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Bienvenue en enfer (ou le monde de la parentalité)
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cuisine d'enfer
14 septembre 2016

Le samedi, c'est Boulangerie

Eh oui, parce qu'il n'y a pas que les gâteaux dans la vie (même si c'est drôlement bon et que ça râle au labo sous prétexte que ça fait longtemps que j'ai rien apporté qu'il y en a qui ont pris de mauvaises habitudes non mais dis donc). Il y a aussi le pain. Et pour être parfaitement exacte, il y a les petits pains viennois et surtout, surtout, les petits pains noix et figues. Ces derniers sont absolument parfaits pour accompagner une salade pastèque feta.

Le pain viennois, c'est un des rares trucs en boulangerie viennoiserie qu'Azraël apprécie. Oui, allez savoir pourquoi, lui qui adore les gâteaux n'aime pas les viennoiseries. Pain au chocolat, croissants et pains aux raisins le laissent de marbre. Ça faisait donc un petit moment que je cherchais une recette de pain viennois sympa. J'en avais bien testé 2 déjà mais au lieu d'un joli petit pain, c'était plutôt des galettes que j'avais obtenu. Et puis le goût n'était pas au rendez-vous. Du coup, j'ai décidé de faire un mix de 2 recettes et le résultat est plutôt satisfaisant. Commençons donc par quelques remarques d'ordre général. Pour cette recette, j'ai utilisé mon tout nouveau moule à baguette. Ce n'est pas indispensable, je vous rassure mais ça aide quand même à obtenir un beau volume.  On peut bien sûr manger ces petits pains comme ça, un peu comme des pains au lait. Mais attention, ils sont tout de même beaucoup moins moelleux (c'est qu'il y a peu de lait et surtout de beurre dedans). Personnellement, je vous conseille de les couper en 2 avant de les griller et de les tartiner avec ce que vous voulez. Gargamel ne jure que par ses tartines au nutella maison et les a définitivement adopté. Ils sont devenus un incontournable du petit déjeuner, tout comme le pain brioché, le quatre-quart ou le muffin-cake au chocolat  (je vous ferai bientôt un autre post sur le muffin-cake). Par contre, si vous n'avez pas de robot ou de machine à pain, évitez de faire des pompes juste avant de vous y mettre. Travaillez la pâte vous fera déjà des biceps en béton !

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Pour les petits pains aux figures, c'est vraiment une recette ultra simple à faire pour un résultat assez bluffant quand on pense au peu de travail que ça demande. Et puis une fois de plus, vous en profiterez pour faire votre séance de muscu des bras donc c'est tout bénef. Dans la recette d'origine (bénie soit une fois de plus Maîtresse Valérie), on préconisait l'emploi de levain déshydraté d'épautre ou à défaut de levain déshydraté standard. Alors bon, certes, j'ai découvert des tas d'ingrédients exotiques depuis que je me suis mise à la pâtisserie, ingrédients qu'on ne trouve que sur le net ou en boutique spécialisée et c'est assez rigolo de voir tout ce qu'on peut faire avec. Mais pour certaines choses, ça me casse prodigieusement les pieds de devoir chercher des trucs introuvables en supermarché. Du levain déshydraté, j'en ai bien trouvé dans le rayon bio de mon supermarché mais franchement, c'était un coup de chance. J'en ai trouvé une seule fois, c'était le dernier paquet et dans les autres supermarchés du coin, il n'y en avait pas. Et tout le monde n'a pas un magasin bio au coin de sa rue. Alors pour vous, j'ai testé cette recette avec uniquement le levain (sur le sachet, il est marqué qu'on a pas besoin de levure), avec du levain plus de la levure (car dans la recette d'origine, normalement, on met de la levure en plus du levain) et avec uniquement de la levure de boulangerie. Je vous donnerai les proportions dans tous les cas mais sachez déjà que les résultats, au moins pour mon palais à moi, sont parfaitement similaires. En fait, seule l'odeur est légèrement différente, levure et levain n'ayant pas du tout la même. Perso, j'ai aimé les 3 de la même façon et Chéri ne s'est rendu compte de rien. Donc à priori, vous pouvez les faire avec ce que vous arrivez à vous procurer facilement. Pour la farine, il faut prendre de la T65. On en trouve sans problème au rayon bio mais aussi au rayon normal (même si c'est plus rare). Si vraiment vous avez la flemme de vous en procurer, prenez de la T55 mais on évite la T45. On fait du pain là, pas des gâteaux ! Ah et si le coeur vous en dit, vous pouvez aussi prendre de la complète mais faudra rallonger les temps de levée. Eh oui, plus le chiffre indiqué sur le paquet de levure est grand, plus le temps de levée est long. Une dernière remarque, certaines personnes sont sensibles au goût de la levure boulangère. Dans ce cas, je leur recommande de se procurer le levain. Ça élimine totalement le goût de la levure mais les temps de levée sont plus longs. Et si vous êtes sensibles à l'acidité du pain, privilégiez plutôt la version levure boulangère uniquement. Le levain a tendance à donner un pain au goût un peu plus acide.

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La version pur levure boulangère

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La version pur levain (j'étais pressée ce jour là et j'ai pas pris le temps de faire de belles entailles)

Allez, on va s'arrêter là pour les commentaires et on passe aux recettes, histoire que vous puissiez vous précipiter à vos fourneaux le plus vite possible.

Petits pains viennois (pour 6 petits pains taille pain au lait)

  • 250g de farine T55
  • 12 cl (ou 120g) de lait
  • 30g de beurre doux bien mou en petits dés
  • 80g de sucre
  • 1 oeuf moyen
  • 6g de levure de boulanger déshydratée
  • 5g de sel
  • 1 oeuf + 1CàS de lait pour la dorure.

Faire tiédir le lait puis y verser la levure. Attendre environ 10 mn et bien délayer. Dans un saladier, mettre farine, sucre et sel et bien mélanger. Veillez à avoir le beurre à porter de main. Faire un puits dans le mélange farine, sucre sel et y mettre le lait additionné de levure et l'oeuf. Et on commence à pétrir jusqu'à ce que ce soit à peu près homogène (attention, ça colle aux mimines et pas qu'un peu). Ajouter alors progressivement le beurre en pétrissant bien entre chaque ajout. Continuer à pétrir jusqu'à ce que la pâte se détache de vos doigts. Ca prend une bonne dizaine de minute et ça vous fera des bras en béton armé.

Mettre la pâte en boule, farinez là légèrement, remettez la dans le saladier, couvrez d'un torchon humide et laissez gonfler environ 2h (il faut que ça ait plus ou moin doublé de volume). Moi, je fais ça dans mon four en mode "étuve" d'habitude mais en ce moment, simplement sur le bord de la fenêtre, ça marche impec. Quand ça a bien gonflé, on farine le plan de travail, on sort la pâte du saladier et on l'écrabouille consciencieusement pour en chasser l'air. on fait un boudin qu'on divise en 6 et on façonne nos petits pains qu'on dispose au fur et à mesure sur une plaque de cuisson garnie d'une silpat ou de papier sulfurisé. On va en effet procéder à la seconde pousse avant cuisson et il ne sera plus question de manipuler les petits à ce moment là. Ils doivent donc impérativement être disposés sur la plaque où ils vont être cuits.

Dans un bol, battre l'oeuf entier et le lait pour la dorure. Badigeonner copieusement les petits pains. C'est à présent le moment de se munir d'une lame de rasoir pour faire les entailles (3 par petit pain). Et c'est reparti pour la seconde pousse. Si vous faîtes ça dans un four comme moi, n'hésitez pas à mettre un bon d'eau bouillante à l'intérieur. Ca limitera le dessèchement. On laisse pousser à nouveau pendant 1h à 1h30.

Faire alors chauffer votre four à 180°C chaleur tournante et enfournez à mi hauteur pour 8 à 10 mn. Les petits pains sont cuits quand ils sont dorés foncé. Sortez les du four et mettez les à refroidir sur une grille. Il n'y a plus qu'à se régaler.

Ces petits pains se conservent parfaitement pendant 3-4 jours dans un sachet zippé. Mais si vous aimez les petits pains tout chaud au petit déj, vous pouvez également préparer la pâte en avance et les faire cuire au dernier moment. Pour cela, congelez les petits pains juste après le façonnage (et donc avant la seconde levée). La veille du jour où vous souhaitez déguster vos petits pains, sortez ceux-ci du congélateur et disposez les sur la plaque de cuisson. Laissez décongeler et gonfler toute la nuit dans votre four froid. Le matin, il ne vous restera plus qu'à dorer les pains et les faire cuire (on oubliera les entailles pour ne pas risquer l'accident de dégonflage). C'est également valable pour les pains noix et figues dont voici la recette.

Petits pains noix et figues (pour 5-6 petits pains)

  • 250g de farine "bio" type 65 
  • 160g d'eau tiède 
  • 13g de levain d'épeautre déshydraté ou de levain classique (auquel on peut ajouter 2gr de levure boulangère déshydratée si on veut diminuer un peu le temps de levée) ou 10g de levure boulangère déshydratée
  • 5g de sel 
  • 4 figues séchées coupées en gros dés
  • 10 cerneaux de noix grossièrement concassés
  • + un verre de 20cl (ou 200g) d'eau pour la cuisson

Faîtes tiédir l'eau et délayer levain et/ou levure. Attendre environ 10 mn si vous utilisez la levure pour qu'elle se soit bien réhydratée. Dans un saladier, mettre la farine et le sel et bien mélanger. Ajouter le mélange eau/levain/levure et commencer le pétrissage. Vous en avez pour 10 bonnes minutes. Passé les 5 premières minutes, il est possible de former une boule avec la pâte et de poursuivre le pétrissage directement sur le plan de travail sans fariner celui-ci ce qui facilite quand même grandement les choses. Une fois la pâte lisse et toute douce, on fait une boule qu'on remet dans le saladier, on couvre d'un torchon humide et on met à lever pendant 1h30 dans son four transformé en étuve (nettement plus longtemps sinon). Il faut que la pâte double de volume et se remplisse d'air. Si vous avez opté pour le levain seul, il est possible que vous ayez l'impression que la pâte n'a pas gonflée au bout de ce temps. Poursuivez alors la levée pendant 3h au total puis poursuivez la recette même si vous avez l'impression que c'est raté. Croyez moi, ça vaut la peine, le miracle peut se produire à la cuisson.

Quand la pâte est bien gonflée, on la sort du saladier et on la dégaze. On ajoute ensuite noix et figues et on pétrit pour bien répartir dans la pâte. La pâte est assez collante à ce stade. Si vous avez du mal, vous pouvez vous fariner légèrement les mains. Façonner alors 5 ou 6 pains ronds (selon la taille que vous souhaitez) et posez les sur votre plaque de cuisson munie d'une feuille de papier sulfurisé. Avec une petite passoire, saupoudrez les petits pains de farine. Cela évitera à votre lame de rasoir d'accrocher à la pâte. Avec une lame de rasoir donc, faire 3 incisions dans les petits pains (le but est ici purement décoratif donc si ça vous gonfle, vous pouvez sauter cette étape). On couvre avec un torchon humide et on remet à lever 1h (même remarque que précédemment concernant le temps de levée pour la version levain seul et s'ils ne lèvent presque pas, faîtes les cuire quand même).

C'est le moment de mettre votre four à chauffer à 230°C en chaleur statique en ayant pris soin de poser un récipient vide au fond du four (métallique de préférence mais ce n'est pas obligatoire). Quand le four est chaud, enfournez les pains à mi-hauteur et versez un verre d'eau dans le récipient vide (qui doit être maintenant bien chaud). Refermez vite la porte du four. L'ajout du verre d'eau va créer de la vapeur dans votre four ce qui donnera une jolie couleur aux petits pains et leur assurera d'avoir une croûte bien fine. Faire cuire les pains pendant 10 à 15 mn. Ils sont cuits quand ils sont tout dorés. Laissez les refroidir sur une grille et voilà !

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En haut, le pain pur levure qui a bien gonflé mais dont la pâte était un peu trop molle. En bas, le pain pur levain qui semblait ne jamais vouloir gonfler. Comme quoi, jusqu'au bout, faut pas désespérer !

Ces petits pains se conservent jusqu'à 3 jours dans un sachet zippé (après, ils sont tout de même nettement moins savoureux mais ils ne deviennent pas durs ni tout mous). Vous pouvez les congeler juste après la cuisson (une fois bien refroidis quand même), ils seront parfaits une fois décongelés. Sinon, comme les pains viennois, vous pouvez congeler les petits pains façonnés juste avant la seconde levée pour une cuisson le jour J.

 

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28 août 2016

Le samedi, c'est rhubarbe Kosmik

Il y a plusieurs semaines de cela, j'ai fait ma petite récolte annuelle de rhubarbe (oui, on en a quelques pieds au fond du jardin que je laisse vivre leur vie), rhubarbe rapidement transformée en tarte (la recette est ) et dévorée encore plus vite.

Mais cette année, à notre retour de vacances, SURPRISE : une nouvelle récolte de rhubarbe nous attendait, encore plus importante que la première. Allez comprendre. Nouvelle tarte en perspective ? Ben non, j'en avais un peu assez de faire toujours la même recette. Après en avoir écoulé une partie en Rhubarbe curd (merci Téï pour ta recette), j'avais envie d'autre chose pour écouler le reste de mon stock. C'est à ce moment qu'au détour de Pinterest, Gustus m'est tombé dessus par surprise.

Huuum, ça a l'air sympa ce Kosmik Fraise !

Oui sûrement, mais j'ai pas de purée de fraises. Et puis c'est ma rhubarbe que je veux écouler moi.

Et alors, fraises et rhubarbe, ça va super bien ensemble.

Ah bon ? Non mais regarde, il y a encore une dacquoise dedans. J'en ai marre moi de la dacquoise.

Ben qu'est-ce que tu lui reproches ?

C'est très bon mais c'est tout mou. Et moi j'ai envie de croquant. Et j'ai pas envie de faire un croustillant en plus. Suis fatiguée aujourd'hui.

Mais Pâtissus Gustus n'avait pas dit son dernier mot. Quand il a une idée derrière la tête ce petit démon, il s'accroche et il ne vous lâche plus. Je voulais du croquant sans effort, il allait m'en trouver : ce serait palet breton maison. Un biscuit avec juste ce qu'il faut de croquant car contrairement à ceux du commerce, il sait aussi rester relativement moelleux (pour un sablé hein). Et une recette toute simple ultra rapide à faire et déjà validée par les Inferno. On a donc le croquant désiré sans avoir une pierre à manger ou un biscuit trop sec. Pour élaborer cette recette, Gustus est donc parti du Kosmik Fraisier de Michalak (dacquoise, purée de fraises, fraises fraîches et chantilly au mascarpone) et l'a modifié pour correspondre à mes attentes.

Euh dis donc la Puce, c'est quoi encore ça, un Kosmik ? Ouais, je sais, moi aussi je me demande où ils vont chercher leurs noms de desserts les grands pâtissiers de nos jours. Alors en gros, ce sont des verrines (ou des bocaux car Michalak a créé cette recette pour qu'elle soit facilement transportable et vend donc les siens dans des bocaux) où on trouve un biscuit, une purée de fruits ou une crème parfumée avec un goût fort, des morceaux de fruits ou un coulis et une chantilly.

C'est donc en partant de ce principe d'association que j'ai élaboré le Kosmik Rhubarbe à ma façon. Il est composé d'un palet breton maison (je vous déconseille le palet industriel qui, pour le coup, serait vraiment trop croquant) recouvert d'une compotée gélifiée de rhubarbe, de fraises fraîches et d'une chantilly vanille et mascarpone. Et je peux vous dire que ces Kosmik ont été dévorés jusqu'à la dernière bouchée en un temps record.

