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Bienvenue en enfer (ou le monde de la parentalité)
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cuisine d'enfer
24 avril 2016

Le samedi, c'est Tarte aux fruits

Eh oui, cette fois, on a fait dans le classique et la simplicité. Quoique, pas si simple que ça tout de même car avec Gustus, rien ne saurait être simple. Il faut toujours qu'il ajoute son grain de sel ou plutôt sa crème d'amande. Car aujourd'hui, c'est la recette pour une tarte aux fraises ou aux framboises (j'ai fait les 2 et j'en ai tiré quelques leçons) que je vous propose, une recette très largement inspirée de celle de Maîtresse Valérie du blog C'est ma fournée.

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Le week-end dernier, c'est la version Fraise de cette tarte que j'avais essayé et je n'en étais pas entièrement satisfaite. Fond de tarte trop épais, pâteux en bouche et un goût qui éclipsait tous les autres. J'y ai donc apporté quelques modifications et la version Framboise de ce week-end aurait été parfaite avec quelques framboises de plus. J'avais prévu un peu juste mais je vous ai corrigé ce détail dans la recette que je vous fais donc partager sans crainte.

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Cette tarte se compose d'une pâte sucrée comme base. La pâte sucrée, contrairement à la pâte sablée, est nettement plus molle et très collante à la confection. Elle contient de la poudre d'amande et un oeuf entier. La pâte sablée, elle, contient plus de beurre et seulement un peu de jaune d'oeuf comme liant ce qui la rend beaucoup plus friable mais moins collante que sa cousine. Chacune a ses avantages et ses inconvénients. Pour cette tarte, je préfère la pâte sucrée car elle est plus fondante et plus facile à découper je trouve. Après, c'est vous qui voyez selon vos goûts.

Sur cette pâte sucrée, on vient ajouter une crème d'amande. Je suis une accro de la crème d'amande et j'attends avec impatience le jour où je trouverais enfin la recette de tarte aux poires amandine de mes rêves (si vous avez des tuyaux, n'hésitez pas). Par dessus, et parce que sinon l'ensemble serait assez sec, on ajoute une crème pâtissière délicatement parfumée à la vanille. Et enfin, les fraises ou les framboises (ou les 2 pourquoi pas). Et ça vous donne un truc comme ça.

IMG_3139IMG_3202Moyenne

Deux points sont essentiels pour bien réussir cette tarte. Ne pas commettre l'erreur d'avoir un fond de tarte trop épais (pour les raisons évoquées plus haut) et ne pas le faire cuire suffisamment. Comme la pâte sablée, la pâte sucrée, pour être bien fondante et sans effet carton pâte à la dégustation, doit être bien cuite. Donc avant de couper son four, on démoule rapidement le fond de tarte et on s'assure qu'il est bien doré partout DESSOUS sinon, on remet à cuire. Si vous n'avez pas beaucoup de temps devant vous, on peut facilement tout préparer la veille et dresser quelques heures ou juste avant (sauf les fioritures à faire impérativement au dernier moment). On peut congeler la pâte sans problème pour une utilisation différée (sortir du congel la veille et laisser décongeler tranquillement au frigo toute la nuit) et on doit même pouvoir congeler le fond de tarte mais ça, j'ai pas testé alors je ne l'affirmerai pas. Par contre, hors de question de congeler la crème pâtissière ou les fruits mais la crème peut patienter sans difficulté jusqu'à 48h au frigo sous certaines conditions. Allez, c'est parti pour la recette. Elle peut paraître longue mais en fait, vous en avez pour 1h-1h30 pour la préparation, 20 mn de dressage et une période de refroidissement des préparations (allez, on ajoute 1h pour être tranquille) mais si vous préparez, elle ne compte pas.

Tarte aux fraises ou aux framboises (ou à autre chose on n'est pas sectaire)

Pour un moule ou un cercle de 24 cm soit 6 à 8 personnes

Pâte sucrée :

  • 190g de farine T55
  • 20g de maïzena (ou de fécule de pomme de terre selon ce que vous avez)
  • 90g de sucre glace
  • 130g de beurre pommade (c'est du beurre bien mou)
  • 35g de poudre d'amandes
  • 1 grosse pincée de sel (soit environ 1g)
  • 50g d'oeuf battu (un oeuf moyen)

Crème d'amande :

  • 50g de beurre très pommade (donc très mou)
  • 50g de sucre
  • 50g de poudre d'amandes
  • 1 oeuf moyen (50g)
  • 15g de crème liquide entière (ou 25g si vous ne mettez pas de rhum)
  • 10 g de rhum

Crème pâtissière :

  • 265g de lait entier ou demi-écrémé
  • 60g de sucre
  • 22g de maïzena
  • 3 jaunes d'oeuf
  • Les graines d'une belle gousse de vanille
  • 22g de beurre froid en dés

500g de fraise ou 300g de framboises (moi, je n'en avais que 250g et ça manquait un peu j'ai trouvé).

On commence par préparer la pâte sucrée. Dans un saladier, on tamise ensemble farine, poudre d'amande, sucre et maïzena. Ça aère le tout et ça permet de mélanger les ingrédients de façon plus homogène mais on peut s'en passer si vous avez la flemme (ou tout simplement pas de passoire pour le faire). On ajoute le sel et le beurre pommade. On mélange bien de façon à sabler tout ça. On doit obtenir un mélange homogène et bien sablé. On ajoute l'oeuf battu et on mélange à nouveau pour obtenir une pâte homogène. Attention à ne pas trop la travailler sinon, elle va se rétracter à la cuisson. Même homogène, cette pâte va rester très molle et collante. Inutile d'espérer en faire quoique ce soit dans l'immédiat. On forme une boule avec, on la place entre 2 silpats ou 2 feuilles de papier sulfurisé et on l'étale en un cercle suffisamment grand pour pouvoir garnir notre moule de 24 cm. Le fait d'étaler entre 2 feuilles rend difficile l'appréciation de l'épaisseur mais tachez tout de même de ne pas dépasser 3 mm d'épaisseur pour faciliter la cuisson et éviter l'effet carton pâte. N'ayez aucune inquiétude. Si, crue, la pâte est très molle, une fois cuite, c'est un modèle de tenue même à si faible épaisseur. Une fois étalée, on la place au frigo pour 1h et on préparer la suite pendant ce temps.

Pour la crème d'amande, dans un saladier, on met le beurre pommade (j'insiste, il faut vraiment qu'il soit très très mou mais pas fondu), la poudre d'amande, la crème, le rhum et le sucre. On mélange bien à la cuillère magique ou au fouet en évitant d'incorporer trop d'air (donc on mélange, on fouette pas). On ajoute alors l'oeuf et on mélange. L'idée est toujours d'incorporer parfaitement l'oeuf sans ajouter trop d'air dans la préparation sinon la crème gonflera à la cuisson. On filme le saladier et on réserve. Surtout, ne mettez pas au frigo sinon ce sera galère à étaler ensuite. Normalement, l'heure n'est toujours pas terminée et vous pouvez passer à la confection de la crème pâtissière.

