sommes d'acquérir des grandes pièces à des prix intéressants. A noter également que les défauts ne sont parfois visibles que sur l'envers des pièces, parfois sur l'envers et sur l'endroit. Pas de miracle donc.
Pour ce sac, mes peaux étant assez fines, j'ai donné de la tenue en utilisant de la mousse sur résille. Grâce aux explications détaillées de Sacôtin, le sac Mambo se coud sans difficulté à part pour l'empiècement de la poche de devant. Mais la difficulté vient de la matière et non du modèle. En effet, le cuir accroche au niveau du pied presseur et comme il est en prime légèrement élastique, si on n'y prend pas garde, il peut vite se mettre à gondoler au niveau de la couture. Du coup, la réalisation de la découpe en V devient un peu délicate et on peut rapidement se retrouver avec une poche qui gondole et toute tordue.
Grand compartiment intérieur avec une poche dans la doublure
Poche extérieur sur le devant
J'ai d'autre part été agréablement surprise par la rapidité d'exécution de ce modèle qui se coud en quelques soirées. Le résultat final me plaisant beaucoup, j'envisage sérieusement de déroger à mon principe du "tu changeras de sac à main quand celui que tu as sera fichu", ceci d'autant que, m'étant cousu mon dernier sac à main, je m'aperçois que le fait maison a une longévité bien supérieur au commercial de base. Reste à espérer que Mamie M, aura apprécié son cadeau de Noël.