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Ca donne envie non ? Mais avant de passer à la recette, quels mots à propos de la rhubarbe. Jusqu'à un passé très récent, la rhubarbe, c'était un truc que j'avais en horreur, pas à cause du goût mais de la texture. Un truc filandreux comme ça ! Beurk ! Très peu pour moi. En tarte ou en confiture, je ne voulais pas en entendre parler. Seulement voilà, mon aversion n'était motivée que par le fait que, pour des raisons esthétiques (sa jolie couleur rose-rouge quoi), dans la plupart des cas, les gens la cuisinent sans l'éplucher. Ben vous oubliez. La rhubarbe, ça peut s'éplucher et pour cette recette, ça DOIT s'éplucher. Et ça se fait tout seul en plus, à l'économe si vous avez envie sinon, il suffit de tirer sur la peau et elle part toute seule avec un maximum des fibres dures qui sont si désagréable au palet. Alors d'accord, on n'a plus la jolie couleur rose mais on s'en fiche.

Cette recette est relativement rapide à faire. On peut donc envisager une préparation le matin pour le jour même. Toutefois, si vous voulez vous organiser à l'avance, vous pouvez faire les palets, la compote de rhubarbe et la crème anglaise (qui va dans la chantilly mascarpone) la veille. Allez, c'est parti pour la recette.

Kosmik Rhubarbe à ma façon (pour 5 verrines de gourmands, de la taille d'une coupe à dessert quoi)

Palets breton maison (je vous redonne la recette pour que vous n'ayez pas à aller la rechercher)

  • 1 jaune d'oeuf
  • 30 gr de sucre
  • 2,5 gr de levure chimique
  • 63 gr de farine
  • 50 gr de beurre pommade

Compotée gélifiée de rhubarbe

  • 300g de rhubarbe épluchée
  • une demi pomme (peu importe laquelle, moi, j'ai mis une golden)
  • 30g de sirop de glucose (à défaut du sucre inverti ou du miel au goût neutre genre acacia mais il faudra alors diminuer la quantité de sucre)
  • 30g de sucre (pas plus de 10g si vous utilisez du miel ou du sucre inverti au lieu du glucose)
  • 2g de pectine NH ou 10g de vitpris (gélifiant pour confiture)

Chantilly au mascarpone

  • 115g de crème liquide entière
  • 22g de jaune d'oeuf (le jaune d'un gros oeuf devrait faire l'affaire)
  • 30g de sucre
  • 120g de mascarpone bien froid (qui sort du frigo quoi)
  • 2g de gélatine
  • une belle gousse de vanille
  • 320g de fraises

Un petit mot à propos du sirop de glucose. On en trouve maintenant facilement dans les rayons pâtisserie des supermarchés. Le sirop de glucose est un produit qui apporte de la souplesse à une préparation. Dans les glaces, par exemple, il peut remplacer le stabilisant en évitant qu'elle soit trop dure et pleine de petits cristaux. C'est ça aussi qui rend les confiseries plus molles. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser en entendant le mot glucose, le sirop de glucose ne sucre que très très peu. C'est donc une solution bien plus intéressante que le miel pour assouplir une préparation déjà assez sucrée. Dans cette recette, j'ai volontairement réduit la teneur en sucre de la compotée de rhubarbe, d'abord parce que j'aime bien comme ça et ensuite parce qu'entre le palet assez sucrée et la crème chantilly assez riche, il fallait une compotée assez acidulée pour éviter que le dessert ne soit écoeurant. Mais rien ne vous empêche de sucrer davantage si vous le souhaitez.

On commence donc par éplucher la rhubarbe et la 1/2 pomme et les débiter en petits morceaux. On met tout dans une casserole et on fait mijoter à feu moyen jusqu'à ce que la rhubarbe se délite et que la pomme soit bien tendre. Normalement, la rhubarbe rend suffisamment de jus pour qu'il ne soit pas nécessaire d'ajouter d'eau mais si ce n'est pas le cas, vous pouvez ajouter un 1/2 verre d'eau. Quand c'est cuit, on passe au mixer plongeant pour avoir une compote bien lisse. Laissez refroidir à température ambiante le temps de préparer les palets bretons.

Préchauffer votre four à 170°C en chaleur tournante. Pour réaliser ces palets, soit vous mettez tous les ingrédients dans un robot et vous le laissez bosser jusqu'à obtention d'une pâte bien sablée, soit vous mettez tous les ingrédients sauf l'oeuf dans un saladier et vous sablez la préparation (vous mélangez à la main jusqu'à ce que la préparation ait l'aspect du sable). On ajoute alors l'oeuf et on mélange jusqu'à obtention d'une pâte homogène. Avec cette quantité de pâte, vous allez pouvoir réaliser 5 palets de 7 cm de diamètre environ (moi, j'ai utilisé des moules à muffin en silicone pour les faire de 8 cm en haut mais seulement 6,8 cm en bas). Enfournez vos palets à mi-hauteur pour 12 mn. Mettez à refroidir sur une grille dès la sortie du four. Si vous faîtes les palets à l'avance, stockez les dans une boite hermétique une fois qu'ils sont bien froids.

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La compote de rhubarbe est normalement assez froide à présent pour y mettre la pectine. On mélange donc la pectine au sucre puis on ajoute le mélange à la compote et on fouette à la cuillère magique ou au fouet. On porte à ébullition pendant 1 mn. A ce stade, vous avez le choix. Soit vous réservez dans un saladier à température ambiante pour une utilisation immédiate. Soit vous conservez au frigo pour une utilisation le lendemain. Dans ce dernier cas, pensez que la compote va gélifier. Elle restera tout de même très très souple, on peut même l'écraser sans problème pour bien la répartir comme on veut. Mais elle ne coulera pas. Perso, j'ai choisi de la répartir au préalable dans les moules qui m'avaient servi pour les palets  afin de faciliter la répartition dans les coupes. Si vous choisissez de le conserver dans un saladier, il vous suffira de mélanger à la marise avant l'utilisation pour lui rendre toute sa souplesse.

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On voit bien ici qu'on peut répartir comme on veut la compote mais qu'elle se tient et ne coule pas du tout.

On va s'attaquer à la chantilly mascarpone. Si vous préparez tout le jour même, commencez par mettre le récipient dans lequel vous monterez votre chantilly au congélateur. Pour une préparation à l'avance, ce n'est pas la peine. On commence par hydrater la gélatine (on la plonge dans l'eau froide si elle est en feuille, on la mélange à 10g d'eau froide si elle est en poudre). On va à présent faire une crème anglaise. Dans une casserole, mettre le sucre, les graines de vanille et le jaune d'oeuf et bien mélanger (utile de faire blanchir tout de même). Ajouter le lait et bien mélanger à nouveau puis mettre à chauffer sur feu assez fort (7-8 sur ma plaque monte à 12) jusqu'à 83°C sans jamais cesser de remuer au fouet ou à la cuillère magique. Si vous n'avez pas de sonde, il faut regarder la consistance. Dès qu'on a l'impression que ça épaissit, il faut arrêter. Si ça frémit, vous avez déjà dépassé la température donc stoppez tout avant que ce soit la cata. Hors du feu, on ajoute la gélatine (bien essorée pour les feuilles) et on remue jusqu'à être sûr que la gélatine a fondu. On filtre alors la préparation en la versant dans le récipient qu'on a mis au congélateur préalablement. On stocke ensuite au frigo jusqu'à refroidissement total. Il faut que la crème anglaise soit aussi froide que le mascarpone avant de pouvoir l'utiliser. Le fait d'avoir placé le récipient au congélateur va aider à refroidir la crème plus vite.

Si vous préparez en avance, versez simplement la crème dans le récipient où elle sera montée et réservez au frigo. Ne vous inquiétéz pour la gélatine. La crème va figer mais comme on va la monter, cela ne se sentira pas. Quand la crème est bien froide, on ajoute le mascarpone, on sort son batteur électrique et c'est parti pour la chantilly. Il faut monter ce mélange très délicatement. On y va donc très progressivement et commencer à petite vitesse. Quand la crème est bien montée, elle forme un superbe bec d'oiseau. Stockez la dans une poche munie d'une douille canellée.

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Il est temps de laver et de couper les fraises. On peut alors procéder au dressage. Dans 5 coupes, placer un palet breton. Recouvrez le de compotée de rhubarbe puis de morceaux de fraises fraiches. Finissez par une couronne de crème chantilly mascarpone. Réservez au frais jusqu'au moment de servir et régalez vous.

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16 août 2016

Le samedi, on se raffraîchit

Suite à une série de plébiscites enthousiastes, pour répondre à la demande d'Inferno Gran Mom et parce que chose promise, chose due, Pâtissus Gustus a décidé généreusement de vous faire partager sans attendre la sublime recette de la tarte royale aux pêches (recette piquée une fois de plus à Maîtresse Valérie mais ai-je vraiment besoin de le préciser).

Cette tarte, je l'ai déjà fait 3 fois, en version pêche-verveine et pêche-menthe. Et je compte bien tenter une pêche-romarin la prochaine fois. Pour l'instant, surtout par temps chaud, c'est la pêche-menthe qui a définitivement ma préférence, pour son côté rafraîchissant encore plus marqué. Mais je vois vos yeux se plisser de concentration, une lueur interrogative brillant tout au fond. Qu'est-ce que c'est donc qu'une tarte royale aux pêches ?

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C'est l'association diabolique d'une pâte sucrée (le truc qui ressemble à la pâte sablée mais qui n'est pas une pâte sablée), d'une crème diplomate parfumée à la verveine ou la menthe et d'un palet gélifié de purée de pêche blanche et de morceaux de pêches jaunes. Comme elle l'explique très bien dans sa recette, Valérie a rencontré un certain nombre de difficultés quand elle a réalisé cette recette. Je l'ai donc légèrement modifié et je n'ai personnellement eu aucun problème. Par contre, c'est au niveau des proportions que j'ai eu des surprises. Pâtissus Gustus ayant bien cogité, c'est donc une version modifiée de cette tarte que je vous propose aujourd'hui.

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Un bonheur n'arrivant jamais seul et vu les chaleurs des jours derniers, Pâtissus Gustus dans son immense bonté. Oui, faut que je le brosse dans le sens du poil en ce moment le Gustus, parce qu'il a une liste de desserts longue comme le bras qu'il veut essayer et moi, j'ai pas trop le temps donc il me faut impérativement le conserver de bonne humeur si je ne veux pas me retrouver devant mes fourneaux à 2h du mat. Dans son immense bonté disais-je, Gustus a décidé de partager avec vous 2 autres recettes spéciales grosses chaleurs, la salade pastèque feta (melon en option) et les crèmes glacées maison menthe et praliné. Non, vous ne rêvez pas, j'ai bien parlé de crèmes glacées maison. Mais attendez, il y a encore mieux. Non seulement elles sont maison et très bonnes mais surtout, elles sont réalisables intégralement par les monstros. Oui madame ! Non mais vous imaginez un peu la fierté de vos adorables têtes blondes lorsqu'ils vont déguster des glaces qu'ils ont réalisé eux-mêmes (bon, ok, avec un peu d'aide quand même mais vraiment très peu).

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Allez hop, on traîne pas, les fourneaux nous attendent. C'est parti pour les recettes, du plus simple au plus compliqué.

 

Salade pastèque-feta (inspirée par Pinterest, pour 2 gourmands)

  • 300g de pastèque
  • 100g de feta
  • 1 demi oignon (moyen à gros selon vos goûts)
  • du poivre
  • 2 CàS d'huile de noix (ou à défaut de l'huile d'olive)
  • 15 feuilles de menthe fraîche
  • en option : 150g de melon et 2 figues séchées

Détaillez la pastèque (et le melon) en morceaux, ni trop petits ni trop gros. Ça vous renseigne hein ! Coupez ou émiettez la feta en petits morceaux. Émincez finement l'oignon et ciselez les feuilles de menthe fraîches (et détaillez les figues en petits dés). Mettre l'ensemble des ingrédients dans le saladier de service, au moment de servir et seulement à ce moment là si vous avez des invités. C'est très important car la pastèque va rendre de l'eau et votre salade sera nettement moins présentable si elle est préparée à l'avance car elle baignera dans le jus de pastèque. Alors que si vous dressez au dernier moment, vous pouvez enlever le jus en surplus. Pour un usage "domestique", ce n'est cependant pas un problème. Vous pouvez la préparer à l'avance et même la veille si ça vous chante (mais je ne conseille quand même pas la veille). Poivrez puis mélangez un peu les ingrédients. Arrosez avec l'huile de noix. Il n'y a plus qu'à déguster.

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Grâce à la pastèque et sa richesse en eau, c'est une salade très rafraîchissante (encore plus avec la menthe fraîche) et le côté craquant de la pastèque est surprenant. C'est typiquement le genre de salade qu'on peut préparer le matin pour emmener en pique-nique car elle ne s'abime pas. Comme je disais, c'est juste la pastèque qui dégorge. D'habitude, je n'aime pas la feta que je trouve trop salée et d'un goût trop fort mais là, ça passe vraiment tout seul. Si vous aimez le côté sucré-salé, je vous conseille vivement l'ajout des figues. Elles se marient vraiment très bien avec le reste des ingrédients.

 

Glace facile sans sorbetière version menthe (pour 600ml environ)

  • 260g de crème liquide entière
  • 130g de lait concentré sucré
  • 5g de stabilisateur pour glace (facultatif mais ça apporte vraiment un plus pour que ça ne fonde pas trop vite)
  • 10g de sucre en poudre si vous utilisez du stabilisateur sinon c'est pas la peine
  • pour la version menthe : 10 gouttes d'huile essentielle de menthe ou 2g de feuilles de menthe fraiche

Bon alors, il y en a qui vont dire que j'exagère, que c'est la fan d'aromathérapie qui parle et que fut ma réserve d'huiles essentielles, c'est pas étonnant que je veuille en caser partout mais franchement, pour cette recette, je plébiscite l'usage de l'huile essentielle de menthe. C'est vraiment simplissime comparé à la menthe fraîche, ça vous permet de préparer votre glace le matin pour le goûter ou le dîner et ça rend la recette entièrement réalisable par un monstros, même hyper actif et avec la capacité de concentration d'un poisson rouge. En plus, on en trouve dans n'importe quelle pharmacie. Mais bon, si vous préférez la menthe fraîche, je vous indique aussi comment faire.

La veille, on commence par mettre le lait concentré sucré et la crème fraîche au frigo pour qu'ils soient bien froids le jour J. C'est mieux, mais ce n'est pas indispensable non plus.

Si vous optez pour la menthe fraîche, commencez par hacher grossièrement 2g de menthe pendant que vous aurez mis votre crème fraîche à bouillir. Dès les premiers bouillons, versez la crème sur les feuilles de menthe hachées. Laissez infuser 30 mn puis passer au mixer plongeant. Laissez à nouveau infuser 5 mn et filtrez. Réservez 180 g de crème dans un récipient où vous pourrez la monter en chantilly et placez au congélateur. Mettre les 80g de crème restant dans un récipient haut et étroit, typiquement le bol livré avec votre mixer plongeant et réservez au réfrigérateur. Bon alors, vous voyez pourquoi votre monstros aura un peu de mal sur ce coup-là et que l'huile essentielle de menthe c'est le saint graal !

Car si vous optez pour l'huile essentielle, vous oubliez tout ce qui précède, vous mettez simplement 180g de crème dans un récipient où vous la monterez en chantilly que vous placez au congel et vous passez directement à la suite de la recette.

Quand la crème est bien bien froide (en gros, les bords se sont congelés sur 1 cm environ), la sortir du congel et la monter immédiatement en chantilly (en crème fouettée en fait car il n'y a pas de sucre dedans). Pour cela, on commence à la fouetter au batteur en vitesse min puis on monte progressivement la vitesse. Attention à ne pas la monter trop ferme sinon on aura de mal pour faire le mélange ensuite. Pour ceux et celles qui douteraient que réaliser une crème fouettée soit facile, je vous jure qu'avec la technique du congel, Azraël a monté la sienne tout seul comme un grand et il a seulement 6 ans. Donc oui, la chantilly, c'est un jeu d'enfants ! On réserve la crème fouettée au frigo et on passe à la suite.