Dans un saladier, on met les jaunes d'oeuf ainsi que les graines de la gousse de vanille. On mélange bien à la cuillère magique ou au fouet. On ajoute le sucre et la maïzena et on mélange à nouveau. Inutile de chercher à blanchir le mélange, il suffit qu'il soit homogène. Dans une casserole, on met le lait à chauffer avec la gousse de vanille (dont on a déjà enlevé les graines je vous le rappelle). Quand le lait bout, on l'enlève du feu, on enlève la gousse de vanille et on verse en 3 fois le lait sur le mélange précédent en n'oubliant pas de bien remuer entre chaque ajout. On retransvase le mélange obtenu dans la casserole (en le filtrant avec une petite passoire, c'est mieux pour enlever les éventuels morceaux d'écorce de vanille mais ce n'est pas obligatoire). On racle bien le saladier à la marise pour ne rien perdre, surtout les graines de vanille. On remet sur feu vif (7-8 sur une plaque montant à 12) et on fouette sans discontinuer jusqu'à ce que le mélange commence à épaissir. On enlève du feu sans cesser de fouetter. La crème va finir d'épaissir et on n'aura au final une texture bien lisse et sans grumeaux. On ajoute enfin les dés de beurre froid et on mélange pour obtenir une crème bien lisse et brillante. On verse tout ça dans un plat et on filme au contact avant de placer au frigo. Si vous avez opté pour la préparation en avance, vous ne toucherez plus votre crème avant qu'on en soit au dressage final. Bien filmée, vous pourrez la conserver au frigo jusqu'à 48h. Attention quand même, la crème pâtissière est un produit fragile qui ne se conserve pas très longtemps. N'imaginez pas la faire une semaine à l'avance.

La pâte à tarte doit maintenant être bien froide et dure. On met le four à préchauffer à 180°C chaleur tournante et on sort la pâte du frigo. On enlève la première feuille (papier sulfurisé ou silpat) qui doit se détacher facilement. Si vous utilisez un cercle pour votre tarte, placer un papier sulfurisé sur une plaque à pâtisserie et mettez votre cercle dessus sans rien graisser. Si vous utiliser un moule à tarte, graisser le fond à la bombe (ou beurre-farine). En effet, même si elle est riche en beurre, la pâte peut adhérer au fond du moule, en particulier si la cuisson est insuffisante. Mieux vaut donc prendre ses précautions. Poser la pâte sur votre moule, côté papier ou silpat vers vous. Vous pouvez normalement enlever facilement cette seconde feuille. Foncez votre moule. Si la pâte se casse, pas d'affolement, elle va rapidement se ramollir et vous pourrez facilement faire tous les raccords nécessaires. Piquez la bien à la fourchette, il ne faut surtout pas qu'elle gonfle à la cuisson  puis enfournez pour 10 mn sur une grille placée au 2ème gradin en partant du bas. Après 10 mn, sortez le moule du four. Si la pate a un peu gonflée, c'est le moment de l'applatir délicatement. Versez la crème d'amande dans le moule. Comme c'est très chaud, le beurre de la crème d'amande va commencer à fondre ce qui peut rendre l'étalage un peu délicat (d'où l'intérêt qu'elle soit restée à température ambiante). Quand la couche est uniforme, remettez au four pour 30 mn. Selon le four, pour une même température, la cuisson n'a pas forcément la même intensité. A partir de 20 mn de cuisson, commencez à surveiller régulièrement votre fond de tarte pour vous assurer de sa coloration. La crème d'amande doit être parfaitement dorée (brune, pas jaune d'or) et le bord de la pâte sucrée doit limite être en train de noircir. Sinon, le dessous ne sera pas assez cuit. Quand la bonne couleur est atteinte, sortez le fond de tarte du four et démoulez sans attendre pour contrôler la couleur du dessous. Si c'est bon, placez sur une grille pour refroidir, sinon, c'est parti pour 5 mn de cuisson supplémentaire. Si vous avez opté pour une préparation la veille, enveloppez le fond de tarte dans du papier alu une fois bien froid et réservez dans un endroit frais et sec, à température ambiante.

C'est le jour J, le jour où vos invités ou votre famille ont prévu de se jeter sur un dessert de rêve, on va donc passer au dressage. A part les finitions, vous pouvez dresser quand vous voulez, de quelques heures à 20 mn avant (20 mn étant à peu près le temps de dressage). En fait, vous pouvez même dresser la veille mais je trouve personnellement que la crème pâtissière se dessèche un peu et les fraises peuvent rendre un peu d'eau donc je préfère éviter. Placez le fond de tarte sur le plat de service. Sortez la crème pâtissière du frigo et fouettez à la cuillère magique ou au fouet. Le but est de rendre toute sa souplesse à la crème. Il faut donc mélanger jusqu'à éliminer tous les grumeaux. On la verse dans une poche à douille, nue ou muni d'une douille et on garnit le fond de tarte avec TOUTE la crème. Il ne reste plus qu'à placer artistiquement fraises ou framboise.

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Juste avant de servir, on saupoudre de sucre glace et on décore de pistaches caramélisées, de coeurs en chocolat, de fleurs en pâte à sucre, d'autres choses ou de rien du tout. Et voilà, il n'y a plus qu'à se régaler. Si vous avez des restes, protégez les d'une feuille de papier alu et conservez au frigo. Ils seront toujours aussi délicieux le lendemain (plus longtemps je sais pas, le temps de survie d'une tarte fraise/framboise dans l'Inferno House ne va pas au delà de 24h et encore).

Insert du 29 mai : Dans cette recette, il va vous rester une quantité non négligeable de pâte sucrée. Normalement, le restant vous permet de faire une tarte de 18 cm. Sinon ces proportions sont parfaites pour 2 tartes de 20 cm.

 

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4 avril 2016

Trucs en vrac

Je suis en retard, je suis en retard, j'ai ... beaucoup beaucoup de retard quoi. Comme le lapin d'Alice, je cours partout, je m'agite, je me presse, toujours pour les mêmes raison. Et comme je n'ai pas envie de vous soûler avec ça, je n'y reviendrais pas (et pour les nouveaux venus, cliquez ici). Manque de temps oblige, les posts se font rares, les projets ultra rapides s'enchaînent et j'aurais des tonnes de trucs à vous montrer mais bon, je suis en retard je suis en retard, j'ai ... vraiment beaucoup de retard. Alors voilà un petit tir groupé de trucs en vrac à vous présenter.

On commence par l'aberration du moment, le truc de dingue qu'il n'y a qu'une folle surchargée de boulot pour mettre en oeuvre, la réalisation de 5 jupes de cowgirls pour la fête de fin d'année à l'école des monstros.

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Pourquoi une aberration ? Ben parce que jamais, au grand jamais, la maîtresse d'Azraël ne m'a demandé de coudre ça en plus du reste. Eh non, j'ai décidé ça toute seule comme une grande, vu que je n'avais vraiment rien d'autre à faire et que je m'ennuyais à mourir (humour noir bien sûr). Bon, en même temps, il me restait 2 coupons de 1,5mx1,6m de tissu imprimé peau de vache (oui oui, vous ne rêvez, 3m au total en grande largeur) du tissu utilisé pour faire les gilets de cowboys pour ce même spectacle. Qu'est-ce que vous auriez voulu que j'en fasse franchement ? Au moins, dans l'opération, j'ai éliminé un des coupons (YOUPIIIII).

