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Bienvenue en enfer (ou le monde de la parentalité)
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3 octobre 2014

AESH : Aide Espérée Souvent Hypothétique

Aaah, ça faisait longtemps que j'avais pas râlé un bon coup sur la nullité nullissime du système d'aide à l'intégration (scolaire ou autre) des enfants handicapés. Mais là, ça fait une semaine que je suis sur des charbons ardents, qu'on échange mail sur mail avec les autres parents de la CLIS de Gargamel et la cocotte minute qui me tient lieu de cerveau a atteint un niveau de pression critique.

C'est donc l'heure de ma séance de blogothérapie ! Et c'est parti pour une tonne de blabla sur les joies de l'obtention d'une AESH !

Euh, la Puce, mais qu'est-ce donc qu'une AESH ?

Comment ? De kouaaa ? Vous connaissez pas !!! Ah non attendez. Mais oui, c'est normal, ça vient de sortir (en juin dernier pour être exacte). Ben AESH, ou encore Accompagnant de l'Elève en Situation de Handicap, est la nouvelle dénomination que l'on donne entre autres aux AVS (assistant de vie scolaire) depuis la sortie en juin dernier d'un nouveau décret. Elle regroupe à présent l'ensemble des personnes pouvant être intégrées dans le parcours scolaire d'un enfant handicapé pour aider à son insertion à l'école.

Ah ok ? Et alors, c'est mieux maintenant ?

Ben non, c'est pas mieux. C'est exactement pareil sauf qu'il paraîtrait qu'au bout de 6 ans d'emploi précaire, on puisse obtenir un CDI et qu'au lieu d'utiliser 3 termes différents, on en utilise plus qu'un seul. Alors, pour les parents nouveaux venus (et sur ce blog, et dans le monde de bisounours qu'est celui de parents d'un enfant pas comme les autres, je sais, il est tout pourri mon humour mais des fois, on se demande à quoi peuvent bien penser nos très chers dirigeants de quelque bord qu'ils soient), un petit flash back sur le monde merveilleux des AVS.

Dans le temps jadis, il y avait 2 types d'AVS, les AVS i (pour individuelles) et les AVS co (pour collectives). Les AVS i offrent une aide exclusive à un enfant au sein d'une classe normale à raison d'un certain nombre d'heures par semaine, nombre fixé par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de l'école et/ou du lieu de résidence de l'enfant. Les AVS co sont rattachés à une classe (CLIS ou ULIS) où elles se partagent entre tous les enfants. Comme je l'ai déjà expliqué dans le post sur le monde merveilleux des AVS, la coutume veut qu'en CLIS, il n'y ait pas d'AVS i vu qu'il y a une AVS co mais qu'heureusement, dès fois, on arrive à obtenir une exception comme pour Gargamel (et c'est tant mieux comme on va le voir plus loin).

Plus récemment, est apparu un 3ème type d'AVS, l'AVS m (pour mutualisée). L'AVS m offre une aide individuelle ponctuelle à plusieurs enfants au sein d'un même établissement, c'est-à-dire qu'elles les aident quand il y en a besoin car ces enfants ne nécessitent pas une aide en continu. Là, déjà, on sent bien la furieuse ressemblance entre le travail de l'AVS co et celui de l'AVS m. En fait, une AVS m fait la même chose, simplement les enfants n'appartiennent pas tous forcément à la même classe.

Alors pour simplifier tout ça, on a regroupé tout ce petit monde sous la même dénomination, l'AESH. Ca va, tout le monde suit ? Ok, on enchaine !