Dans un petit bol, bien mélanger le sucre et le stabilisateur. Dans un récipient haut et étroit (type bol vendu avec votre mixer plongeant), versez les 130g de lait concentré sucré froid, les 80g de crème liquide froide et le mélange sucre-stabilisateur. Si vous utilisez les huiles essentielles, c'est le moment de les mettre dans le mélange. Un bon coup de mixer plongeant dans tout ça pour bien homogénéiser.

Sortez la crème fouettée du frigo et versez 1/3 du mélange précédent dedans. Mélangez délicatement à la marise (même un monstros n'est pas nécessairement une brute). Le but est de détendre la chantilly sans qu'elle retombe. Ajouter le reste du mélange et mélanger toujours délicatement. Le truc génial si cette étape est réussie, c'est qu'on peut complètement oublié le turbinage.

Euuuh, la Puce, pause là ! C'est quoi le turbinage. C'est l'opération qu'on fait normalement à la sorbetière et qui consiste à éviter la formation de cristaux de glace dans la glace et d'y incorporer de l'air pour en aérer la texture. Quand on n'a pas de sorbetière, on peut faire un turbinage de la glace alors qu'elle est en train de prendre au congèl en la sortant toutes les 10 mn et en la mixant au mixer plongeant jusqu'à ce qu'elle ait trop épaissie pour que ce soit possible. Autant vous dire que c'est long (entre 40mn et 1h30) et galère. Dans ce cas, on fera prendre la glace dans le bol du mixer plongeant.

Bien sûr, si vous avez raté l'étape crème fouettée et son mélange, vous pouvez toujours turbiner (à la sorbetière ou au mixer) et si vous ratez le turbinage, vous aurez quand même une glace mangeable (si si, je vous jure) mais la technique que je vous propose donne vraiment une glace bien plus onctueuse.

Vous avez réussi votre mélange ? C'est parfait. Vous n'avez plus qu'à verser la préparation dans un bac à glace (moi, je recycle mes pots de crème glacée vides de 1l) et à laisser prendre au congélateur au moins 4h. Si vous passez par un turbinage, vous ne verserez le mélange en bac qu'une fois le turbinage achevé. Il ne reste plus qu'à déguster.

Vous pouvez remplacer la menthe par n'importe quelle huile essentielle de votre choix pour parfumer votre glace mais aussi par du cacao en poudre de bonne qualité (40g) pour une glace au chocolat, de l'extrait de café (1CS je pense) pour une glace au café etc ... Tant que vous ajoutez peu de liquide ou de masse, vous pouvez conserver ces proportions pour les ingrédients de la recette. Et bien sûr, on peut également agrémenter de copeaux de chocolat, de miettes de biscuits et de tout ce qu'on veut. Ces derniers ingrédients seront à ajouter au mélange final s'il est réussi, sinon, après le turbinage mais surtout pas avant (ben oui, sinon votre mixer plongeant va les réduire en purée).

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Bon, ok, pour la couleur, j'ai triché. Azraël voulait absolument une glace verte alors j'ai mis un peu de mes colorants en gel. Effet langue verte après dégustation garanti !

 

Glace facile sans sorbetière version praliné (pour 600ml environ)

  • 260g de crème liquide entière
  • 130g de lait concentré sucré
  • 5g de stabilisateur pour glace (facultatif mais ça apporte vraiment un plus pour que ça ne fonde pas trop vite)
  • 10g de sucre en poudre si vous utilisez du stabilisateur sinon c'est pas la peine
  • pour la version praliné : 50g de lait (demi écrèmé ou entier) et 70g de praliné en pâte, pas en poudre

On va faire court pour le dérouler de la recette, tout est détaillé ci dessus.

On fait sa crème fouettée comme précédemment.

On mélange le sucre et le stabilisateur et on l'ajoute au 50g de lait froid. On mélange bien. Dans un récipient haut et étroit, on met le lait concentré, les 80g de crème liquide, les 70g de pralin et le mélange lait-sucre-stabilisateur. On mélange le tout au mixer plongeant.

On incorpore délicatement à la marise 1/3 du mélange à la crème fouettée puis les 2/3 restants. On met en bac et on place au congel pour au moins 4h.

Pour une glace à la pistache, on remplace simplement les 70g de pralin par 70g de pâte de pistache, pour une glace aux marrons, on remplace le pralin par de la crème de marron mais là, j'ai pas les proportions parce que la crème de marron, c'est plus sucré que le praliné et j'ai pas eu le temps de faire cet essai encore.

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Ajout d'éclats d'amande caramélisés SUR la glace et pas DANS la glace parce qu'Azraël n'aime pas ça. Mais on peut sans problème les mettre dedans normalement.

 

Tarte royale pêche menthe (pour un moule de 24 cm et un insert 20 cm)

En réalisant les choses dans l'ordre présenté ici, vous devriez optimiser votre temps de préparation et finir votre tarte en moins de 3 heures.

Insert aux pêches

  • 1 boite de pêches au sirop (1/2 boite de 240g)
  • 300g de purée de pêche blanche toute prête (j'ai trouvé la mienne chez Zodio)
  • 15g de sucre
  • 6g de pectine NH
  • 40g de sirop de glucose ou de sucre inverti ou de miel d'acacia
  • un sachet de nappage type "Jolitarte" de Vahiné

On ouvre la boite de pêches au sirop. On sort les pêches mais on conserve précieusement le sirop (il va nous servir pour le nappage). On les éponge. Elles se présentent en principe comme des demis pêches. On coupe en lamelle 2 demi pêches et on taille le reste en cubes grossiers. On prend un cercle de 20 cm et on filme le fond avec du film alimentaire pour éviter les fuites quand on versera le coulis à gélifier dedans. On installe le cercle sur une plaque rigide ou une planche à découper (pour le transport tant que l'insert n'est pas pris). On dispose les lamelles de pêche à l'intérieur du cercle pour avoir un joli rendu (le fond deviendra le dessus de la tarte au final et on ajoute les cubes en veillant à ce qu'ils ne dérangent pas la disposition des lamelles de pêches.

Dans une casserole, on verse le coulis de pêches. On ajoute la pectine préalablement mélangée avec les 15g de sucre et on mélange bien à la cuillère magique (on peut donner un coup de mixer plongeant si on a l'impression que le mélange a fait des grumeaux). On porte alors à ébullition en remuant bien à la cuillère magique ou au fouet et on laisse cuire 1mn à partir de l'ébullition. Versez le coulis dans le cercle sur les morceaux de pêches. Laissez refroidir à température ambiante 15 mn avant de mettre au congel pour 2h environ, le temps que l'insert soit bien congelé.

Pour cette recette, il serait important de prendre de la pectine plutôt que de la gélatine. Il semblerait qu'on se heurte à un problème de rendu d'eau par les pêches avec la gélatine lorsqu'on décongèle l'insert. Je rappelle que la pectine peut être remplacée par du vitpris si on n'en trouve pas près de chez soi. Il faut compter environ 34g de vitpris pour remplacer 6g de pectine NH.

Pâte sucrée

  • 100g de beurre pommade bien bien mou
  • 50g de sucre glace
  • 200g de farine T55
  • 2g de sel
  • 40g d'oeuf (précisément)
  • 15g de poudre d'amande
  • un jaune d'oeuf + 1/5 de son poids en crème liquide

Dans un saladier, mettre tous les ingrédients sauf l'oeuf. Mélangez pour bien "sabler" l'ensemble. Ajouter alors l'oeuf et travaillez juste ce qu'il faut pour avoir une pâte homogène. Il ne faut pas insister. Faire une boule et l'étaler entre 2 silpat ou 2 feuilles de papier sulfurisé sur une épaisseur de 2-3 mm. On la place alors au frigo pour qu'elle durcisse et soit facilement manipulable pour chemiser notre moule, ce qui prend environ 30-40 mn. Pendant ce temps, mettre le four à chauffer à 160°C en chaleur tournante et passez à la réalisation de la crème diplomate.

Quand la pâte à durcir, la sortir du frigo et enlever une des silpat (ça se décolle tout seul normalement). Retourner la pâte sur le moule à tarte ou le cercle de 24 cm et enlever la 2ème silpat. Chemisez le moule, couper le surplus (il en reste pas mal normalement) et piquez bien. Normalement, on devrait remettre au four pour 1h mais si vous êtes pressés, enfournez au milieu du four immédiatement. J'ai fait les 2 et franchement, j'ai pas vraiment vu la différence. Et c'est parti pour 15 mn de cuisson.

Mélangez le jaune d'oeuf et la crème. Après 15 mn, sortez le fond de tarte du four et badigeonnez tout le fond et le bord avec le mélange. Cela va imperméabiliser la pâte. Remettre au four pour 15 mn environ. La pâte doit être bien dorée mais pas trop sinon elle devient très dure. Laissez le fond de tarte refroidir sur une grille.

Crème diplomate

  • 2,70g de gélatine (ou 1,5 feuilles de 2 g)
  • 10 gouttes d'huile essentielle de menthe ou de verveine (la soluce zéro boulot) ou 2g de feuilles de menthe ou de verveine citronnelle (galère comme on l'a vu avec la glace)
  • 167g de lait (demi écrémé ou entier)
  • 34g de sucre
  • 17g de maïzena
  • 27g de jaune d'oeuf
  • 14g de beurre
  • 134g de crème liquide entière très froide

Si on a opté pour les 2 g de menthe ou verveine, on procède comme pour la glace pour faire infuser mais dans le lait au lieu de la crème sinon, on ajoutera l'huile essentielle à la fin et on commence par hydrater la gélatine en poudre dans 16g d'eau. Versez la crème liquide dans le récipient où vous la monterez en chantilly et placer l'ensemble au congélateur.

Dans un saladier, versez jaune d'oeuf, sucre et maïzena et bien mélangez (mais inutile de blanchir) à la cuillère magique ou au fouet. Mettre le lait (infuser ou non) à chauffer. Au premier bouillon, hors du feu, versez doucement sur le mélange sucre, oeuf, maïzena en mélangeant bien. Remettre dans la casserole et remettre à cuire à feu vif en fouettant constamment. Dès les premiers signes d'épaississement, retirez du feu sans cesser de remuer. Quand la crème est bien lisse, ajouter la gélatine réhydratée et bien mélangez puis le beurre coupé en petits dés et mélangez. La crème obtenue doit être lisse et brillante. Étalez la crème sur un film plastique, un papier sulfurisé ou dans un plat et laissez refroidir à température ambiante, surtout pas au frigo ou bien la gélatine commencerait à prendre.

Normalement, votre crème liquide est assez froide pour être monter en chantilly. Sortez la du congel et montez la au batteur électrique en chantilly pas trop ferme. Réservez au frigo jusqu'à ce que la crème pâtissière soit froide. Quand elle est froide, mettre cette dernière dans un saladier (normalement, elle se détache sans problème). Détendez là en la remuant avec une marise pour qu'elle retrouve toute sa souplesse. Ajoutez 1/3 de la crème fouettée et mélanger pour achever de la détendre. On peut alors ajouter le reste de crème fouettée et mélanger délicatement à la marise pour ne pas faire retomber la chantilly. Mettre dans une poche munie d'une douille cannelée et réservez au frigo pendant 1h.

Normalement, à ce stade, votre fond de tarte est froid et votre insert est pris. Il va falloir le napper. On sort l'insert à la pêche du congel et on le dispose sur une grille. On prépare le nappage en suivant les instructions sur le sachet et en utilisant le sirop de pêche en guise de liquide (qu'on complète avec de l'eau si besoin). On peut éventuellement ajouter de la vanille en poudre ou des graines de vanille. Une fois le nappage prêt, on le verse directement sur l'insert congelé. Il faut faire vite car l'iinsert étant congelé, il va prendre immédiatement. On laisse de côté l'insert nappé et on s'attaque au garnissage du fond de tarte.

On place le fond de tarte sur le plat de service. On sort la crème diplomate du frigo et on en garnit le fond de tarte en partant du bord et en gagnant le centre. On place alors l'insert bien au centre. On poche la crème tout autour pour la déco. On peut également mettre quelques lamelles de pêche fraîches sur le dessus de l'insert pour la déco.

On réserve au frigo pendant quelques heures, le temps que le palet de pêches se décongèle. Il ne reste plus qu'à se régaler.

11 août 2016

Le samedi, c'est du tout cuit

Bon, c'est pas parce que c'est les vacances qu'il faut abandonner les bonnes habitudes pâtissières. D'ailleurs, même loin de ma cuisine à moi et de tout mon attirail, j'ai pas pu m'empêcher d'emporter à Oléron tout le nécessaire pour faire un super dessert des fois qu'on invite du monde à dîner.

Euh, la Puce, t'exagèrais pas un peu là quand même ! Emporter ton matériel de pâtisserie en vacances voyons ! Oui oui, je sais, je suis une obsessionnelle compulsive tendance psychorigide mais qu'est-ce que vous voulez, Pâtissus Gustus est EXTRÊMEMENT persuasif quand il s'y met. Inferno Gran Mom et Mme J. (une de ses copines qui nous fournit généreusement en bons oeufs tout frais de ses poules) ont donc eu le plaisir de goûter à une tarte royale pêches/menthe, que c'est un vrai délice pour l'été. Mais ce ne sera pas la recette d'aujourd'hui. Ben non, on l'a pas mangé un samedi ! Mais promis, je vous la livrerai bientôt.

Vendredi soir dernier, nous étions donc de retour dans nos pénates après notre séjour oléronnais. Et après 3 week-ends sans les voir, Papy P. et Mamie M. mourraient d'envie d'admirer le splendide bronzage des monstros. Une petite visite s'imposait donc. Et qui dit visite des parents de Chéri, dit la Puce au fourneau pour le goûter du samedi ! Oui sauf que retour un vendredi soir + frigo quasi vide = qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire pour le goûter ? Il me fallait une recette rapide, avec que des ingrédients standards qu'on a tout le temps dans sa cuisine et un minimum de trucs qu'on trouve au frigo. Heureusement, on était reparti avec un stock d'oeufs tout frais de Mme J. J'avais du chocolat dans mes placards et un reste de beurre encore mangeable. J'étais sauvée, ce serait mi-cuits pour le goûter.

Ah tiens ? J'en vois qui se gratte la tête au fond du blog. Vous savez pas ce que c'est qu'un mi-cuit ? Vous inquiétez pas, Chéri non plus savait pas. Et pourtant, il en avait déjà mangé un certain nombre, des mi-cuits industriels, mais dans les magasins, ils ont tendance à appeler ça des fondants coeur coulant ou des fondants chocolat. Il s'agit donc de petits gâteaux individuels au chocolat que l'on déguste tiède et dont le coeur est encore liquide et coule quand on le coupe pour le manger. Bref, ça ressemble à ça.