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Comme à chaque fois que je fais des déguisements de ce type en série, j'ai réalisé une ceinture ajustable pour tenir compte de la variété de gabarit des enfants dans la classe. Ultra simple à coudre, le patron est un simple rectangle replié en haut pour faire la ceinture et frangé en bas à coup de ciseaux (on dit merci au tissu qui, s'il peluche à mort, ne s'effiloche pas). Du coup, 2 soirées ont suffi pour réaliser les 5 jupes.

Avec les températures de ces derniers jours et les angine et laryngite des monstros, Azraël a réussi à me faire payer à prix d'or un pingouin en peluche, qui fait bouillotte sèche, à la pharmacie du coin. Une petite chose adorable qui m'a rudement donné envie d'en faire d'autres à offrir. Aussitôt dit aussitôt fait, et hop, un petit hibou ou bien une chouette (j'ai jamais compris la différence entre les 2) est sorti de mon coin couture.

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Le corps de la chouette est réalisée en polaire peluche bleu pétrole et les ailes et les pattes en velours fleuri. Yeux et bec sont en feutrine autocollante. A glisser dans la poche au dos, une petite bouillotte sèche constituée d'une poche en coton (pour passer sans problème au micro-onde) rempli de riz.

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Comme toute cette agitation, ça creuse et puis que mercredi, on organisait une chasse aux oeufs pour les copines d'Azraël (qui semble avoir agrandi son harem d'une 3ème fiancée), il me fallait des petites gourmandises pour requinquer des mamans à peu près aussi épuisées que moi. Pas question toutefois de cuisiner des trucs compliqués vu le peu de temps que j'avais. Alors j'ai rusé. Mini tartelettes au citron ou au caramel beurre salé. Un maximum d'effet pour un minimum d'effort. Aucune photo malheureusement, j'ai complètement oublié d'en faire avant que tout ne soit englouti. Le principe de ces tartelettes, faire les fonds de minitartes en suivant la recette des krunchys (sinon, vous pouvez les acheter tout fait) puis les garnir avec du Salidou maison ou du Lemon Curd maison. C'est tout simple et super bon. Et comme les garnitures peuvent servir pour un tas de choses et sont simplissimes à faire, je vous donne les recettes.

Lemon Curd (pour environ 18 mini tartelettes ou 1/2 pot à confiture) :

  • 1 citron
  • les zestes très très fins d'un 1/2 citron
  • 1 oeuf
  • 50g de sucre
  • 1 cuillère à café de maïzena
  • 15g de beurre

Dans un bol, battre l'oeuf en omelette et réserver. Couper le beurre en petits dés et réserver. Presser le citron et mettre le jus dans une casserole avec les zestes. Ajouter le sucre et la maïzena. Bien mélanger au fouet ou à la cuillère magique.

Faites chauffer à feu doux en fouettant bien sans interruption et ajouter progressivement l'oeuf battu sans cesser de fouetter. Mettre à feu fort (7-8 sur une plaque montant à 12) sans cesse de remuer. Après quelques minutes, le mélange commence à épaissir. Retirer du feu et continuer à mélanger jusqu'à obtention d'une texture bien lisse. Ajouter tout le beurre d'un coup et continuer à remuer jusqu'à obtention d'un mélange bien homogène. Le Lemon Curd prend alors un aspect bien brillant. Mettre dans une poche à douille sans douille (ou avec selon que vous voulez faire un effet déco ou non) et garnir vos tartelettes. Réserver au frais. Il ne vous reste plus qu'à déguster quand tout a bien refroidi.

Vous pouvez au choix les déguster tel quel ou encore ajouter une meringue italienne. Je vous conseille de les préparer la veille. La recette de la pâte sablée des krunchys tient très très bien à l'humidité et elles ne seront donc pas ramollo du tout. Par contre, le fait d'avoir été faite à l'avance va permettre à la pate de prendre le parfum du Lemon Curd et elles n'en seront que meilleures. Vous pouvez aussi choisir de mettre votre lemon curd en pot.

Le lemon curd seul va se conserver au frigo environ 1 mois.

 

Salidou (crème de caramel au beurre salé) maison (pour 1 petit pot à confiture) :

  • 100g de sucre en poudre
  • 40g de beurre salé de bonne qualité
  • 20cl de crème liquide entière

Mettre une petite assiette ou un bol ou ce que vous voulez en porcelaine ou ferraille au congélateur. Vide hein ! Faire chauffer 30s votre crème au micro-onde. Puis faire un caramel à sec. C'est-à-dire mettre dans une casserole à fond épais un tiers du sucre et mettre sur feu moyen (6-7 sur une plaque allant jusqu'à 12). Le laisser fondre le mélanger (on n'y touche pas avec une spatule, une cuillère ou rien). On peut cependant faire tourner la casserole pour faire glisser le sucre non fondu vers le sucre fondu. Quand presque tout le sucre est fondu et qu'il commence à peine à se colorer, ajouter un nouveau tiers, puis le dernier tiers. Surtout, ne pas hésiter à faire "tourner" le sucre dans la casserole pour que toute la masse fonde sans que le caramel ne brûle. C'est opération la plus délicate de la recette. Si ça brûle, c'est fichu. Le caramel sera amère et rien n'y fera. Si le sucre n'a pas assez caramélisé, le Salidou n'aura qu'un goût de sucre et aucun parfum de caramel. On retire du feu quand le caramel a une belle couleur ambrée.

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On ajoute le beurre en une seule fois et on mélange à la cuillère magique ou au fouet. Ça donne un truc assez immonde, impossible à mélanger et qui donne vraiment vraiment pas envie. Pas d'affolement, c'est normal. Sucre et graisse ne sont pas miscibles.

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Non non, soyons honnête, c'est quand même assez beurk comme aspect !

On ajoute alors progressivement la crème fraîche en fouettant énergiquement (gare aux projections, c'est très chaud quand même tout ça). A ce stade, il est possible que vous vous retrouviez avec des "blocs" de sucre et caramel tout durs et figés. C'est pas grave, on va recuire et tout ça va fondre gentillement.

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A ce stade, la préparation est aussi liquide que si c'était de la crème liquide sans rien dedans. On remet sur feu assez vif (7-8 sur 12). A partir de la reprise de l'ébullition, baisser à 6 et laissez cuire environ 5-7 mn.La crème a épaissi mais parait encore beaucoup trop liquide. C'est normal, elle va encore épaissir en refroidissant. Pour savoir si elle est suffisamment cuite, on va faire le test de l'assiette froide (très pratique pour ne pas avoir à tout ressortir des pots et recuire quand on s'aperçoit après mise en pot que le salidou ne veut pas prendre).

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Votre préparation a épaissi suite à la cuisson.

On sort donc son assiette de congélateur et on laisse tomber quelques gouttes de préparation dessus. Si elle se fige immédiatement, le Salidou est assez cuit sinon poursuivre la cuisson quelques minutes. Il ne vous reste plus qu'à mettre en pot et à laisser refroidir. Elle devrait alors prendre la consistance idéale pour le tartinage.

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Texture juste après la cuisson. Ca fait vraiment sirop épais

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Après environ 1h, on a une texture nettement plus épaisse

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Après une nuit au frigo, la crème se tient parfaitement, on en mangerait bien directement à la petite cuillère.

Ce salidou a un petit goût de caramel très agréable et n'est pas trop écoeurant. Sur des crèpes ou du pain grillé, c'est un vrai délice. Inutile de faire des tartelettes pour en profiter.