Pour fonctionner correctement, une CLIS a un besoin impératif d'une AESH à temps plein. Ben oui, je rappelle quand même que dans une CLIS, tous les enfants sont handicapés à des degrés divers et que la pauvre maîtresse ne peut pas tout faire toute seule, aussi géniale soit elle (que la nôtre soit bénie pour les siècles prochains, voir béatifiée parce qu'elle le vaut bien, si si je vous jure !). Et le premier qui me dit qu'avec toutes les vacances qu'elle a et son petit effectif réduit, faudrait quand même pas qu'elle se plaigne, je le mets au défi de tenir un mois tout seul avec une classe comme ça et une santé mentale intacte. De toute façon, c'est écrit dans les textes qu'une CLIS a droit à une AESH. Sauf que, dans les faits, notre système éducatif a 2 vitesses : le public et le privé. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, le privé n'est pas gâté (le public non plus d'ailleurs mais le privé, c'est pire). Dans le public, c'est l'état, c'est à dire les académies, qui se charge de fournir les AESH, académies qui n'ont pas les moyens les pauvres et qui recrutent les AESH au compte-goutte, que ce soit pour faire le travail d'AVS i ou d'AVS m. C'est comme ça qu'un pauvre enfant pour lequel la MDPH a accordé des heures d'AESH dès septembre attend parfois plusieurs mois avant de bénéficier de cette aide. Et encore, il faut voir parfois ce qu'on obtient comme aide : un chômeur de longue durée sans aucune formation au handicap, voir aucune formation quelque qu'elle soit dans le domaine de l'éducation ou de l'enfance ou l'aide à personne, bref, une personne sous payée (parce qu'AESH, c'est le SMIC horaire et que c'est souvent pas un temps plein et même en temps plein, ça lui fait dans les 800€ par mois) et pas motivée pour un sou.

Dans le privé, ce n'est pas l'état mais c'est l'établissement qui doit recruter sur ses deniers (exactement le même type de personne, faut pas rêver hein). Ah, je vois que vous commencez à comprendre. Eh oui, dès qu'il s'agit de sortir les sous de sa poche, il n'y a plus personne. Résultat, tous les ans, on doit se battre contre les administrations qui se renvoient la balle (mais non, c'est pas à nous de payer, c'est à vous) pour qu'une personne arrive enfin pour s'occuper de nos enfants. Et cette année encore, ça n'a pas louper. Nous sommes en octobre, et la CLIS de Gargamel n'a toujours pas d'AESH ! Pourtant, à la rentrée, on y avait cru. L'administration de l'école semblait avoir enfin compris et admis que c'était bien à eux de recruter et de payer l'AESH et ils nous avaient dit que c'était prévu, qu'on avait plus qu'à trouver quelqu'un et que ce serait un CDI en plus (on aurait dû se douter que c'était trop beau). Pauvres naïfs que nous sommes ! On est donc resté sagement à attendre le recrutement. Mais il faut bien se rendre à l'évidence, on s'est fait pipeauter ! Et maintenant la pression monte (et le ton risque fort de suivre si la solution promise récemment n'est pas rapidement mise en place).

Euh, la Puce, si c'est plus facile à obtenir dans le public les AESH, pourquoi il va pas dans le public Gargamel ?

Pourquoi ? Ben pour 2 raisons. D'abord, c'est pas vraiment plus facile à obtenir dans le public. C'est juste que les interlocuteurs sont plus facilement repérables (ce qui permet aux parents despotiques et mal embouchés que nous sommes de trouver plus facilement quelqu'un à qui casser les pieds) et peuvent difficilement rejeter la responsabilité du recrutement sur quelqu'un d'autre. Ensuite, c'est que les places en CLIS sont chères. Alors quand on en a une, dans une bonne CLIS avec une super maîtresse, on n'a pas vraiment envie de prendre le risque de changer. Mais surtout, et ce dont il faut bien être conscient, c'est que les parents d'enfants handicapés qui les mettent dans le privé ne le font pas par snobisme ni pour une meilleure prise en charge, ils le font souvent, comme nous, pour avoir simplement une place à l'école parce que le public les a rejeté. Eh oui, parce qu'il est bien beau le principe de "l'école pour tous" mais quand un chef d'établissement vous dit Pas la peine de ramener votre enfant lundi, on n'en veut pas, on fait quoi ?

Alors voilà, ben j'en ai un chti peu raz la casquette ! Et encore, moi, je ne dois pas me plaindre car Gargamel est le seul enfant de sa CLIS à avoir obtenu des heures d'AESH en individuel auprès de la MDPH. Du coup, contrairement à tous les autres, et vu qu'il y avait des AESH en place à l'école qui avaient des heures de libre, il en a bénéficié dès la rentrée. Alors je suis contente pour lui mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir le coeur serré pour ses copains de classe, qui n'ont personne eux, et de trouver tout cela profondément injuste !

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Commentaires
M
qu'on est loin de la déclaration des droits de lhomme:"tous nés égaux en droit"!<br /> <br /> et que cela est usant pour des parents déjà confrontés à l'injustice du sort depuis des années et pour des années
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Bienvenue en enfer (ou le monde de la parentalité)
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