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Un mi-cuit dans sa version moyennement coulante

En soi, préparer un mi-cuit, c'est tout simple et très rapide. En plus, cela réclame peu d'ingrédients. La seule difficulté, c'est la cuisson qu'il vous faudra adapter en fonction de votre four, de vos moules et de vos goûts (plus ou moins coulant quoi). Mais quand on a déjà une évaluation du temps de cuisson (que je vous donne ici), on s'en sort sans problème. La recette, comme souvent, je l'ai piqué à Maîtresse Valérie et j'y ai apporté d'infimes variations pour que les gâteaux soient au goût des monstros tout en restant au mien. L'originalité de la recette de Valérie, c'est qu'elle utilise un mélange beurre doux et beurre salé et franchement, l'emploi du beurre salé, ça change tout niveau goût. Alors certes, on n'a pas tous dans nos cuisines du beurre salé. Et puis on peut aussi être au régime sans sel. Rassurez-vous, on peut également faire la recette uniquement au beurre doux mais vous allez quand même raté quelque chose ! Donc à part le régime sans sel, si vous n'avez que du beurre doux, n'hésitez pas à rajouter du sel fin, 2 belles pincées soit 1,5g environ. Mon conseil, c'est de goûter la pâte crue pour rectifier cet assaisonnement. Ce n'est pas l'idéal mais ça fonctionne. La seconde grosse différence de cette recette par rapport aux mi-cuits de supermarché, c'est qu'elle est "peu" sucrée. Tout comme le gâteau au chocolat de Cyril Lignac dont je vous ai déjà parlé, ces mi-cuits ne vous donnent pas envie de boire une pleine carafe d'eau juste après les avoir mangé. Si vous êtes fan de chocolat, c'est vraiment le dessert idéal pour vous. Toutefois, il peut s'avérer trop peu sucré pour les enfants (ou trop fort en goût), raison pour laquelle je vous le propose en 2 versions. Cette recette peut être réaliser juste avant la dégustation (on sert alors directement à la sortie du four ou presque) ou le matin ou la veille. Conservez les alors au réfrigérateur et sortez les 1h avant pour qu'ils reviennent à température ambiante (moins longtemps s'il fait chaud). Il faudra ensuite les passer 10 à 20 secondes au micro onde au moment de servir. Bon allez, c'est parti pour la recette.

Mi-cuit au chocolat (pour 8 moules silicone de 8 cm de diamètre et 5 cm de haut) :

  • 165 g de chocolat noir à 70% ou 100g de chocolat noir à 70% et 65g de chocolat au lait à 40% de cacao (les monstros se sont jetés sur cette dernière version)
  • 225g d'oeufs (environ 4 gros oeufs)
  • 67,5g de beurre doux
  • 67,5g de beurre salé
  • 60g de farine T55 tamisée (si vous n'avez que de la farine T45, ça marche aussi)
  • 180g de sucre en poudre
  • beurre fondu et farine ou bombe aérosol pour graisser les moules.

On commence par préparer ses moules. Vous les graissez soit avec un coup de bombe type Ouragan (inutile de fariner ensuite), soit en les badigeonnant de beurre à peine fondu puis en les saupoudrant de farine. On tapote alors pour enlever l'excédant de farine. On met de côté et on préchauffe son four à 210°C en chaleur tournante.

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Graissage à la bombe : ça prend 10 s, c'est trop top !

[J'en profite pour faire un aparté parce qu'on m'a demandé plusieurs fois si ça valait la peine d'acheter une bombe de graissage. Personnellement, je ne pourrais plus m'en passer tellement je trouve ça pratique. La bombe coûte moins de 7€, je m'en sers au moins une fois par semaine (mais souvent plus) et la première que j'ai acheté a duré 10 mois. J'estime avoir donc largement rentabilisé mon achat. Ça prend 10 s pour graisser un moule et je trouve qu'on met moins de gras que lors d'un graissage au beurre.]

Dans un récipient, on met le chocolat (ou les chocolats) coupés en morceaux et les beurres coupés en dés. On fait fondre au micro-onde à 440W pendant 3 mn environ. Surtout, l'oubliez pas de couvrir le récipient car le beurre peut "sauter" et vous en auriez partout dans le micro onde. Sortez le bol du micro onde et mélangez bien beurre et chocolat. Si le chocolat n'a pas suffisamment fondu, remettez 1 mn au micro onde. On doit obtenir un mélange lisse et homogène. Mettez de côté.

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Dans un saladier, mélangez les oeufs et le sucre (et le sel si vous n'avez pas de beurre salé et n'êtes pas au régime sans sel) avec une cuillère magique ou un petit fouet. Attention, on fouette le moins possible. Pas question de faire blanchir le mélange. Il s'agit d'obtenir un mélange homogène en y incorporant le moins d'air possible.

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Là, on voit une fine couche de bulles et c'est déjà presque trop

On ajoute ensuite le mélange beurre chocolat. On s'assure tout de même avant qu'il n'est pas trop chaud (idéalement à 45°C et si on a pas de thermomètre, on doit pouvoir y plonger son petit doigt sans se brûler) et on mélange à nouveau sans faire de bulles jusqu'à ce que ce soit bien lisse.

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La pâte épaissie légèrement après le mélange en raison du refroidissement du beurre. Elle va s'épaissir encore un peu mais conserver cet aspect après ajout de la farine.

Versez alors la farine tamisée et mélangez à nouveau. Il est important de tamiser la farine car comme on mélange le moins possible, si on ne tamise pas avant, on a de gros risques de faire des grumeaux. Remplissez à présent vos moules jusqu'à un bon centimètre du bord. Oui, il faut laisser un peu de marge car la bordure des mi-cuits va monter à la cuisson pour redescendre ensuite quand ils refroidissent. Si vous n'avez pas 8 moules, pas d'inquiétudes. Vous pouvez très bien cuire les premiers gâteaux, nettoyer les moules, les regraisser et cuire les suivants jusqu'à concurrence de 8.

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Passons à présent à la cuisson. Ma technique préférée consiste à mettre une silpat (feuille silicone) sur ma plaque à pâtisserie et disposez les moules dessus avant d'enfourner le tout au milieu du four. Pourquoi ? Parce que l'ajout de la silpat m'assure une cuisson homogène entre le fond du mi-cuit et le dessus. Si vous voulez un fond plus épais, posez les moules directement sur la plaque à pâtisserie. La chaleur du métal sous le silicone des moules fera cuire le fond plus vite. Pour la durée de cuisson, il vous faudra sûrement faire des essais pour trouver le temps optimal en fonction de votre matériel mais en gros, c'est ça. Pour des mi-cuits très très coulants avec mes moules, c'est 8mn30 de cuisson (attention, ils sont fragiles au démoulage dans ce cas, il faut y aller délicatement), moins coulant, c'est 9mn et pas coulant du tout 11mn (c'est comme ça qu'Azraël les aime).

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La petite bosse au milieu est tout à fait normale, elle vient du fait que le coeur n'est pas cuit contrairement aux bords. Si vous ne l'avez pas, c'est que vos mi-cuits sont trop cuits. On la voit bien cette différence entre  le centre et le tour lors de la cuisson. Surveillez donc dans votre four les premières fois pour vous aider à repérer le temps de cuisson idéal pour vous. Sur les photos, c'est la cuisson intermédiaire qui est présentée, celle qui satisfait le plus grand nombre chez nous. Quand c'est cuit, sortez du four et attendez quelques minutes avant de démouler. Vous avez alors le choix. Vous pouvez faire le service tout de suite ou alors les mettre à refroidir sur une grille et les réchauffer au moment de servir.

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Le plus cuit de la fournée, nettement trop cuit à mon goût à moi mais parfait pour Gargamel.

S'ils sont déjà délicieux tels quels, ils sont encore meilleurs accompagnés d'une boule de glace à la menthe ou à la vanille. Miam, ça m'a donné faim tout ça. Je vais peut-être filer me faire un mi-cuit moi !

18 juillet 2016

Gâteau Arc en ciel ou Rainbow cake

Comme promis dans mon post concernant l'anniversaire d'Azraël, je vais vous livrer tous les secrets de mon gâteau Arc en ciel. Non pas que ma recette soit la meilleure du monde mais plutôt pour vous raconter tous les petits soucis rencontrés et vous éviter un certain nombre de déboires et de tâtonnements.

En premier lieu, si vous êtes des parents bio, résolument contre toute forme d'additifs et de colorants dans la nourriture, prônant un retour à des petits plats sains et équilibrés sans trop de sucre et sans trop de gras ... ben cliquez vite sur la petite croix rouge en haut à droite ou préparez-vous à être traumatiser par ce qui suit. Car le Rainbow cake, c'est surtout du sucre, du gras et une tonne de colorants !

Sur la toile, on trouve beaucoup de variantes de ce gâteau et il faut bien dire que toutes se ressemblent : le biscuit est un peu du genre génoise, bien trop sucré à mon goût, et la crème est soit au beurre (yeurk, j'ai horreur de la crème au beurre) soit au mascarpone et fromage frais double crème (euuuh, alors là comment dire .... bof !). Chez les Inferno, un tel gâteau, ce n'était donc tout simplement pas possible. Et puis de toute façon, Azraël n'aime guère la génoise sauf à petite dose dans les entremets que je fais. Il allait me fallait remplacer tout ça (tout sauf les colorants donc, 3 fois rien en somme) par autre chose.

Alors bon,par acquis de conscience, j'ai quand même testé les versions qu'on trouvait sur la toile mais, comme prévu, aucune n'a trouvé grâce auprès de Sir Azraël le délicat, les commentaires allant de c'est un peu pas très bon maman à beurk, c'est dégoûtant. Le problème, c'est qu'avec 6 couches, c'est un gâteau trèèèès épais. Il faut donc oublier les biscuits trop bourratifs. Il me fallait un truc léger, aérien et moelleux pour trouver grâce auprès du sieur Azraël. Et sans avoir l'impression d'un estomac lesté par une brique ! Une fois de plus, c'est Maîtresse Valérie qui m'a donné la solution avec son quatre quart aérien et pas gras du tout en bouche (contrairement à toutes les versions que l'on peut trouver dans le commerce). Sa méthode de préparation n'est d'ailleurs pas sans me rappeler celle du Kasutera (Castella), une sorte de méga génoise japonaise absolument délicieuse au bon goût d'oeufs. Le principe du quatre-quart coloré ayant été validé par mes monstros adorés, je suis passée au test des colorants. Alors ça a l'air de rien comme ça mais les colorants, c'est LA difficulté technique majeure de ce gâteau, en particulier avec ma pâte à 4 quart qui est montée longuement au batteur électrique et qu'il est préférable de ne pas faire trop retomber en ajoutant beaucoup de liquide ou en devant remuer longuement pour bien homogénéiser le colorant. Euh oui, car c'est justement le fait d'être montée au batteur qui donne à ce gâteau sont côté aérien et léger sans être une génoise. Brefle, à côté de la colorisation, tout le reste, c'est peanuts.

Question colorants, sachez qu'il en existe 3 types : liquide, en poudre et en gel. Le premier se trouve au super marché du coin (j'en ai pris du Vahiné pour mes essais de pâte à gâteau), le second dans les boutiques spécialisées ou sur le net et je n'ai trouvé le dernier que sur le net (il provenait directement d'Angleterre).

Premier conseil : si vous partez sur un colorant en gel commandé sur le net, surtout, commandez le trèèèèès à l'avance. Moi, j'ai commandé le mien 15 jours avant le jour J et ils sont arrivés ... 2 jours après ! Autant vous dire que je ne les ai pas encore testé donc je ne sais pas s'ils sont mieux que les autres.

Deuxième conseil : la couleur obtenue varie à la fois avec la couleur de la pâte à l'origine et avec la cuisson. Sur le premier point, ça a l'air de rien mais du coup, les bleus virent au turquoise, les rouges au rose orangé etc ... car les oeufs colorent la pâte naturellement en jaune. La cuisson modifie également la teinte qui peut finir plus soutenue ou au contraire moins soutenue, voir, dans le cas du rouge, disparaître complètement. La preuve en image.

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Mes pâtes rouge et orange avant cuisson. On voit déjà que le rouge est bien plus rose que rouge et pourtant, j'avais déjà mis la dose !

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Après la cuisson, l'orange est moins soutenu et tire plus vert le jaune. Le rouge/rose lui paraît à peine rosé.

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Et quand on coupe, surpriiiise ! On voit que la pâte n'est plus colorée du tout dans la masse.

Pour les colorants Vahiné, j'ai donc trouvé qu'il était nécessaire de mettre énormément de colorant pour avoir une teinte correcte qui tranche bien. Sinon, l'ensemble est assez pâlichon. Ce qui n'était pas top pour ma pâte à gâteau, raison pour laquelle je m'étais tournée vers les colorants en gel.

Pourquoi en gel plutôt qu'en poudre. Ben parce que je me disais que ce serait plus facile à mélanger. Et j'avais bien raison car mes gels n'arrivant pas, j'ai bien dû me résoudre à me tourner vers les poudres. D'où mon 3ème conseil.

Troisième conseil : alors avec une pâte type 4 quart ou n'importe quelle pâte riche en matière grasse et pauvre en eau, quoiqu'il soit dit sur l'emballage, on oublie l'idée d'ajouter directement la poudre dans la préparation. ÇA NE SE MÉLANGE PAS ! Ou en tout cas, très très mal. Il vous faudra impérativement ajouter quelques gouttes d'eau au colorant et en faire un liquide pâteux avant de l'incorporer. A cette condition, pas de problème, ça se mélange bien et avec une dose conséquente, on obtient une jolie couleur théorique.

Dernier conseil : j'ai dit au dessus une jolie couleur théorique car, qu'ils soient liquide, en poudre ou en gel, il faut IMPÉRATIVEMENT bien tester TOUS les colorants et leur tenue à la cuisson avant le jour J. Je n'ai pas pu le faire car j'espérais toujours recevoir mes gels et je l'ai amèrement regretté. D'abord à cause de ce problème de tenue du rouge. Je l'avais eu aussi avec le Vahiné donc j'avais forcé le dosage mais avec le colorant en poudre, ce fut bien pire et je me suis faite complètement avoir. J'ai dû m'y prendre à 3 fois avant d'avoir un truc qui garde un peu de couleur. Ensuite parce qu'avec le Violet, il s'est produit une réaction chimique bizarre qui a foncé brutalement la couleur (de violet à presque noir) et changé la texture. Mais le gâteau est resté utilisable et le goût n'a pas été modifié. Je testerai prochainement mes colorants en gel et quand ce sera fait, je compléterai cet article.

Bref, vous l'aurez compris, la première fois que vous ferez ce gâteau, il vous demandera pas mal de préparation et de tests.

Comme je le disais en préambule, en dehors du biscuit, il me fallait également résoudre le problème de la crème. Celui-ci a été résolu bien plus vite et avec nettement moins d'effort car la solution s'est imposée d'elle-même. Ce serait une ganache au chocolat blanc. Au départ, je voulais faire une ganache classique car j'avais peur qu'une ganache montée ne soit pas assez dense vu la hauteur et le nombre de couches. Et comme je la voulais bien ferme, je visais des proportions chocolat-crème de 50-50 alors que normalement, c'est plutôt 1/3-2/3. Si c'était plutôt bien au niveau du goût, c'était quand même un peu trop sucré pour moi mais ce côté était contrebalancé par le fait que le 4 quart était peu sucré lui. Par contre, visuellement, c'était pas ça. Dure à étaler en couche régulière, n'accrochait pas bien au côté du gâteau, tendance à grumeler. Du coup, j'ai finalement décidé de la monter malgré mes doutes ce qui nécessitait de réduire la proportion de chocolat. On perdrait alors en fermeté et pour assurer le coup, j'ai ajouté de la gélatine dedans afin de la solidifier. Ben ça a été parfait ! Facile à travailler pour assembler et couvrir le gâteau, après 1h au frais la tenue était impeccable et le gâteau ne s'effondrait pas du tout au découpage. Le cake étant peu sucré, cette ganache nettement moins sucrée que la précédente mais bien sucrée tout de même venait parfaitement compléter l'ensemble ce qui permettait au gâteau Arc en ciel de plaire aux enfants sans être écoeurant. Un franc succès.

Et voilà, c'est fini pour les explications. Passons donc aux recettes. Pour la pâte à quatre quart, il faut compter le même poids en oeufs, sucre, farine et beurre (d'où son nom de 4 quart) ainsi qu'un gramme de levure par oeuf. J'ai fait mon gâteau dans des cercles de 20 cm de diamètre. Il faut compter 1 oeuf par couche colorée tout en sachant que j'ai légèrement ratiboisé les couches pour qu'elles soient bien plates. Oui, la pâte a une très faible tendance à gonfler davantage au centre qu'au bord. C'est très léger mais comme je voulais des couches vraiment plates, j'ai raboté ! Vous avez donc le choix de faire votre pâte en 6 fois, couche après couche. Ou bien, si comme moi, vous avez 3 cercles à votre disposition, de faire la pâte en 2 fois. Il vous faudra alors diviser ensuite votre pâte en 3 portions de même poids avant d'y ajouter séparément les colorants. Les proportions que je donne ci dessous correspondent donc à 3 oeufs pour 3 cercles.