La durée de conservation est inconnue (on a toujours mangé tout bien trop vite pour en juger) mais c'est plusieurs mois au frigo. Pour une version plus ligth, on peut très bien remplacé la crème entière par de la 15-12%. C'est tout aussi délicieux.

 

17 mars 2016

Le samedi, c'est viennoiseries

Que faire, mais que faire quand on a une envie de croissants et de pains au chocolat au petit déjeuner mais aucune envie d'aller jusqu'à la boulangerie par ce temps pluvieux humide et froid. Un problème insurmontable ? Que nenni, pas quand on a un Pâtissus Gustus à demeure dans sa cuisine. La solution est très simple, on les fait soi-même voyons !

Impossible me direz-vous ! Beaucoup trop compliqué, difficile et tout et tout. Eh bien pas du tout. C'est tout simple (si si, je vous jure, même que les monstros ont participé à la confection de ma dernière fournée), il faut juste prévoir d'étaler la fabrication sur une demi-journée parce qu'il y a des temps de pause de 1 à 2h entre chaque étape. Car le croissant, c'est à la base une pâte feuilletée (donc long temps de pause entre les différentes étapes pour réaliser le feuilletage) mais dopée à la levure (donc long temps de pose pour que la pâte gonfle sous l'action de la levure).

Bon eh oh la Puce, te fiches pas nous là. Ils doivent ressembler à rien tes croissants ! Meuh pas du tout. Personnellement, j'ai fait le choix de réaliser des mini viennoiseries et elles sont magnifiques. La preuve.

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Miam, ça me donne faim à moi !

Et comme je ne voulais pas m'arrêter en si bon chemin, j'ai aussi fait des chinois selon une recette que j'ai improvisé à partir d'une base brioche (celle de mon pain brioché qu'on adore manger comme ça ou fourré à la knacki) et d'une crème pâtissière tirée de la recette des pains aux raisins de Pirouli. Ce que j'apprécie vraiment avec cette recette, c'est que grâce à mon four préchauffé à 50°C, les temps de levée pour la brioche sont fortement réduits. Du coup, on peut parfaitement préparer les chinois tranquillement le matin pour les déguster au goûter. En plus, je fais d'une pierre 2 coups car je n'utilise qu'un tiers de ma pâte à brioche pour faire les chinois, les 2/3 restant me servant à confectionner un pain brioché nature (Gargamel et Chéri ont un petit faible pour le pain brioché grillé tartiné de Nutella maison ou de beurre salé).

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Le truc bizarre en bas à droite, c'est l'entame du boudin dans lequel on découpe les chinois.

Chéri, qui est un grand fan des pains aux raisins, a adoré les chinois aux pépites de chocolat. Et là, je vous vois venir. Maiiis la Puuuce, enfiiiin, pourquoi t'as pas fait des pains aux raisins si Chéri adore ça. Ben d'abord parce que je suis une grosse fainéante. Alors comme il est bien le seul à aimer ça et que j'aurais dû prévoir autre chose pour les monstros, ça me tentait pas trop. Ensuite, parce que cette recette a un rendu proche du pain aux raisins (d'ailleurs, on peut parfaitement remplacer les pépites de chocolat par des raisins secs) tout en étant nettement moins grasse et moins écoeurante.

Bref, ça vous tente ? Allez, c'est parti pour les recettes, et avec quelques photos en cours de réalisation en prime.

Les chinois aux pépites de chocolat (pour environ 9 beaux chinois et moi et moi et moi ... et 2 entames)

On commence par faire la pâte à brioche en suivant cette recette. Si vous conservez les quantités indiquées, vous aurez assez de pâte pour vos 9 chinois et pour un pain brioché. Si vous ne voulez que les chinois, divisez par 3 les proportions de la recette de la brioche. Ou alors faites 18 chinois et multipliez par 3 les proportions pour la crème pâtissière.

Dès que votre pâte est prête et mise au four à 50°C pour la 1ère levée, on s'attaque à la crème pâtissière.

Ingrédients pour la crème pâtissière :

  • 175g de lait
  • 40g de sucre
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 2 jaune d'oeufs
  • 15g de maïzena
  • 1,5 cs de fleur d'oranger (facultatif mais drôlement bon)
  • 60g de pépites de chocolat (noir ou au lait)

Dans une casserole, on met le lait à bouillir. Dans un saladier, on met sucre, sucre vanillé, jaune d'oeuf et maïzena. On mélange énergiquement jusqu'à obtention d'un mélange bien homogène et semi liquide (ou, parce qu'au début, on a l'impression qu'il n'y aura jamais assez de jaune d'oeuf et qu'on va se retrouver avec un gros bloc bien dense). Quand le lait est chaud, on verse petit à petit dans le saladier tout en fouettant bien. On remet dans la casserole et hop, sur feu vif (7-8 sur une plaque vitro montant à 12) en fouettant sans discontinuer à la cuillère magique ou avec un petit fouet. Dès que le mélange commence à épaissir, on enlève du feu tout en continuant à remuer car la crème continue à cuire.

Quand le mélange est bien lisse, on ajoute la fleur d'oranger. La crème est prête. Elle est relativement épaisse et va se figer en refroidissant ce qui la rendra difficile à étaler sur notre pâte à brioche. Je vous conseille donc de la laisser refroidir soit dans un petit plat rectangulaire d'environ 18x20 cm, soit dans un sac congélation (qu'on découpera ensuite pour récupérer la crème) où vous allez l'étaler. Vous aurez ainsi une belle couche régulière d'environ 4 mm d'épaisseur de crème.

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Votre pâte a levée, vous allez pouvoir la sortir du four en mode étuve. Vous mettez de côté 1/3 de pâte pour vos chinois et vous faites 4 boules des 2/3 restants. Elles vont vous permettre de faire un beau pain brioché dans un moule à cake de 24 cm préalablement beurré (ou ouraganisé). On procède alors comme pour les saucisses briochées. On étale grossièrement une boule de pâte, on la plie en 3 pour lui donner la largeur du moule à cake, on lui donne un quart de tour et on étale à nouveau pour avoir un beau ruban de pâte dégazé de la largeur du moule. On roule alors la pâte comme un gâteau roulé et on place dans le moule. On procède de même avec les 3 autre boules de pâte. Si vos rouleaux ne remplissent pas le moule entièrement, pas de panique. C'est normal et c'est pas grave. Comme la pâte va beaucoup gonflée, les trous vont se remplir. Et comme il y a plein de place pour que ça gonfle, le pain sera tout léger.

Il est temps de s'attaquer aux chinois. On étale notre 1/3 de pâte en un rectangle dont un des côtés a les mêmes dimensions que notre rectangle de crème pâtissière et l'autre est d'environ 1 cm plus grand.

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On sort la crème de son sac et on la pose sur la pâte.

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On recouvre de pépites de chocolat et on roule le plus serré possible pour obtenir un gros boudin qu'on va souder avec le cm de pâte sans crème pâtissière.

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On prend un couteau bien aiguisé qui coupe bien (éviter les dents qui vont déchirer la pâte) et on découpe des tranches de 1-2 cm que l'on disposera sur une plaque à pâtisserie garnie d'une silpat ou de papier sulfurisé.

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Oui, je sais, on a l'impression que ça ressemble un peu à rien là.

Puis on remet dans le four chinois et pain brioché à 50°C pour la seconde pousse. Après 1h, tout a bien gonflé (il faut que les trous soient bouchés et que la pâte atteigne ou dépasse le haut du moule pour le pain brioché).