Gâteau Arc en ciel (pour des cercles de 20 cm) :

Pâte à quatre quart :

  • 3 oeufs moyens soit 150g d'oeufs pour moi.
  • 150g de beurre
  • 150g de farine
  • 150g de sucre
  • 3g de levure chimique
  • 1 cc d'extrait de vanille

On commence par faire fondre le beurre et on réserve à température ambiante. On tamise la farine et la levure ensemble pour qu'elle se mélange bien.

Puis on met son four à préchauffer à 150°C chaleur tournante.

Dans un saladier, on met l'extrait de vanille, le sucre et les oeufs. On dégaine son batteur électrique et on fouette pendant 10 mn. Oui, je sais, c'est long. Mais comme je le disais, c'est ce qui va donner sa légèreté au gâteau. On commence toujours à battre à petite vitesse puis on augmente progressivement jusqu'à la vitesse max. Au bout de 10 mn, on obtient un mélange bien blanchi, très mousseux et qui a pris pas mal de volume.

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Le mélange oeufs/sucre avant d'être battu

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Le mélange après 10 mn. On voit bien le volume qu'il a pris.

Le beurre est normalement refroidi à présent sans avoir figé. Tout en continuant à battre à pleine vitesse, on ajoute très progressivement le beurre fondu au mélange (un peu comme pour une mayonnaise). Normalement, si tout s'est bien passé, on a peu perdu en volume dans l'opération.

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Après ajout du beurre fondu.

On coupe alors le batteur et on ajoute une petite quantité de farine. On va battre à nouveau mais à petite vitesse, juste le temps qu'il faut pour incorporer la farine. Et on va recommencer l'opération jusqu'à avoir incorporé tout le mélange farine-levure.

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Après ajout de la farine

Et voilà, la pâte est prête. Vous pouvez soit la transformer en un délicieux quatre-quart (ces proportions conviennent pour un moule à cake de taille classique) soit en 3 beaux disques de cake colorés pour votre Rainbow cake. On verse donc la pâte dans son moule ou son cercle selon le cas et on enfourne.

Dans le cas des cercles, le temps de cuisson est d'environ 15-20 nm. Cela dépend des fours et de la quantité de colorant qu'il a fallu ajouter. Pour le cake, il faut compter 45 mn. Pour vérifier que c'est cuit, on plonge un cure-dent ou la lame d'un couteau qui doit ressortir sêche. Il ne reste plus qu'à démouler et à laisser refroidir sur une grille.

Ganache montée au chocolat blanc (à faire la veille) :

Pour garnir et recouvrir la totalité du gâteau Arc en ciel, il faut compter à peu près ces proportions (il devrait vous en rester un peu tout de même mais pas temps que ça)

  • 500g de crème fleurette ou liquide entière
  • 330g de chocolat blanc
  • 4g de gélatine (soit 2 feuilles si vous utilisez de la gélatine en feuille)

On commence par hydrater la gélatine 10 mn (dans de l'eau bien froide, 24g d'eau si c'est de la gélatine en poudre). On met le chocolat coupé en petits morceaux dans un grand saladier. On met la crème à bouillir dans une casserole avec la gélatine hydratée. Dès les premiers bouillons, on verse sur le chocolat d'un coup et on mélange à la marise. Si on a l'impression qu'il reste des petits morceaux de chocolat qui n'ont pas fondu, on donne un petit coup de mixer plongeant. On filme et hop, au frigo pour toute la nuit.

Le lendemain, on sort la ganache du frigo et on dégaine son batteur électrique pour la monter. Pour monter une ganache, il est impératif de commencer à PETITE VITESSE et on ne dépassera pas la vitesse moyenne. Comme le volume est important, on n'hésite pas à battre longuement à petite vitesse. Quand on a l'impression qu'elle est en train de monter mais avec du mal (elle monte et forme des vagues mais pas le bec d'oiseau), on passe à la vitesse moyenne. On peut alors tranquillement fini de la monter. Elle doit être assez ferme pour supporter le poids des différentes couches de gâteaux.

Montage :

On vérifie que les différentes couches de gâteaux sont bien froides avant le montage. Le cas échéant, on rabotte les bosses qu'il pourrait y avoir à raboter. On commence alors le montage soit dans l'ordre rouge orange jaune vert bleu violet soit dans l'ordre inverse. On pose le premier gâteau sur une assiette à dessert retournée. Normalement, avec cette assiette, le gâteau dépasse légèrement tout autour. Cela permettra de bien le recouvrir de crème à la dernière étape et de pouvoir le soulever sans s'en mettre plein des doigts ou abîmer notre travail.

On couvre le 1er gâteau d'une bonne couche de crème, on met la seconde tranche de gâteau et on presse légèrement pour souder et s'assurer que la crème se répartit bien jusqu'au bord. Et on recommence jusqu'à la dernière couche de gâteau. On recouvre alors l'ensemble du gâteau de crème et on décore comme on veut. Il ne reste plus qu'à mettre au frigo pour 1h ou 2 (ou encore on le fait la veille et on le sortira au dernier moment) le temps que tout fige bien.

Et voilà. Il ne reste plus qu'à épater la galerie au découpage et se régaler.

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Insert du 21 juillet : J'ai enfin testé les colorants en gel, enfin, surtout le rouge qui était celui qui m'a donné le plus de souci. Le verdict est sans appel : le colorant gel, ça fonctionne bien mieux. Il en faut certes une dose non négligeable pour donner une teinte franche à la pâte mais beaucoup moins que celui en poudre ou le liquide. Et la cuisson n'éclairçit que légèrement le résultat. Ainsi, avec 3 fois moins de colorant pour l'ensemble de la pâte faite avec 3 oeufs que la quantité utilisée pour le seul étage rouge du gâteau Arc en ciel, on obtient une couleur bien plus soutenue. La preuve !

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10 juillet 2016

Une semaine de pâtisserie

Entre la planification de l'emploi du temps de rentrée de Gargamel, la planification des vacances (et je ne parle pas de notre migration annuelle sur l'île d'Inferno Gran Mom mais du phénomène bizarre qui poussent les professionnels de santé à changer jour et horaire de consultation pendant les congés scolaires on se demande bien pourquoi), la planification des cours de mes petits nétudiants adorés, la planification des manips (oui, Agendus Démonicus s'en est vraiment donné à coeur joie ces derniers temps), les commissions d'admission, les entretiens d'admission, les réunions diverses et variées et la fin du MOOC, on peut dire que dernièrement, mes journées étaient bien remplies. Mes soirées aussi d'ailleurs puisqu'il me fallait à la fois satisfaire aux exigences des monstros tout en terminant tout le taf que je n'avais pas eu le temps de finir au bureau et en préparant la fête d'anniversaire d'Azraël qui approche à grand pas (car, jaloux de son frangin, Sir Azraël a exigé une fête lui aussi pour son anniversaire cette année).

C'est alors qu'une évidence m'a soudainement frappée. Et mes nuits alors ! Non mais c'est vrai ! Qu'est-ce que c'est que tout ce temps perdu ? Il me fallait absolument trouvé un moyen d'occuper tout ce temps passé bêtement à dormir et éviter ainsi un incommensurable gâchis ! J'étais en panne d'inspiration mais heureusement, la maîtresse d'Azraël et mes collègues de bureau se sont chargés de remédier à ce petit souci. Bon, soyons honnête, pour la maîtresse, j'ai quand même largement tendu le bâton pour me faire battre.

Au fait, c'est bientôt l'anniversaire d'Azraël. Comme c'est pendant les vacances, vous voulez faire ça quand ?

Hum, cette semaine, on a déjà 2 anniversaires. Alors on va faire ça lundi si ça vous convient.

Pas de problème. Les gâteaux maison sont toujours interdits ou on peut faire quelque chose ?

Normalement, faudrait acheter le gâteau mais franchement, on n'en peut plus du savane !

(un vrai cri du coeur)

Gâteau au chocolat et tarte aux fruits, ça vous irait.

Parfait. Ce serait super.

Pour l'occasion, j'ai donc ressorti la recette du gâteau au chocolat de Lignac (testée et approuvée par les monstros). Pour la tarte, ayant pitié de la maîtresse qui devrait découper 18 parts dans une tarte aux framboises, j'ai finalement opté pour des mini tartelettes garnies de crème pâtissière et de framboises du jardin, 48 mini tartelettes pour être exacte ! Vous n'imaginez pas le nombre d'oeufs qui ont défilé dans la cuisine ni le nombre de blancs d'oeufs qu'il me faut à présent écouler d'une façon ou d'une autre. Mais bon, les enfants ont apparemment été ravis et ont nettement apprécié puisque sur les 48 tartelettes, seules 2 ont survécues à la razzia.

Cette même semaine, je suis tombée en extase devant une recette de maîtresse Valérie, le Romabriko (et non, il n'y a pas de Rhum dedans mais du Romarin). Impossible de ne pas le faire pour la venue de Papy P et Mamie M. Imaginez un peu : un biscuit aux noix, un insert à l'abricot et au romarin, une mousse vanille et un glaçage miroir opaque qui en jette un max. Irrésistible !

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Non mais regardez-moi cette petite merveille de Maîtresse Valérie : vous pourriez résister à ça vous ?

Et puis pour sa fête d'anniversaire, Azraël a réclamé un gâteau Arc en ciel (ça m'apprendra à surfer sur les sites de pâtisserie devant lui tiens !). J'ai donc dû procéder à de multiples essais de pâtes à gâteau, de glaçage et de coloration afin de trouver la bonne combinaison. Ben oui, pas question d'avoir un petit garçon tout déçu le jour J. Il me fallait un truc qui ait à la fois l'allure souhaitée et au goût approuvé par un sieur Azraël particulièrement difficile niveau pâtisserie. Pas moins de 4 recettes différentes de pâte à gâteau testée avant de trouver la bonne et 2 sortes de glaçage ! Et vu que seule la dernière à trouver grâce aux yeux de Sir Azraël, devinez qui c'est qui a fait explosé sa balance parce qu'elle veut pas gâcher !

Mais le fin du fin, le bouquet final de ma semaine de pâtisserie, c'est quand même le concours au labo. Eh oui, c'est devenu un incontournable depuis plusieurs années. A l'approche des grandes vacances, on organise un grand barbecue pour tout le personnel. On y invite quelques collègues de l'autre labo de recherche qui est sur le même site que le nôtre et surtout, les anciens, ceux qui sont partis à la retraite et qu'on ne voit quasiment plus qu'à cette occasion. Et pour clôturer le repas, histoire d'être sûrs d'avoir des bons desserts à manger, on organise un concours de pâtisserie.

Ah salut la Puce. Tu t'es inscrite au barbecue.

Oui oui, c'est fait. Mais je serai en retard, c'est vendredi et le vendredi midi, je dois m'occuper d'Azraël.

Tu fais quoi comme gâteau ?

Rien. J'ai pas le temps.

KOUAAAAA ! Avec toutes les merveilles que tu laisses à la machine à café tu fais pas de gâteau ! Va t'inscrire au concours !

Euuuuh !

Ah salut la Puce. J'ai pas vu ton nom sur les participants au concours de pâtisserie. T'attends quoi ?

Non mais je pense pas avoir le temps de faire un truc.

KOUAAAAA ! Non mais faut que tu t'inscrives. En plus, pour le moment, y a presque pas d'inscrits. Allez, fais un effort.

Et bien sûr, sous la pression, je me suis inscrite. Vous allez me dire que j'avais qu'à faire un gâteau au yaourt et basta sauf que, avec le Romabriko qu'était devenu mon obsession du moment, impossible d'opter pour un truc simple et rapide à faire. Du coup, je me suis inspirée de la recette de Valérie pour créer la Framboisine pour le concours du labo et l'Abricotine pour mes beaux-parents. Et franchement, je ne regrette pas. Admirez plutôt le résultat.

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Arriverez-vous à deviner lequel de ces gâteaux est la Framboisine et lequel est l'Abricotine ?

Dans sa recette, Valérie prévenait que le biscuit aux noix était un peu sec et dur et qu'il faudrait probablement l'imbiber de sirop pour que ça passe mieux. Comme c'est pas franchement un truc dont je suis fan, j'ai préféré carrément changer le biscuit et j'ai opté pour une dacquoise amande-noisette surmontée d'un croustillant à base de crêpes dentelle et de gianduja praliné maison. Cette base est la même pour les 2 gâteaux. La mousse entremet est également la même sauf que dans le cas de la Framboisine, elle est parfumée à la pistache alors qu'elle est vanillée pour l'Abricotine.

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Oui, il y a des drôles de bosses sur le gâteau. Vous vous demandez pourquoi. Allez donc poser la question à Azraël tiens !

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Une version individuelle pour Chéri, faite avec les restants de crème, biscuit et insert parce que je me doutais qu'il ne resterait rien à lui rapporter

Perdu au coeur de l'entremet, on trouve un insert, soit Framboise, soit Abricot Romarin. Dans la recette d'origine, on hache du romarin pour parfumer l'insert mais pourquoi se fatiguer à faire ça avec un hachoir pas terrible terrible (je m'imaginais déjà avec des petits morceaux de romarin se coinçant entre 2 dents, l'horreur totale !) quand on a tout un stock d'huiles essentielles dont ... du romarin bien sûr. Eh bien mes petits amis, ce fut une pure merveille, une vrai révélation que le romarin dans un dessert. Cela apporte une merveilleuse sensation de fraîcheur et bien que j'adore la framboise, c'est indubitablement l'Abricotine qui m'a le plus séduite.

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Désolée, pas de photo pour la Framboisine, elle a été mangée bien trop vite pour que j'ai le temps d'en faire.

Hum, qu'est-ce qu'il y a ? Ah, vous voulez savoir qui a gagné le concours. Allez, je résiste pas à ma minute de gloire : c'est moiiiii ! Et comme prix, j'ai eu droit à ça. Trop contente !

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Ca vous inspire et ça vous fait envie. Alors voilà la recette, déclinée dans ses 2 versions. Comme tous les entremets, c'est assez long à faire. Toutefois, comme il n'y a pas de ganache montée, si vous avez du temps devant vous, tout peut être fait dans la même journée. Sinon, vous pouvez en faire un peu chaque jour car tout se congèle. On peut d'ailleurs réaliser ce gâteau, hors glaçage, plusieurs jours en avance si on veut. Et le glacer le jour J.

Framboisine ou Abricotine (proportions pour un moule à savarin de 22 cm ou un cercle de 20 cm ou un moule à cake pour une version bûche)

Dacquoise amande-noisette :

  • 75g de blanc d'oeuf
  • 70g de sucre
  • 50g de poudre d'amande
  • 25g de poudre de noisette

Note : pour la version bûche, divisez ces proportions par 2, c'est largement suffisant

On préchauffe son four à 180°C chaleur tournant. On mélange dans un saladier les poudres entre elles. Dans un autre saladier, on met les blancs et le sucre et on monte en meringue. Elle doit être ferme mais pas trop pour se mélanger facilement aux poudres ensuite. On verse les poudres sur la meringue et on mélange délicatement à la marise pour ne pas casser les blancs. On verse dans un moule à manquer de 22 cm préalablement graisser (ou dans son cercle ou dans son moule à cake), on enfourne sur le 2ème gradin en partant du bas et on cuit pendant 18 mn. On laisse refroidir sur une grille.

Personnellement, comme je n'aime pas le gâchis, j'ai bricolé ça pour cuire les biscuits de mes versions "savarin".

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Un cercle de 8cm posé au centre de mes moules à manquer de 22cm.

Comme ça, j'ai juste eu à mettre à taille le trou central pour que ça tienne dans mon moule à savarin et pas eu besoin d'adapter les proportions pour ce diamètre de 22 par rapport au cercle de diamètre 20. Pour le diamètre extérieur, comme le biscuit se rétracte à la cuisson, il avait directement le bon diamètre.

Croustillant :

Note : pour la version bûche, divisez ces proportions par 2, c'est largement suffisant également.

  • 70g de brisures de crêpes dentelles (ou des gavottes entières qu'on écrase)
  • 46g de praliné en pâte
  • 24g de chocolat (lait ici mais blanc c'est excellent également)

Personnellement, j'utilise du praliné en pâte acheté dans des magasins spécialisés (type Zodio) parce que je suis une grosse fainéante (et puis on en trouve assez facilement maintenant). J'insiste sur le côté pâte. Le pralin en poudre ne conviendra pas ici. On fait fondre le chocolat au micro-onde environ 2 mn à 440W. Il doit être au moins partiellement fondu et on finit de le faire fondre en le lissant à la marise. Si vraiment il reste des morceaux, on repasse un peu au micro onde. On ajoute le praliné et on mélange bien, toujours à la marise. Voilà, vous avez votre gianduja praliné maison. On ajoute les brisures de crêpes dentelle et on mélange bien.

La dacquoise devant être froide à présent (sinon on attend un peu), on étale le croustillant dessus. On emballe le tout dans du film plastique, on tasse bien le croustillant et on met au congélateur. On resortira le bloc dacquoise-croustillant quand on sera prêt pour le montage.

Insert framboise ou abricot romarin :

  • 240g de coulis de framboise ou d'abricot
  • 4g de pectine NH (ou 22g de vitpris à 18% de pectine)
  • 45g de sucre pour la version framboise (10g pour la version abricot)
  • 10 de sirop de glucose et 3 gouttes d'huile essentielle de Romarin pour la version abricot uniquement.

On commence par mélanger la pectine avec le sucre (pour éviter que la pectine fasse des grumeaux). On met l'ensemble des ingrédients (sauf l'huile essentielle) dans une casserole, on mélange et on porte à ébullition pour 1 mn. On ajoute l'huile essentielle rapido si on a opté pour l'Abricotine et on mélange. On verse dans le moule à savarin (ou dans un cercle de 18 cm ou des petits moules rectangulaires). On laisse refroidir avant de mettre au congélateur pour quelques heures histoire que ça se démoule facilement et puisse être manipuler tout aussi facilement.

Mousse ivoire vanille ou pistache :

  • 1 jaune d'oeuf
  • 10g de sucre
  • 95g de lait entier
  • 170g de crème fleurette entière
  • 190g de chocolat blanc (de bonne qualité sinon ce sera trop sucré)
  • 3g de gélatine (feuille ou poudre)
  • 1 gousse de vanille pour l'Abricotine ou 15g de pâte de pistache pour la Framboisine.

Concernant la crème, pour cette recette, je préfère la crème fleurette à la crème liquide. Elle est un peu plus épaisse et je trouve qu'elle monte mieux mais bon, la crème liquide entière, ça fonctionne aussi.

On commence par hydrater la gélatine en la faisant gonfler dans 18g d'eau si elle est en poudre et en trempant dans de l'eau froide si elle est en feuille. On monte ensuite la crème en crème fouettée (alias la chantilly mais sans le sucre) et on réserve au frigo.

Suite à une remarque de Mamie M. quand j'ai monté ma crème devant elle Mais vous ne la mettez pas dans des glaçons ?, je vous donne mon truc pour éviter le bain de glaçon quand on monte de la chantilly ou de la crème fouettée. Ça fonctionne impec à condition quand même qu'il ne fasse pas 35°C à l'ombre. Je mets la quantité exacte de crème que je dois monter dans le saladier où je compte la monter et je mets le tout au congélateur jusqu'à ce que les bords de la crème commence à geler sur un cm de large environ. Je sors alors du congel et je monte. Normalement, tout reste suffisamment froid pour que ça fonctionne. Le truc, c'est de ne pas mettre son batteur à pleine vitesse d'office. On commence à petite vitesse pendant environ 1 mn puis on monte à moyenne vitesse et c'est tout. Si ça n'a pas suffisamment monté, pas d'affolement. On recongèle un coup et on refouette à petite vitesse.

On fait fondre le chocolat dans un bol en le passant au micro-onde 3mn à 440W et on le lisse à la marise. On réserve à température ambiante. Il va pouvoir refroidir tranquillement sans pour autant figer le temps de préparer la suite.

Dans une casserole, on met le lait, le jaune, le sucre ainsi que la vanille ou la pate de pistache. Si vous avez l'habitude de faire une crème anglaise, ben vous la faîtes en remuant en permanence avec un petit fouet ou une cuillère magique. Si vous n'avez pas l'habitude, vous chauffez à feu vif (8 sur ma plaque vitro qui monte à 12) en remuant en permanence toujours jusqu'à ce que le mélange atteigne 85°C. Et si vous n'avez pas de thermomètre, vous chauffez pareil jusqu'à ce que vous ayez l'impression que ça épaisse un peu mais il faut s'arrêter avant que cela bout. On verse ensuite dans un saladier bien profond et on fouette au batteur (ou dans votre robot mais avec un couvercle) pendant 4 mn à vitesse max. Le but n'est pas de monter la crème mais de la faire refroidir tout en la conservant bien homogène.

Quand la crème est bien froide, on lui ajoute le chocolat fondu et on mélange à la marise. Vous allez voir que le mélange va rapidement épaissir, c'est normal. On ajoute enfin la crème fouettée bien froide et pareil, on mélange délicatement.

Voilà, vous êtes prêt pour le dressage.

On sort du congélateur le bloc dacquoise-croustillant et l'insert au fruit. On démoule l'insert, on nettoie rapido son moule et on verse les 2/3 de la mousse ivoire. On place l'insert (la mousse est normalement assez dense pour que l'insert ne fasse pas le grand plongeon tout au fond), on ajoute le restant de crème et on met la base biscuit. On appuie doucement sur tout le pourtour pour bien faire remonter la mousse sur les bords du biscuit. Et c'est reparti pour une séance de congélation.

A ce stade, votre gâteau peut rester au congélateur plusieurs jours jusqu'au jour J. L'étape du glaçage se fait, elle, le jour J. Il est important de sortir le gâteau du congel au dernier moment, quand le glaçage est à la bonne température sinon, le gâteau sera peut-être glacé mais mal ! En fait, la couche de glaçage sera trop fine.

Si vous voulez réussir parfaitement cette étape, je vous engage à aller consulter la recette d'origine de Valérie. Elle y explique parfaitement tout ce qu'il y a à savoir et l'importance du matériel utilisé. Perso, je ne vais pas réécrire ce qu'elle a si bien écrit mais je vais vous donner le truc que j'ai utilisé moi parce que malheureusement, mon mixer plongeant est du type générateur de bubulles à outrance.

Glaçage miroir de la mort qui en jete un max (à préparer la veille du jour J) :

  • 100g de chocolat blanc (du bon aussi peu sucré que possible)
  • 100g de sirop de glucose (le premier qui remplace ça par du miel va le regretter grave à la dégustation, je le sais, j'ai tenté !)
  • 50g de sucre
  • 65g de lait concentré sucré (si vous avez que du non sucré, c'est pas grave, ça marche aussi. Augmentez simplement la dose de sucre)
  • 50g d'eau (minérale de préférence)
  • 6g de gélatine.
  • du colorant rouge ou orange selon la version
  • 3 gouttes d'huile essentielle de Romarin pour l'Abricotine

On commence par hydrater la gélatine (dans 36g d'eau pour celle en poudre). Quand c'est bien hydraté, on met dans un récipient très haut et très étroit (le bol livré avec le mixer plongeant typiquement), le chocolat blanc, le lait concentré et la gélatine. Dans une casserole, on met le sirop de glucose, le sucre et l'eau et on porte le tout à 103°C. Pour ceux qui n'ont pas de thermosonde, on porte à ébullition et on attend 1 mn.

On verse le mélange bouillant sur le chocolat et on mixe aussitôt au mixer plongeant en le laissant au fond le plus possible. Je dis le plus possible parce qu'avec le mien, c'est pas possible justement ce qui explique que je me retrouve avec un glaçage bourré de bulles. Et les bulles, dans ce glaçage, c'est très très moche ! Alors qu'est-ce qu'on fait quand on a plus de bulles que la lune n'a de cratères. Ben on commence par sacrifier un peu de glaçage en écumant ce qu'il y a au dessus. Ensuite, on ajoute les 3 gouttes d'huile essentielle si on a opté pour l'abricotine, on mélange bien et on attend patiemment que tout refroidisse à température ambiante pour qu'un maximum de bulles puissent remonter à la surface, puis on filme au contact et on met au frigo.

Le lendemain, votre glaçage est figé (normal) et quand vous enlevez le film, ben vous éclatez les bulles en surface. Normalement, à ce stade, il ne vous en reste pratiquement plus une seule. Reste à faire fondre tout ça au bain marie tranquillement en remuant délicatement à la marise pour éviter de reformer des bulles. Quand tout est bien fondu, on attend que la glaçage redescende en température à 31°C. Toujours pour ceux qui n'ont pas de thermosonde, mettez une assiette au congel. Quand elle est bien froide, faîtes tomber du glaçage dessus. Il doit immédiatement s'épaissir et avoir du mal à couler sinon, c'est qu'il est encore trop chaud.

Quand le glaçage est à bonne température, on sort le gâteau du congel, on le démoule, on le met sur une grille avec un bac de récupération dessous et on verse le glaçage sur le gâteau. Il ne reste plus alors qu'à couper les surplus de glaçage qui pendouille sous le gâteau avec une paire de ciseaux huilés. Et voilà !

Il ne vous reste plus qu'à vous lâcher sur la déco.

Ah oui, un dernier truc. Pour l'Abricotine, j'ai voulu mettre des tranches d'abricot légèrement caramélisées. Un petit conseil, faîtes pas comme moi, attendez que les abricots soient froids avant de les placer sur le gâteau parce que sinon, le glaçage, ben il fond !

17 juin 2016

Piouuuu, c'est fini !

Aaaaaaaaaaahhhhhhhhh !

Ça, c'est le cri d'agonie d'une puce lessivée après plusieurs mois de conception, rédaction, correction, tournage, visionnage, révision, modification, retournage, revérification etc ... du MOOC dédié à la Mécanique Quantique de Hiro, sans oublier la couture dédiée bien entendu. Mais hier, oh joie, c'était le dernier jour de tournage (en même temps, ça va me manquer quand même). Et il était temps vu que le MOOC est ouvert maintenant depuis 3 semaines et qu'on a finalement fini près de 8000 inscrits ! J'y crois toujours pas et c'est probablement mieux comme ça parce que vu comment qu'on a déjà la pression, si on réalisait pleinement, je pense qu'on se serait déjà enfui au bout du monde avec Hiro.

Après déjà 3 semaines de diffusion, grâce au forum de discussion de nos chers nétudiants virtuels, on découvre tous les jours avec horreur les coquilles qu'on a pu laisser passer et qu'il va nous falloir corriger d'ici l'an prochain. Bon heureusement, il n'y en a quand même pas de trop. Et puis il y a des compensations, comme la découverte des vaches quantiques (ou la vision d'un agriculteur de la mécanique quantique). Après mon prof de fac qui faisait exploser les melons grâce au principe d'incertitude d'Heisenberg et diffracter ses nétudiants par les portes des amphithéâtres, ma culture quantique ne cesse de s'enrichir. Alors, qui c'est qui a dit que c'était pas rigolo la physique hein !

En tout cas je dois avouer que, même si cela a représenté un travail colossal (que si j'avais su, j'aurai pas probablement pas venu), au final, on s'est bien amusé. D'ailleurs, j'ai déjà signé pour réaliser la seconde partie du cours vu que celle qui vient de s'achever n'est en fait que la première. Huuuuum, maintenant que j'y pense, ça non plus il me l'avait pas dit Hiro au début qu'il y aurait une suite ! Mais comme on n'est pas fou (comment ça ça reste prouvé !), on va se donner le temps de la faire tranquillement cette seconde partie et surtout SANS STRESS !

Alors pour fêter dignement cette fin de tournage, à la plus grande surprise de l'équipe technique qui s'est chargée de tous nos enregistrements et du montage des vidéos (car il semblerait que ce soit bien la première fois qu'on les remercie ainsi pour leur boulot, un travail tout aussi titanesque que notre travail à moi et à Hiro), on a organisé un petit pot. L'occasion pour moi de tester une toute nouvelle recette : la panna cotta aux 3 chocolats.

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La panna cotta, dans mon petit cerveau dans un état de décrépitude avancé, c'était comme le mascarpone : une préparation spéciale impossible à faire soi-même et que tu ne pouvais acheter qu'en provenance directe d'Italie pour avoir un truc de bonne qualité. Ben en fait non, la panna cotta, il n'y a pas plus simple ni plus rapide à faire. En fait, le seul truc long, c'est d'attendre qu'elle fige. Oui parce que ce truc, c'est simplement de la crème fraîche (avec éventuellement du lait), de la gélatine et un parfum. Pour me faire la main, et vérifier que le goût était acceptable, j'ai commencé par une panna cotta vanille et son coulis de framboise. Un vrai régal mangé tellement vite que j'ai même pas eu le temps de faire des photos. Mais bon, je vous donnerai quand même la recette parce que c'est vraiment trop bon  et qu'on n'est pas tous des fans de chocolat. Le gros avantage de ce dessert, c'est qu'on peut facilement le préparer entièrement la veille et qu'il se conserve sans problème quelques jours au réfrigérateur.

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Panna cotta Vanille et son coulis (pour 4 verrines d'une contenance supérieure à 100 ml)

  • 15 cl de lait 1/2 écrémé
  • 25 cl de crème liquide entière
  • 50g de sucre
  • 1 gousse de vanille
  • 3 feuilles de gélatine ou 6g de gélatine en poudre
  • 150g de coulis (framboise, fraise ou n'importe quel fruit que vous aimez)
  • 50g de sucre (à moduler selon la teneur en sucre du fruit choisi et de vos goûts)

Faire tremper 10mn les feuilles de gélatine dans de l'eau bien froide (ou laisser gonfler la gélatine en poudre dans 4 fois son poids en eau soit ici 24g d'eau). Fendre la gousse de vanille et récupérer les graines. Dans une casserole, mettre le lait, la crème, les graines de vanille, la gousse fendue et 50g de sucre. Portez à ébullition en remuant bien pour éviter que ça attache au fond de la casserole. Retirer du feu dès les premiers bouillons. Enlever la gousse de vanille et ajouter la gélatine ( bien essorée pour les feuilles). Remuer jusqu'à parfaite dissolution de la gélatine.

Il ne vous reste plus qu'à verser dans les verrines, attendre que ça revienne à température ambiante puis à mettre au frigo pour 2h, le temps que la gélatine prenne.

Pour le coulis, soit vous en prenez un tout prêt soit vous mixez des fruits frais, c'est au choix. On met le coulis dans une casserole, on ajoute 50g de sucre et on porte à ébullition en remuant. Dès que ça bout, on éteint le feu et on attend que ça revienne à température ambiante. Il ne reste plus qu'à verser sur nos panna cotta dès qu'elles sont bien prises et à décorer d'un petit morceau de fruit frais (moi, c'était d'une framboise mais faudra me croire sur parole).

Il n'y a plus qu'à servir bien frais et à se régaler.