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Mais quand ça a gonflé, ça change tout !

On sort tout ça du four le temps qu'il chauffe jusqu'à 150°C et on enfourne pour 50 mn environ. Il faut surveiller régulièrement la cuisson des chinois après 30 mn sinon ils risquent de brûler, le pain brioché restera lui bien ses 50 mn.

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Et voilà, il n'y a plus qu'à se régaler.

 

Les petits croissants (pour environ 20 mini croissants ou 15 mini croissants et 4 mini pains au chocolat)

Désolée, j'ai pratiquement pas pris de photos en cours de réalisation donc si les "tours" à donner à la pâte ne sont pas clairs, je vous invite à aller voir la  recette en image de Maître Valérie. Ma façon de faire la pâte n'est pas la même parce que j'utilise toujours de la levure sèche (et c'était une cata la première fois que j'ai suivi la recette à la lettre) et que je n'ai pas de robot mais pour le reste, c'est tout pareil.

Ingrédients :

  • 175g de farine type 55
  • 75g de farine type 45
  • 30g de sucre en poudre
  • 5g de lait en poudre (entier ou non)
  • 6g de sel
  • 50g de beurre bien mou coupé en dés
  • 6g de levure sèche
  • 115g d'eau tiède
  • + 125g de beurre froid laissé au frigo jusqu'au dernier moment (le mieux c'est un beurre de Charentes A.O.C type "Grand fermage" mais sinon, n'importe quel beurre de qualité ça marche aussi) Surtout, ne le couper pas en petits bouts, il doit rester en un gros bloc.
  • Pour la dorure : 1 oeuf battu

Dans un grand saladier, on commence par délayer la levure dans l'eau tiède. Il faut que ce soit bien délayer donc on hésite pas à commencer par ça et on pèse le reste des ingrédients pendant que la levure se réhydrate. On attend que le mélange soit revenu à température ambiante (normalement, à force de touiller pour délayer, ça va vite) puis on met dans l'ordre, les 2 types de farine (me demander pas pourquoi il y en a 2, je cherche toujours donc je ne sais pas si c'est vraiment important), le sucre, le lait en poudre, le sel et le beurre bien mou. J'insiste, il faut vraiment que le beurre soit mou sinon vous allez galérer pour bien l'amalgamer à la pâte. Mais bon, si vous avez du temps à perdre et des bras en acier, pas de problème s'il est encore ferme.

Là, on a pas peur de se salir, on a évité de lessiver ses parquets juste avant sinon vos bras vont demander grâce et c'est parti pour le pétrissage. Niveau durée, ça prend le temps que ça prend. Oui, je sais, c'est pas super précis comme mesure mais bon comme on fait ça à la main, c'est très variable avec l'énergie et l'endurance du moment. Bref, on pétrit jusqu'à ce que la pâte forme une belle boule bien homogène et élastique qui colle pas. Vous l'applatissez en un beau carré (peu importe l'épaisseur), vous la filmez (avec du film alimentaire hein, pas avec votre smartphone) et hop, au frigo pour 2h.

Pendant ce temps, vaquez tranquillement à vos occupations.

Deux heures plus tard donc, vous sortez votre pâte du frigo, vous farinez très légèrement votre plan de travail (il faut incorporer le moins de farine possible à votre pâte) et vous l'étalez en un magnifique rectangle de 5-6 mm d'épaisseur. Perso, je vous conseille de faire ça sur une silpat ou un papier sulfurisé fariné, surtout si vous avez pas beaucoup de place parce qu'il va encore falloir étaler le beurre. Le faire sur une silpat ou du papier vous permettra de mettre la pâte de coté le temps de vous occuper du beurre. On sort donc notre beurre du frigo et on le place sur une silpat ou un papier sulfurisé plié en 2 (pour le coup, la silpat c'est nettement nettement mieux). Puis on l'écrabouille joyeusement pour réussir à l'étaler en un rectangle de la même largeur que notre pâte et d'une longueur équivalente à la moitié. On place notre rectangle de beurre au congèl 5 mn afin qu'il durcisse un peu et soit plus facile à manipuler. Quand on ressort le beurre du congel, il est normalement très facile d'ôter silpat ou papier sans que ça colle partout. On dispose notre rectangle de beurre sur la moitié inférieure de notre rectangle de pâte. On rabat sur le beurre la moitié supérieure de la pâte. On se retrouve donc avec un magnifique chausson géant au beurre.

En pratique, je m'arrange toujours pour pouvoir souder les bords du "chausson" sur tout le pourtour. Ca n'est pas très bon pour le feuilletage mais ça évite les fuites de beurre dans les opérations suivantes. En théorie, ce n'est pas nécessaire mais bon, c'est quand même un peu du massacre quand on le fait pas.

Pour la suite, si on est fatigué, on peut faire appel aux monstros. Les performances en écrasement des monstros étant très élevées, c'est un phase qui ne leur pose aucune difficulté. Toutefois, si vous êtes du genre tatillon qui veut des beaux croissants tous identiques et parfaitement proportionnés, le retour au monstros peut être une erreur, ce dernier ayant une forte tendance à confondre les formes géométriques et transformer un beau rectangle en un ... ben un truc en fait ... mais allongé quand même !

On prend donc notre chausson dont la pliure est normalement en haut et on lui donne un quart de tour vers la gauche. La pliure se trouve donc à gauche. On l'étale en un grand rectangle de 5-6 mm d'épaisseur. On attrape le bas et on le plie de sorte à amener le bord de la pâte à peu près au 2/3 de la pâte. On rabat le haut de la pâte de sorte à amener le bord contre l'autre bord. Puis on plie de rectangle obtenu en 2, en rabattant la partie inférieure sur la partie supérieure. On filme tout ça et au frigo pour 1h à nouveau.

On ressort notre pâton du frigo et on l'installe sur le plan de travail avec la pliure à DROITE cette fois. On appelle le monstros de son choix et on le fait étaler en un grand rectangle de 5-6 mm d'épaisseur. Attention, le monstros est parfois pointilleux et veut absolument contrôler l'épaisseur au double décimètre. Une fois les vérifications monstrosiennes effectuées, attraper le bas de la pâte et replie jusqu'à la moitié. Puis repliez le haut de la pâte par dessus. On filme encore (Spielberg n'a qu'à bien se tenir) et c'est reparti pour 1h au frigo. Ben quoi, je vous ai prévenu que c'était long, facile mais long, très long, trèès trèèèèèès long.

Allez, courage, c'est presque fini. On ressort donc notre pâte du frigo pour la DERNIÈRE fois. Non, vous ne rêvez, c'est la phase finale. Là, soit vous avez beaucoup de place et c'est parti pour le dernière étalage, soit vous n'en avez pas beaucoup et vous coupez votre pâton en 2 pour vous y prendre en 2 fois. Vous n'oubliez pas de fariner légèrement votre plan de travail et c'est parti. On étale donc la pâte toujours en rectangle de 3-4 mm d'épaisseur. On y découpe des beaux triangles pour faire des croissants et des beaux rectangles pour faire des pains au chocolat.

Pour les croissants, on prend la base et on roule bien serrer jusqu'à la pointe. Le monstros adoooooore rouler les croissants. On dispose sur la plaque de cuisson, pointe dessous. Pour les pains au chocolat, on pose une barre de chocolat à un bout et on roule le rectangle. Le monstros adooooore aussi rouler le pain au chocolat ... mais il préfère encore plus MANGER le chocolat du pain au chocolat. On dispose sur la plaque de cuisson jointure dessous. Quand toutes vos viennoiseries sont faites, il ne reste plus qu'à laisser pousser.

Pour la pousse, on oublie l'étuve. Ca ferait fondre le beurre et ce serait une cata. On peut mettre à pousser sur un radiateur. Cela prend quelques heures. Sinon, on laisse dans un endroit "frais" mais pas au frigo (le four froid par exemple) toute la nuit pour une cuisson le lendemain matin. Quand les croissants ont bien gonflés, il est temps de mettre son four à chauffer (on aura enlevé les croissants qu'on y aura mis à lever) à 160°C chaleur tournante. On bat un oeuf et on étale délicatement la dorure sur nos croissants avant d'enfourner dans le four chaud pour 20 mn environ.

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Et voilà des croissants bien gonflés et badigeonnés à l'oeuf. Y a plus qu'à mettre au four.

Et voilà, il n'y a plus qu'à se régaler. Et on l'aura pas volé.

Le truc que je vous conseille, c'est de ne pas hésiter à doubler les quantités de pâte après vos premiers essais. Pourquoi ? Parce que le croissant cru se congèle parfaitement. Sortez le croissant congelé avant d'aller vous coucher, laissez le dégeler et gonfler toute la nuit, il sera prêt à cuire au matin. J'ai testé, ça marche impec. Parce que tant qu'à se fatiguer, autant en avoir d'avance non ?

26 février 2016

Le samedi, c'est Fantastik

Bon alors, sur ce coup, on va être clair, net, précis et réglo. Ami(e) lecteur(trice), si tu es au régime ou que t'aimes pas la pistache, surtout, surtout, NE LIS PAS ce qui suit. Parce que rien qu'à le lire et à regarder les photos, tu prends au moins 5 kilos.

Parce que voilà, le week-end dernier, c'était l'anniversaire de papy P. Et apparemment, vu le gâteau de compét que j'avais prévu de faire, mon subconscient avait dû enregistrer la chose même si mon moi conscient l'avait complètement oublié, lui (faut dire que depuis qu'on se connaît avec Chéri, j'ai jamais été fichue d'enregistrer cette date alors que j'ai aucun problème avec l'anniversaire de sa mère allez savoir pourquoi). A moins que ce soit Gustus qui ait décidé qu'il était temps de passer à la vitesse supérieure niveau pâtisserie.

Oh là là, ça a l'air drôlement bon ça ! Fraises et pistaches en plus !

Okay, on en fait un ce week-end.

De quoi ? Mais je saurais jamais.

Eh oh, tu vas pas te cantonner à la brioche et aux éclairs toute ta vie non ! Faudrait penser à évoluer un peu là.

Mais ça doit être bien trop long à faire. Les monstros me laisseront jamais assez longtemps tranquille.

La moitié du boulot peut se faire la veille.

Mais ça a l'air hyper difficile !

Oh allez, ça va ! Fais pas ta chochotte et au boulot !

Et comme d'habitude avec Pâtissus Gustus, j'ai pas pu lui résister. Faut dire que ma cuisine commence à ressembler à une succursale de METRO alors il se sent comme chez lui le Gustus. Du coup, il prend ses aises et mes défenses fondent à vu d'oeil. Quant au truc qui avait l'air trop bon, c'est le Fantastik Fraise Pistache de Michalak. Michalak ? C'est quoi cette blague ? C'est pas un joueur de rugby lui ? Ah non, faîtes excuses, le joueur, c'est Frédéric et là, on parle du chef pâtissier, Christophe Michalak. Un grand chef en plus à ce qu'il paraît.

En première lecture, c'est vrai que la recette peut faire peur mais en fait, elle est plutôt simple à réaliser, mais longue d'où l'intérêt de l'étaler sur 2 jours. En seconde lecture, je me suis rendue compte que quelques petites choses ne me convenaient pas et je les ai donc changé. Par conséquent, c'est ma version du Fantastik Fraise Pistache, qui sera finalement un Fantastik Framboise Pistache (parce qu'on trouve pas encore de fraises potables à manger et que de toute façon Azraël préfère les framboises) que je vais vous présenter.

Euh, la Puce, c'est pas qu'on s'ennuie mais avant que tu te lances ... c'est quoi à la fin un Fantastik ? Oups, je vous ai pas expliqué ? Ben mon Fantastik à moi, c'est ça.

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Oui oui, je sais, c'est chargé en framboise mais faut au moins ça pour espérer en manger une ou deux face à Azraël

Et quand on découpe, on peut admirer les différentes strates qui le composent : une pâte sablée type shortbread, un biscuit trocadéro à la pistache, un coulis gélifié de framboise, une ganache montée pistache et chocolat blanc avec une pointe de sel, des framboises fraîches et des pistaches caramélisées. Trop trop bon !

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Ce qu'on peut faire la veille là-dedans : les pistaches caramélisées, le coulis gélifié, la base de la ganache montée (c'est-à-dire la ganache non montée et qu'on montera le lendemain). Ce n'est pas ce que j'ai fait mais on peut également préparer le fond du Fantastik, soit la pâte sablée et le biscuit trocadéro la veille. Il faudra simplement le laisser sur sa grille de refroidissement, recouvert de papier alu ou filmé après avoir attendu qu'il soit bien froid et le garder dans un endroit sec et pas trop chaud (votre cuisine en fait fera très bien l'affaire).

Alors ça vous donne envie ? Vous êtes motivé et prêt pour les kilos en trop ? Alors c'est parti. Exceptionnellement, j'ai pris quelques photos en cours de réalisation et je vais vous les mettre (bande de petits veinards va !)

Pistaches caramélisées et framboises pour la déco :

  • 30g d'eau
  • 30g de sucre
  • 30g de pistaches émondées
  • 0,2g de sel
  • 6g de beurre
  • une barquette de 125g de framboise pour la déco seulement, on leur fera rien sinon les pauvres.

On commence par préchauffer le four à 160°C en chaleur tournante. Dans une casserole, on verse l'eau puis le sucre et on porte à ébullition pendant 2 mn (on obtient un sirop un peu visqueux mais pas trop). On ajoute alors hors du feu les 30g de pistaches et les 0,2g de sel et on mélange bien tout ça pour que les pistaches soient bien enrobées. Le four étant chaud, on met un papier sulfurisé sur une plaque à pâtisserie (ou une silpat) et on verse nos pistaches dessus avec leur sirop. Ça dégouline un peu mais c'est pas grave, faut pas s'affoler. On dispose dessus nos 6g de beurre en petits morceaux.

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Si vous n'avez pas de pâte de pistache prête à l'emploi, on va également profiter l'occasion pour torréfier les pistaches qui nous serviront pour le reste de la recette, soit 16g de pistaches qu'on dispose sur notre plaque, bien à l'écart des pistaches qu'on veut caraméliser. Et hop, on enfourne pour 10-15mn (et on vérifie régulièrement que rien ne brûle).