Panna cotta au 3 chocolats (pour 4 verrines d'une contenance supérieure à 100 ml ou 12 mini verrines)

  • 50g de chocolat blanc à pâtisser
  • 60g de chocolat au lait à pâtisser (40% de cacao, c'est mieux)
  • 25g de chocolat noir (70% de cacao pour moi)
  • 2x25 cl + 1x 5cl de crème liquide entière
  • 1 cuillère à soupe de sucre (15ml)
  • 2 x 4g de gélatine (soit 2x2 feuilles)

Panna cotta au chocolat blanc : Faire tremper 10mn 2 feuilles de gélatine dans de l'eau bien froide (ou laisser gonfler 4g de gélatine en poudre dans 4 fois son poids en eau soit ici 16g d'eau). Dans une casserole, mettre 25 cl de crème et portez à ébullition en remuant bien pour éviter que ça attache au fond de la casserole. Retirer du feu dès les premiers bouillons et versez sur les 50g de chocolat blanc coupé en petits morceaux. Remuez à la cuillère magique ou à la marise jusqu'à ce que tout le chocolat soit fondu. Ajoutez la gélatine. Remuer jusqu'à parfaite dissolution de la gélatine.

Versez dans les verrines, attendez que ça revienne à température ambiante puis mettez au frigo pour 2h, le temps que la gélatine prenne (1h suffit largement pour les mini verrines).

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Panna cotta au chocolat au lait : Faire tremper 10mn 2 feuilles de gélatine dans de l'eau bien froide (ou laisser gonfler 4g de gélatine en poudre dans 4 fois son poids en eau soit ici 16g d'eau). Dans une casserole, mettre 25 cl de crème et la cuillère à soupe de sucre. Portez à ébullition en remuant bien pour éviter que ça attache au fond de la casserole. Retirer du feu dès les premiers bouillons et versez sur les 60g de chocolat au lait coupé en petits morceaux. Remuez à la cuillère magique ou à la marise jusqu'à ce que tout le chocolat soit fondu. Ajoutez la gélatine. Remuer jusqu'à parfaite dissolution de la gélatine.

Assurez vous que la panna cotta chocolat blanc est bien prise et versez votre nouvelle préparation dans les verrines. Attendez que ça revienne à température ambiante puis mettez au frigo pour 2h, le temps que la gélatine prenne (à nouveau, 1h suffit largement pour les mini verrines).

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Coulis au chocolat noir : Faire chauffer 5 cl de crème dans une casserole. Dès les premiers bouillons, mettez hors du feu et ajouter le chocolat noir coupé en petits morceaux. Remuez jusqu'à ce que le coulis soit bien lisse et le chocolat fondu. Versez dans les verrines et décorez comme vous le sentez.

Réserver au frais jusqu'au moment de servir.

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Personnellement, je n'ai jamais mangé de "vraie" panna cotta italienne donc je n'ai pas de points de comparaison en dehors de celle qu'on trouve en supermarché. Mais les italiens de mon labo m'ont assuré que ces 2 recettes étaient super bonnes. Quant à Chéri, il s'est plaint que les verrines étaient trop petites. Bref, de quoi épatez la galerie sans effort, juste un peu de patience.

15 juin 2016

Le samedi, c'est petits biscuits

Et voilà, Gustus a encore frappé. Mais pas de gâteaux compliqués cette fois, tout est dans la simplicité, rien que du monstros compatible (à condition toutefois d'être prêt à les regarder se lécher les doigts en permanence et à les imiter sans vergogne). Au menu, LE truc irrésistible pour moi, des biscuits 100% sucre amande et blanc d'oeuf, irrésistible à double titre car je suis dingue des amandes et ça m'écoule mes blancs d'oeufs avec infiniment moins de travail que les macarons. Mais quelle est donc cette petite merveille ? Les amarettis. Eh oui, encore une spécialité italienne, comme les cantuccinis. (Et comme la plupart de mes recettes, celle-ci vient du merveilleux site de Maîtresse Valérie)

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Ça donne envie hein !

Ces petits biscuits n'ont l'air de rien mais ils sont à tomber. C'est fondant, tout moelleux et ça se conserverait très bien dans une boite ou un sachet plastique hermétique si ça n'était pas dévoré de façon quasi instantanée. Car il faut être clair et objectif, le durée de vie d'un amaretti à la machine à café du labo est proche du néant. Alors certes, c'est un peu long à façonner et on s'en met vraiment plein les doigts mais c'est tellement bon, si facile à faire et inratable (contrairement aux macarons) !

Mais comme à la maison, je suis la seule à être une fanatique de la poudre d'amande et qu'il en faut quand même bien pour tous les goûts, on a fait un petit atelier cuisine avec Gargamel. Et rien de tel pour le motiver que de réaliser son pêché mignon : les cookies. Eh oui, chacun ses goûts. Ça fait un sacré bout de temps que je cherche une recette de cookies sympas qui ne me donne pas l'impression de manger de la pâte mal cuite ou farineuse. Cette recette là est vraiment pas mal du tout. D'abord parce qu'on obtient des cookies tout moelleux quand on les déguste tout chaud à la sortie du four.

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Mais pourquoi ai-je subitement envie de lécher mon écran ?

Ensuite parce qu'en refroidissant, ils deviennent certes durs mais restent bien fondants en bouche et sont un pur délice trempé dans un café ou une tasse de lait chaud. Et puis parce qu'ils se conservent très bien en gardant leur croquant et leur fondant. Et là, j'ai eu l'occasion de tester la conservation sur une semaine dans un sachet zippé et c'est parfait, à condition de rester loin de la machine à café parce que sinon, la durée de vie du cookie ne dépasse à peine celle des amarettis. Mais c'est surtout leur goût qui m'a fait fondre. Un goût particulier qui n'est pas sans me rappeler vaguement celui des speculos, sans doute un effet de la vergeoise brune qui fait partie de la recette. Allez, je ne vous fais pas languir plus longtemps. Voilà les recettes.

Amarettis moelleux à la pistache (pour environ 12 pièces)

D'abord, précisons pour celles et ceux qui n'auraient pas de pâte de pistache qu'on peut la remplacer sans souci par un mélange 50/50 de poudre de pistache ou d'amande et de sucre.

  • 35g de blanc d'oeuf (soit à peu près le blanc d'un gros oeuf)
  • 50g de sucre
  • 120g de poudre d'amande
  • 20g de pâte de pistache (si vous n'aimez pas la pistache, vous pouvez vous en passer, il faudra seulement utiliser 60g de sucre au lieu de 50).
  • 1 pincée de sel (soit environ 1g)
  • du sucre glace

Pour celles et ceux qui n'auraient pas de pâte de pistache et ne souhaiteraient pas s'embêter à en faire ou en acheter, vous pouvez remplacer les proportions sucre, amande, pistache ainsi :

  • 60g de sucre
  • 60g de poudre d'amande
  • 60g de poudre de pistache
  • 1 goutte d'extrait d'amande amère (ça fait ressortir le goût de la pistache)

On commence par mettre dans un saladier le blanc d'oeuf, le sucre et la belle pincée de sel. On attrape son petit fouet électrique et c'est parti pour monter sa meringue dans la joie et la bonne humeur. Avec autant de sucre mis d'office, on procède doucement, c'est-à-dire qu'on se conduit pas comme une brute et on commence à monter la meringue à petite vitesse. Quand ça mousse, on augmente la vitesse progressivement jusqu'au maximum. Dès qu'on a le fameux bec d'oiseau, on s'arrête.

Si on a de la pâte de pistache, c'est maintenant qu'on l'ajoute et on redonne un petit coup de fouet juste pour homogénéiser tout ça mais surtout, on n'insiste pas. On ajoute alors la poudre d'amande (et la poudre de pistache si on a opté pour cette façon de faire). On mélange le tout délicatement à la marise en faisant attention à ne pas casser la meringue.

C'est le moment de mettre votre four à chauffer à 150°C chaleur tournante car on va commencer à façonner les amarettis. On recouvre de papier sulfurisé ou d'une silpat une plaque à pâtisserie. On façonne des boules de pâte qu'on roule dans le sucre glace. Au passage, la pâte est EXTRÊMEMENT collante. Je ne saurais donc trop vous conseiller de bien vous enduire les doigts de sucre glace (comme on le fait de farine quand on travaille une pâte à tarte) pour éviter que cela ne vous colle trop au main. Après, si vous préférez passer votre temps à vous lécher les doigts, c'est votre affaire !

On dispose les boules sur la plaque et on creuse une petite dépression avec le pouce pour le fun. Pour la déco, on peut placer une pistache entière dans le creux formé.

Il ne reste plus qu'à enfourner avec la grille placé au milieu pour 12 mn pas plus. Les amarettis, pour rester bien moelleux doivent rester bien blanc. On les laisse donc vraiment pas du tout colorés ! Une fois cuits, on les laisse sur une grille à refroidir. Et voilà, il ne reste plus qu'à déguster.

Cookies :

  • 140g de beurre mou
  • 100g de sucre
  • 100g de vergeoise brune (ou cassonade)
  • 1 oeuf
  • 240g de farine fluide
  • 1/2 cc de bicarbonate
  • 3/4 cc de levure chimique
  • 1/2 cc de sel
  • 200g de pépites de chocolat.

Préchauffer le four à 180°C chaleur tournante. Dans un saladier, tamiser farine, sel, bicarbonate et levure. Dans un autre saladier, fouettez au fouet électrique (ou alors dans un robot si vous en avez un) le sucre, la vergeoise et le beurre jusqu'à ce que ce soit bien mousseux (j'aurais bien dit blanc et mousseux mais avec la vergeoise brune, aucune chance que ce soit blanc même si ça va franchement virer au marron clair). On ajoute l'oeuf et on continue à battre jusqu'à ce que la préparation soit bien homogène.

Ajouter ensuite peu à peu les ingrédients préalablement tamisés. Au début, on peut mélanger au fouet tant que c'est assez liquide. Ensuite, il faudra terminer à la spatule ou à la main. Dès que le mélange est à peu près homogène (il faut travailler la pâte le moins possible), ajouter les pépites de chocolat (ou tout autre garniture de votre choix comme des fruits secs par exemple) et finir de mélanger.

Il ne vous reste plus qu'à façonner vos cookies à la taille de votre choix. Personnellement, j'opte pour l'équivalent d'une cuillère à soupe de pâte par cookie.

On dispose les cookies sur un plaque à pâtisserie garnie d'une feuille de papier sulfurisé ou d'une silpat.

Petite astuce : si vous voulez que vos cookies s'étalent le moins possible à la cuisson, placez les cookies façonnés au réfrigérateur au moins 30 mn (1h, c'est encore mieux) avant de les mettre à cuire. Le temps de cuisson ne sera pas rallongé mais les cookies s'étaleront moins.

Il ne reste plus qu'à enfourner à mi-hauteur pour 12-14 mn selon la taille de vos cookies. Il faut simplement qu'ils aient commencé à dorer sur leur périphérie. A la sortie du four, vous aurez l'impression qu'ils sont tout mous et pas assez cuits. C'est normal, ils vont durcir en refroidissant. Résistez donc à la tentation de prolonger la cuisson. Vous pouvez les laisser sur le papier ou la silpat le temps qu'ils sont devenus manipulables mais il faudra quand même les retirer de la plaque à pâtisserie.

Une fois assez durcis, mettez les à refroidir sur une grille. Et voilà !

Bon appétit !

 

 

29 mai 2016

Le samedi, c'est Azraël qui choisit

Dans mon école d'ingé chérie, on a la chance d'avoir notre lundi de Pentecôte. Et ça tombe bien puisque les monstros, eux aussi, avaient leur lundi. Et qui dit week-end de 3 jours, dit confection non pas d'un seul gâteau mais de deux. Une fois n'est pas coutume, j'ai laissé Azraël exprimer ses préférences culinaires ce coup-ci. Alors, comme tout monstros qui se respecte, il a bien évidemment opté pour ... un gâteau au chocolat bien sûr. Son second choix, lui, a été un peu plus original : une tarte aux poires !

Bon alors, un gâteau au chocolat, moi, je veux bien. Mais lequel ? C'est qu'il y en a des tonnes de recettes de gâteau au chocolat. En surfant sur le net, je suis rapidement tombé sur les critiques dithyrambique du gâteau Chocolat Mascarpone de Cyril Lignac. Pour moi, Mascarpone = Tiramisu alors voir ça comme ingrédient principal d'un gâteau au chocolat, ça m'a interpelé. J'avoue, j'ai pas résisté, je suis allée voir d'un peu plus près à quoi ça pouvait bien ressembler.

Alors voilà, si vous aimez les gâteaux tout légers, les gâteaux compatible réalisation par un monstros et surtout, surtout, les gâteaux fort en chocolat, il est fait pour vous. D'abord, on a besoin de 3 fois rien : oeufs, mascarpone, sucre glace, farine et chocolat pour le gâteau, chocolat et beurre pour le glaçage (perso, je considère qu'il est facultatif, c'est trèèèès bon sans aussi). Ensuite, on le réalise en un tour de main au batteur électrique ou au robot classique et je peux vous dire qu'Azraël s'est éclaté avec le batteur. Et donc, comme je le disais, on peut facilement le faire faire par ses enfants, ce qui est loin d'être le cas de la plupart des autres gâteaux que j'ai pu faire dernièrement.

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On admira la touche à la Azraël : les petites boules de sucre colorées !

Niveau goût, surtout si vous choisissez un chocolat à 70% comme moi, c'est peu sucré. Et franchement, j'ai trouvé ça super. Ne pas me précipitez sur la bouteille d'eau juste après avoir mangé ma part et continuez à profiter de ce délicieux goût de chocolat, c'était un changement très appréciable par rapport aux autres gâteaux dont j'ai l'habitude. Quant à la texture, c'était étonnant. J'ai eu l'impression de manger une mousse au chocolat solide. C'est fondant, léger et trèèès moelleux. Après une nuit au frigo, ça devient plus compact mais le fondant et le moelleux demeurent. Bref, un gâteau qu'on refera chez nous sans hésiter.

Pour la recette, désolée, je suis une grosse fainéante, je vous la donnerai pas. Suffit de taper "gâteau chocolat mascarpone lignac" et maître Gougle vous trouvera des tonnes de sites avec la recette dessus. Mais comme je suis sympa quand même, voilà la dite recette en vidéo youtube (c'est pas beau ça).

 

Pour son second choix, Azraël avait donc opté pour une de mes tartes préférées, la tarte aux poires amandine. Une de mes tartes préférées mais que je n'ai jamais été fichue de réussir correctement jusqu'à maintenant. Soit la pâte n'était pas bonne, soit la tarte était trop sèche et les poires desséchées, soit les poires n'étaient pas assez cuites. Bref, il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas. Jusqu'à ce que Gustus me fasse remarquer que j'étais la reine des pommes (ou plutôt des poires) en mettant systématiquement des fruits crus à cuire en même temps que le fond de tarte. Car tout le secret est là, qu'il m'a dit. Tu fais pocher tes poires dans un sirop et c'est tout bon après. Bon, l'autre secret, c'est de précuire le fond de tarte sinon tu crames tout aussi avant que le fond soit cuit. Pour cette tarte, j'ai repris 2 valeurs sûres déjà testés et largement approuvées à plusieurs reprises, la pâte sucrée et la crème amandine des tartes fraises et framboise que je vous ai déjà présenté.

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Sur cette base, j'ai placé 6 demi poires bien fermes préalablement pochées donc. Et j'ai obtenu cette petite merveille, qu'Azraël il a dit qu'il voulait plus manger les poires que comme ça maintenant. Allez, sur ce coup, je fais un effort, voilà la marche à suivre pour la recette.

Tarte aux poires amandines pour 6 personnes (moule de 20 cm) :

Il vous faudra une pâte sucrée et une crème amandine selon la recette de la tarte aux fraises. Je vous laisse vous y reporter.