Aparté sur la torréfaction : dans les faits, rien ne vous oblige à torréfier les pistaches (ou les autres fruits secs d'ailleurs). Ne pas le faire ne change rien ni au déroulé de la recette ni à la texture du résultat obtenu. En fait, la torréfaction ne sert qu'à faire ressortir le goût des fruits secs et leur parfum. Si vous ne le faîtes pas, votre préparation sera simplement moins parfumée. Les puristes hurleront sûrement à la lecture de ces lignes mais pour avoir régulièrement zappé ce type d'étape dans mes préparations, je vous assure que ça ne change pas la face du monde.

Quand elles sont bien caramélisées (et que nos pistaches à torréfier ont légèrement bruni), on les sort du four et on attend leur parfait refroidissement. Quand c'est bien froid, on peut séparer les pistaches caramélisées les unes des autres et on les conserve dans un récipient hermétique pour une utilisation le lendemain.

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Après cuisson, les gourmands pourront s'empiffrer avec les coulures de caramel beurre salé. Troooop bon !

Coulis de framboise gélifié :

Si vous voulez faire les choses dans les règles de l'art, il vous faudra :

  • 150g de coulis de framboise (celui que vous voulez, moi, c'est du bête coulis surgelé Auchan mais vous pouvez aussi le faire vous même)
  • 15g de sucre
  • 0,75g d'agar agar (ou 2,25g de gélatine)

On mélange tout ça, on met dans une casserole et on porte à ébullition en mélangeant bien. Dès que ça bout, on retire du feu, on verse dans une poche à douille qu'on ferme bien et hop, au frigo jusqu'au lendemain.

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Si vous êtes un gros fainéant, ou que vous ne trouvez pas de coulis, ou que vous êtes un bec sucré, vous pouvez oublier tout ce qui précède et remplacer le coulis gélifié par .... de la gelée de framboise de bonne qualité (donc avec un taux de sucre modéré) tout simplement. Il faudra tout de même ne pas en mettre aussi épais sur votre gâteau. On oublie donc les 150g et on réduit plutôt à 80-100g pas plus.

Substitut à la pâte de pistache :

Si vous n'avez pas de pâte de pistache, dans un petit mixer (moi, j'utilise un moulin à café électrique) ou hachoir, mettez vos 16g de pistaches torréfiées et 15g de sucre glace puis mixer jusqu'à avoir un mélange bien homogène.

Ganache montée à la pistache :

Contrairement à une ganache classique (assez compacte), la ganache montée est nettement moins riche en chocolat et très mousseuse donc beaucoup plus aérienne. Du coup, elle est aussi un peu plus fragile et délicate à réussir mais cette version ci se monte vraiment sans problème.

  • 180g de crème liquide entière
  • 80g de chocolat blanc A PÂTISSER (c'est impératif. On veut pas du galak ou autre, beaucoup trop sucré pour cette recette)
  • 15g de pâte de pistache (ou 15g de substitut préparé précédemment)
  • 0,5g de sel

Casser le chocolat blanc en petits bouts et placer les dans un bol avec la pâte de pistache. Faire bouillir la crème. Dès qu'elle bout, versez sur le chocolat et remuez avec une marise jusqu'à ce que tout le chocolat ait fondu. On homogénéise le mélange en donnant dedans quelques coups de mixer plongeant (vous savez, celui qui vous sert à mixer vos soupes directement dans la casserole de cuisson des légumes). On filme le bol et on place au frigo jusqu'au lendemain (ou un minimum de 4h si vous voulez tout faire le jour même).

Voilà, on a fait tout ce qui réclamait de longs temps de repos au frigo. La nuit est passée, on est bien reposé, frais et dispo pour la suite.

La base du Fantastik est composée d'une pâte sablée et d'un biscuit type génoise cuites ensemble. En fait, on précuit la pâte sablée avant d'y mettre la pâte à biscuit. Cela impose de faire la pâte à biscuit pendant le temps de précuisson du fond de tarte et donc d'avoir déjà pesé et préparé tous les ingrédients du biscuits. Cette base se cuit dans un moule à manquer, un moule à tarte ou un cercle à pâtisserie de 18cm de diamètre (mais on peut aller jusqu'à 20, mais ça s'appelle plus un Fantastik alors parce qu'il paraît que le Fantastik 'est obligatoirement un rond de 18 cm).

Pâte sablée :

  • 90g de beurre mou
  • 35g de sucre glace
  • 80g de farine T55 (pour éviter la rétractation à la cuisson)
  • 1g de sel

Biscuit trocadéro :

  • 55g de sucre glace
  • 25g de poudre de pistaches (ou mixer des pistaches non torréfiée)
  • 15g de pâte de pistache (ou du mélange de substitution)
  • 8g de fécule de pomme de terre ou de maïzena
  • 30g d'amande en poudre
  • 5g de jaune d'oeuf (environ 1/4 de jaune quoi)
  • 2 fois 40g de blanc d'oeuf
  • 20g de sucre
  • 40g de beurre

Préchauffer le four à 170°C en chaleur tournante. Dans un saladier, mettre sucre glace, farine et sel et mélanger (une cuillère, une spatule ou une marise font très bien l'affaire). Ajouter le beurre bien mou (mais pas fondu) et mélanger à la main ou à la cuillère jusqu'à obtenir une pâte molle, collante mais bien homogène.

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On la met dans le moule et on l'étale en une couche uniforme (ça se fait sans problème à la main). Inutile de beurrer le moule avant. Le four est chaud, on enfourne pour 10mn à mi-hauteur et on se jete littéralement sur la préparation du biscuit trocadéro (dont tous les ingrédients, je le rappelle, sont pesés et nous attendent impatiemment).

Faire fondre les 40g de beurre et réserver. Dans un saladier, mélanger le sucre glace, la poudre de pistache et la fécule (ou maïzena) avec un petit fouet ou une cuillère magique. Ajouter la poudre d'amande, le jaune d'oeuf, la pâte de pistache et 40g de blanc d'oeuf. Bien mélanger au fouet ou à la cuillère magique pour avoir une pâte homogène.

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Mettre les 40g restant de blanc d'oeuf dans un saladier et commencer à les monter en neige à petite vitesse. Dès que ça mousse, ajouter les 20g de sucre en une seule fois et augmenter la vitesse du batteur pour bien monter les blancs. Quand ils sont bien montés (mais inutile de chercher à les faire trop fermes, ils doivent former le fameux bec d'oiseau), on les incorpore en une fois à la préparation précédente et on mélange à la marise en faisant attention à ne pas faire retomber les blancs.

Enfin, on ajoute le beurre fondu et on mélange délicatement. A ce stade, les 10mn de cuisson de la pâte sablé sont terminées. On sort le moule du four. Si la pâte a gonflé, on la pique à la fourchette. On y va mollo parce que la pâte est toute molle justement, pas assez cuite du tout encore. On n'attend pas que ça refroidisse et on verse l'intégralité de la pâte à biscuit sur notre pâte sablée précuite. On étale uniformément et on remet au four pour 20mn. Biscuit à la pistache et pâte sablée doivent être bien colorés. Si ce n'est pas le cas, on n'hésite pas à laisser 5 mn de plus.

Quand la base est cuite, on la sort du four, on démoule (si le biscuit trocadéro à attacher, on passe doucement la lame d'un couteau et ça va tout seul) et on laisse refroidir sur une grille, face sablée dessous.

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On voit bien la couche sablée dessous et le biscuit trocadéro dessus.