  • 3 petites poires bien fermes
  • 500 gr d'eau
  • 150 gr de sucre

Préparez votre pâte sucrée exactement comme pour la tarte aux fraises, y compris son étalage entre 2 silpats ou feuilles de papier sulfurisées et son stockage au frigo. Préparez votre crème amandine et réservez. Puis attaquez vous aux poires. On les épluche, on les coupe en deux, on enlève délicatement le trognon. Dans une sauteuse ou une grande casserole, mettre l'eau et le sucre puis porter à ébullition. Hors du feu, ajouter les poires puis porter à nouveau à ébullition. Dès les premiers bouillons, mettre à feu moyen pour 15-20 mn selon la taille de vos poires. Le but, c'est que vos demi poires deviennent translucides sans partir en purée. Égoutter les poires (vous pouvez conserver le sirop qui a pris un délicat parfum de poire pour d'autres usages si cela vous tente). Mettre alors votre four à chauffer à 180°C en chaleur tournante.

Sortez la pâte sucrée du frigo. Graissez votre moule à tarte et garnissez le avec la pâte sucrée que vous piquez bien à la fourchette et enfournez pour 10 mn. Pendant ce temps, ciselez vos demi poires : on en fait des lamelles dans le sens perpendiculaire à leur longueur mais surtout, on laisse les lamelles ensemble.

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Après 10 mn, sortez le fond de tarte du four et aplatissez si la pâte à gonfler. Versez la crème amandine, bien répartir puis installer vos lamelles de poire tout en conservant la disposition en 6 demi poires. C'est pas clair ? Ça m'étonnes pas. Regardez plutôt la photo.

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Au centre, j'ai rajouté un morceau de poire mais c'est totalement facultatif.

Et hop, on remet au four pour 30 mn environ. Il faut que la tarte soit bien colorée mais que les poires ne soient pas reséchées. Si vous avez l'impression que la crème autour des poires n'a pas assez cuit, laissez 5 à 10 mn supplémentaires. Comme cela dépend de la quantité d'eau rendue par les poires, il est difficile de donner des temps de cuisson plus précis. Il ne reste plus qu'à vous régaler.

8 mai 2016

Le samedi, c'est les 1001 nuits

En farfouillant dans mes grimoires, j'ai découvert un truc trèèèès intéressant à propos des petits démons de base. Quand ils se sont incrustés suffisamment longtemps quelque part, ils évoluent, un peu à la manière des Pokémons (huuum, je m'interroge d'un coup, le Pokémon serait-il une sous espèce de démons ? M'est d'avis que certains parents en sont convaincus !). Et quand ils ont pris leur forme évoluée, ils te poussent à faire des trucs que t'avais jamais fait avant.

C'est comme ça que le Couturus, suite à une mutation (non identifiée à l'époque), m'avait poussé à ma première tentative de patronnage et ma première tentative de manteau. Cette fois, c'est Pâtissus Gustus, le petit démon de la pâtisserie qui a opéré sa première transformation, celle qui fait que tu te prends pour un grand chef pâtissier qui n'a pas son pareil pour inventer de nouveaux desserts et peut facilement viser 3 étoiles au guide Michelin.

Inutile donc de chercher cette recette dans les livres des grands chefs, elle sort tout droit de l'esprit tordu d'un démon pâtissier. Gustus voulait de la légèreté, une texture aérienne, qui fond sur la langue et glisse toute seule pour se loger directement .... sur les hanches ou la bedaine de l'inconscient qui n'a pas su résister à cette douceur infernale. Car oui, si tu es au régime, arrête immédiatement ta lecture et fuiiiiiiis ! Avec mon entraînement, j'aurais peut-être su résister à cette prise de possession démoniaque mais Gustus a eu un véritable trait de génie pour me faire succomber sans coup férir. Il s'est inspiré de la Sultane, un gâteau que confectionnait mon boulanger adoré et qu'il a arrêté de faire (ouiiiiin !) avec comme ingrédients principaux du chocolat et des framboises, une alliance à laquelle j'ai toujours été incapable de résister.

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Pour la base, il fallait donc un biscuit léger, aérien. Aucun problème, ce serait une Dacquoise, un biscuit très proche de la génoise mais encore plus léger. La Sultane de mon boulanger manquait de croquant (génoise, coulis gélifié et bavarois, c'est quand même bien mou tout ça). Une Sultane mollassonne et soumise ? Hors de question. C'est une Shéhérazade que je voulais moi, douce en apparence mais pleine de ressources, piquante et forte à l'intérieur. Et pour cela, un croustillant de gavottes et gianduja s'imposait accompagné d'un coulis de framboise gélifié à peine sucré qui lui donnerait une touche de fraîcheur et d'acidité. Restait la question du bavarois au chocolat.

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Car voilà, je ne sais pas si vous avez l'habitude de faire ce type d'entremet mais l'ingrédient de base est généralement ... la crème fraîche montée en chantilly. Alors certes, c'est délicieux, c'est léger en texture mais au final, c'est trèèèès copieux et lourd sur l'estomac (et je ne vous parle pas de vos hanches). Donc à la fin d'un bon repas, ce n'est pas forcément le meilleur choix ou alors il faut de toutes petites portions. C'est en tout cas la conclusion à laquelle on est arrivé dans l'Inferno House après la réalisation d'un entremet citron passion, d'un entremet à la framboise, d'un aux poires et d'un mangue noix de coco. Alors ce coup-ci, j'avais prévenu Gustus, entremet d'accord, mais aussi léger sur le plan digestif que sur le plan gustatif. Exit donc le bavarois et bonjour à la mousse au chocolat inspirée de celle de Michalak.

Le résultat final a vraiment dépassé toutes mes espérances. Un gâteau équilibré au niveau des textures et du goût, ni trop sucré, ni trop peu. La framboise apporte de la fraîcheur et un petit goût acidulé juste ce qu'il faut, la mousse au chocolat est riche en goût, très légère et a une tenue parfaite et le croustillant au gianduja ajoute la note de croquant qui réveille nos papilles. La meilleure preuve qu'il était particulièrement réussi ce gâteau : Azraël s'est spontanément extasié dessus et n'en a pas laissé une miette.

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Côté réalisation, il n'y a vraiment rien de difficile. Cela peut paraître un peu long parce que j'ai essayé de bien détailler les étapes dans le déroulement de la recette mais en une soirée, c'était prêt et on peut tout faire à la suite. Il est par contre préférable de faire le gâteau la veille car il faut le temps que la mousse prenne bien. Côté matériel, il vous faudra soit un cercle ajustable soit du rhodoïd. Pour les finitions, vous pouvez choisir de le réaliser avec les strates apparentes comme moi, ou bien tout cacher sous la mousse au chocolat.

Shéhérazade Framboise Chocolat noir (pour un cercle de 18cm soit 6-8 personnes)

Dacquoise

  • 75g de poudre d'amande
  • 10g de noix de coco rapé
  • 10g de maïzena
  • 75g de blanc d'oeuf (environ le blanc de 2 gros oeufs)
  • 70g de sucre

On met son four à chauffer à 180° chaleur tournante.

Dans un bol, on met poudre d'amande, noix de coco et maïzena. On mélange au fouet ou à la cuillère magique pour que ce soit bien homogène. Dans un saladier, on met les blancs et le sucre. On monte tout ça en meringue avec un batteur électrique. Petite astuce : il est inutile de monter les blancs en neige puis d'ajouter le sucre. On peut mettre tout le sucre dès le début. Il suffit ensuite de battre en augmentant progressivement la vitesse. Mon batteur (datant de l'époque de mon arrière grand mère je vous dis pas l'antiquité) a 3 vitesses. On commence à battre à la vitesse 1 jusqu'à ce que le mélange blanchisse et mousse un peu, on passa à la vitesse 2 et on continue à fouetter jusqu'à ce que le mélange fasse des vagues et on passe à la vitesse 3 jusqu'à ce que le mélange soit ferme mais pas trop (on doit faire le bec d'oiseau). On verse alors dessus le mélange amande coco maizena et on mélange doucement à la marise en soulevant l'appareil pour ne pas casser les blancs.

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On prend son cercle réglé sur 20 cm de diamètre (ou un moule de 20 cm). Si on utilise un cercle, on le chemise à l'extérieur pour éviter les fuites avec du papier alu. On graisse avec un coup de bombe type ouragan (ça prend 10s) ou un peu de beurre (ça prend nettement plus longtemps) et on verse la préparation dedans.

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Il n'y a plus qu'à bien répartir et à lisser avant d'enfourner pour 18 mn. Une fois cuit, on démoule de suite et on met à refroidir sur une grille. Normalement, le biscuit s'est rétracté à la cuisson et on n'est pas loin d'avoir un disque de 18cm au lieu de 20. Une fois le biscuit froid, on va utiliser le cercle réglé à 18cm pour détailler un cercle parfait dans notre biscuit. Si vous ne voulez pas qu'on voit le biscuit, détaillez un disque de 16.

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Coulis de framboise gélifié

  • 200g de coulis de framboise
  • 75g de sucre
  • 4g de Pectine NH

Pour ceux qui ne connaissent pas la pectine, c'est le truc qu'on ajoute aux confitures ou aux gelées pour qu'elles prennent. Ça a donc à peu près le même effet que la gélatine (d'ailleurs, si vous n'avez pas de pectine ou un substitut, vous pouvez la remplacer par de la gélatine mais je ne sais pas en quelle proportion) sauf que cela donne une texture plus souple et plus agréable en bouche (enfin, c'est mon opinion à moi, rien ne vous oblige à la partager). Le problème de la pectine NH, c'est que c'est pas évident à se procurer. On en trouve sur le web ou dans des magasins spécialisés (ils en ont part intermittence chez Zodio par exemple) donc si c'est une réalisation de dernière minute, du genre, je fais les courses ce soir il me faut absolument ma pectine à la superette du coin, ça risque d'être chaud. Heureusement pour vous, la Puce est là et elle vous a trouvé de quoi remplacer la pectine. La solution, c'est le "Vitpris" (marque Alsa mais tout autre gélifiant pour confiture fait parfaitement l'affaire, j'en ai testé plusieurs et ça fonctionne tout pareil). Tout ce que vous avez à faire, c'est lire sur l'étiquette le pourcentage de pectine de fruits contenu dans le produit et faire une division.

Par exemple, dans le "Vitpris", il y a 18% de pectine de fruits. Donc pour avoir 4g de pectine dans votre coulis, vous devez verser 4/0,18 soit 22g de "Vitpris". Dans le Priz extra (marque Dr Oetker), il y a 24% de pectine. Il vous faudra donc 16,7g de Priz extra. Etc ...

Dernière précision : on va avoir besoin de congeler la bête à un moment ou un autre alors pas question d'utiliser de l'agar agar pour gélifier le coulis. Ce produit ne supporte pas la congélation.

On commence par régler ou prendre un cercle de 16cm de diamètre (ou un moule, une tourtière, ce qu'on veut mais faut que ça fasse 16 de diamètre) et on le chemise de film alimentaire ou de papier alu. Dans une casserole, on met le coulis. Dans un bol, on mélange le sucre et la pectine (ou le vitpris). Très important ça, on ne met jamais la pectine directement dans le coulis, on la mélange toujours avec le sucre d'abord. Me demandez pas pourquoi, j'en ai pas la moindre idée. On verse ensuite le mélange sucre pectine dans le coulis et on porte à ébullition pendant 3 mn. Quelques instants après avoir arrêté de chauffer le mélange, on voit comme une peau se former sur le coulis en cours de refroidissement. C'est le signe que la pectine agit. On verse la préparation dans le cercle et on laisse revenir à température ambiante avant de mettre 1 à 2 heures au congélateur. Il faut faire assez vite car le coulis gélifie rapidement. Le fait de mettre au congélateur va accélérer la prise et donner de la tenue au coulis pour la suite des opérations mais en théorie, ce n'est pas indispensable. C'est juste plus pratique et plus rapide.

Le biscuit doit à présent être froid, on va pouvoir passer à la réalisation du croustillant.

Croustillant gianduja

  • 70g de brisures de gavottes (crêpes dentelle)
  • 75g de gianduja maison (à défaut, de la pralinoise)

Si vous ne trouvez pas de brisures toutes prêtes (oui, je sais, je suis très fainéante), vous prenez des gavottes entières et vous les passez sous le rouleau à pâtisserie.

Hum, de quoi, vous ne savez pas faire de gianduja maison. Pas de problème. Faites fondre 50g de chocolat au lait. Prenez 50g de pâte de noisette et 50g de sucre glace. Mettez les dans un mixer et mixer. Ajouter le chocolat fondu et mixer à nouveau. Voilà, vous avez fait votre gianduja. Pesez en 75g que vous verser directement sur les brisures de gavottes et vous mélangez bien le tout. Voilà, c'est fini.

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Réglez votre cercle sur 18 cm de diamètre, chemisez les cotés de rhodoïd si vous en avez, cela facilitera grandement le démoulage dans le cas où votre cercle ne serait pas réglable. Sinon, n'hésitez pas à graisser le cercle ou bien utilisez du papier sulfurisé pour chemiser. Placer votre biscuit dans le cercle et étaler dessus la couche de croustillant. N'hésitez pas à bien tasser pour faire adhérence. Réservez au frais.

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Il est temps de s'attaquer à la mousse au chocolat.

Mousse au chocolat

  • 120g de chocolat noir à 70% (si vous prenez du chocolat avec moins de cacao, il faudra réduire la dose de sucre de 25g à 15g)
  • 25g de sucre
  • 2 oeufs
  • 2 blancs d'oeufs
  • 40g de beurre coupé en dés
  • 5g de gélatine (soit 2,5 feuilles)

Mettre la gélatine à tremper dans de l'eau froide avant de peser le reste des ingrédients. On sépare les blancs des jaune de nos 2 oeufs entiers. On met les jaunes dans un bol et les blancs dans un saladier (on aura au total donc 4 blancs dans le dit saladier). Dans une casserole, on met le chocolat, le beurre et la gélatine essorée. On chauffe à feu doux jusqu'à ce que tout soit bien fondu.

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On fait alors blanchir au batteur nos 2 jaunes d'oeuf dans leur bol (cette étape est facultative mais paraît que ça rend la mousse encore plus aérienne) puis on y ajoute le mélange beurre, gélatine et chocolat et on mélange délicatement.

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La texture risque fort d'être alors granuleuse. Pas de panique, ça s'arangera ensuite. Dans le saladier contenant les blancs, versez le sucre et monter le tout en neige. On procède comme pour la dacquoise pour cela. Il faut s'arrêter avant que les blancs soient trop fermes sinon on aura du mal à mélanger. Il faut simplement avoir le bec d'oiseau. Versez la préparation au chocolat dans les blancs et mélangez délicatement à la marise jusqu'à ce que ce soit bien homogène.

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On récupère alors notre cercle garni de son biscuit et son croustillant. On fait un boudin de mousse sur tout le contour et on met une fine couche sur toute la surface du croustillant pour faire adhérence avec le coulis qu'on sort du congélateur. Il doit être suffisamment dur pour être démouler facilement. On le met dans le cercle et on appuie bien partout. La mousse va alors remonter sur les côtés du cercle et bien couvrir le coulis qui sera enfermé comme un insert.

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On verse enfin le restant de mousse et on lisse bien la surface.

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A ce stade, vous avez le choix. Si vous voulez préparer votre gâteau plusieurs jours à l'avance, vous mettez tout au congélateur. Si vous n'aviez qu'un cercle fixe et que vous ne l'avez pas chemisé, vous mettez tout au congélateur. Sinon, vous pouvez laisser prendre la mousse au frigo mais avant le démoulage, il faudra quand même le mettre 1h au congélateur pour que le démoulage donne des bords plus nets. Le jour J, vous sortez votre gâteau du congélateur au moins 3h avant de servir, histoire qu'il ait le temps de décongeler mais dès la sortie du congélateur, vous démoulez pour installer sur le plat de service. Pour la déco, vous pouvez saupoudrer de cacao amer et mettre quelques framboises fraîches ou ce que vous voulez. Conservez le au frais jusqu'au moment de servir.

Il ne reste qu'à vous régaler.

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