Pendant que la base refroidie, on va monter la ganache. On sort donc notre saladier du frigo, on dégaine notre batteur électrique ou nos petits bras musclés (moi, je suis très très faible et pas musclée du tout, j'ai donc opté pour le batteur) et on se met en position. Le truc avec la ganache, c'est qu'il ne faut pas battre à pleine vitesse comme pour des blancs en neige. Mon batteur a 3 vitesses, je ne dépasse pas la seconde. Sinon, on risque de voir la crème se séparer et former des grumeaux. L'horreur totale quoi. Si vous êtes inquiet, vous pouvez sans problème monter la ganache à la vitesse la plus basse, c'est juste un peu plus long. Dans le même ordre d'idée, on ne monte pas une ganache au dessus d'un radiateur. Pour bien monter, il faut que la préparation ET son contenant soient bien froids et le restent. On s'éloigne donc des sources de chaleur. On allume son batteur et on bat. La crème va se remplir d'air, blanchir et acquérir de la fermeté, comme lorsqu'on monte des blancs en neige. Dès que la crème se tient bien, on arrête. Elle doit être ferme mais pas trop pour être facile à dresser (si elle est trop ferme, seul l'esthétique en pâtira alors pas d'affolement). Versez la ganache dans une poche munie d'une douille cannelée (ou pas d'ailleurs, c'est au goût de chacun) et réserver. La base sablée-biscuit étant froide à présent, on va pouvoir passer au dressage du gâteau.

On place la base sur le plat de service. Oui parce qu'une fois dresser, c'est hautement risqué de déplacer le gâteau. On prend notre coulis gélifié, on coupe l'extrémité de la poche à douille et on l'étale en spirale sur la base en partant du centre. On n'hésite pas à se montrer généreux, on doit obtenir une couche de framboise de 3-4 mn d'épaisseur et pratiquement tout le contenu de la poche doit y passer.

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On prend alors notre ganache et on poche allègrement des petites boules sur toute la surface (au hasard pour les plus aventureux, en cercle en partant de la périphérie pour ceux qui aiment l'ordre). Là encore, toute la poche de ganache doit y passer. On concasse grossièrement la moitié de nos pistaches caramélisées et on les parsème à la surface. On dispose ensuite nos framboises, on roule les pistaches restantes dans le sucre glace et on dispose comme on peut harmonieusement.

Voilà, vous n'avez plus qu'à vous régaler.

Quelques précisions supplémentaires : sur mon gâteau, il y a plus de 125g de framboise ceci afin de satisfaire les goûts d'Azraël mais franchement, on peut en mettre moins que moi, ça n'en sera que plus joli. C'est un gâteau pour 6 personnes. Ca peut semble des petites parts mais vu la quantité de crème, des plus grosses seraient écoeurantes. Il m'en est resté une grosse part que j'ai mise au frigo et que Chéri et Azraël se sont partagés le lendemain. Il était toujours aussi bon et je dirais même que la mise au frais avait raffermi la ganache. Je pense donc qu'il est parfaitement possible de le préparer entièrement la veille. Il faudra simplement mettre les pistaches entières au dernier moment car le caramel prend l'humidité et elles perdraient vraiment trop de leur croquant.

17 février 2016

Le samedi, c'est pâtisserie !

Et d'ailleurs, il va sérieusement falloir que je songe à changer de jour parce que du coup, j'ai tout le dimanche pour finir les restes pour la plus grande joie de Régimus qui cherche désespérément à me faire reprendre mes kilos durement perdus et de Couturus qui me voit déjà prendre 2 tailles supplémentaires et me refaire toute une garde-robe. Non franchement, vaudrait beaucoup mieux le dimanche comme jour de pâtisserie, comme ça, c'est mes collègues qui seraient trop contents.

Ben pourquoi tu fais ça le samedi alors la Puce ? Ben parce que c'est le jour traditionnel de visite de Mamie M. et Papy P. Et que j'aime bien avoir quelque chose à servir pour le goûter dans ces occasions là. Mais jusqu'à ce que Gustus s'invite à la maison, j'avoue que c'était assez galère de trouver quoi faire alors que maintenant, je déborde d'envie de tester de nouvelles recettes.

Parmi les trucs que je n'avais pratiquement jamais fait, il y avait les éclairs. C'est d'autant plus dommage qu'il s'agit d'une pâtisserie que j'apprécie et dont Azraël est particulièrement fan (surtout ceux à la framboise qui sont malheureusement pratiquement introuvables à son plus grand désespoir). A vue de nez, cela ne semble pourtant pas si compliqué de faire des éclairs. Oui mais voilà ... impossible jusqu'à maintenant de trouver une recette de pâte à choux qui ne me donne pas des trucs informes qui se ratatine 1h après la sortie du four. Quant à la crème pâtissière (qui est pourtant la garniture habituelle des choux), mes recettes donnaient toujours quelque chose de compact et lourd, assez rebutant je trouvais. Et comme en plus, j'ai horreur des crèmes au beurre, j'étais dans l'impasse niveau garniture. Je n'allais quand même pas les fourrer à la crème catalane !

Une fois de plus, Valérie est venue à mon secours ! Grâce à sa recette de pâte à choux. Très simple à réaliser, elle donne des petits choux et des éclairs qui se tiennent parfaitement et ne se ratatinent absolument pas. Elle convient aussi bien pour faire des éclairs ou des choux à la crème que des chouquettes. J'envisage même de tester une version avec adjonction de fromage rapé pour l'apéro.

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Miam, je suis incapable de résister à des belles chouquettes toutes chaudes !

Mais ce qui m'a le plus bluffé, c'est la découverte de la crème mousseline. Alors on se rassure tout de suite, rien à voir avec la purée du même nom. La crème mousseline, c'est une espèce de mariage entre de la crème pâtissière et de la crème au beurre. En fait, C'EST une crème pâtissière dans laquelle on ajoute du beurre "monté en neige" ce qui lui donne onctuosité et légèreté (niveau texture s'entend parce que niveau calories, ce serait plutôt l'inverse). Et je peux vous dire que chez les Infernos, la mousseline, on l' A DO RE ! En plus, c'est tout simple à faire et on peut lui ajouter le parfum de son choix. Donc si vous additionnez ces 2 recettes, vous vous retrouvez avec tous les outils en main pour réaliser des petites merveilles et en mettre plein la vue à vos invités. Admirez plutôt.

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Mousseline vanille et framboises fraîches avec saupoudrage de sucre glace pour faire plus classe.

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Version praliné, un délice !

Que ce soit la version framboises fraîches mousseline vanille ou la version mousseline praliné, Azraël s'est enfilé les mini éclairs vitesse grand V, pas moins de 6 d'affilée avant qu'on ait réalisé et qu'on ait réussi à l'arrêter. Et encore, ce n'est qu'après avoir promis qu'il aurait l'intégralité des rescapés pour son goûter du dimanche qu'il nous a laissé remporter le plat. Et comme je suis une fille sympa qui pense à votre vie sociale, je me propose de partager ces recettes avec vous.

Pâte à choux (pour environ 20 petits éclairs de 7 cm de long) :

  • 160g d'eau
  • 70g de beurre coupé en petits dés
  • 90g de farine type 55 (c'est mieux mais si vous avez que de la T45, ça marche aussi)
  • 15g de poudre de lait
  • 160g d'oeuf (environ 3 oeufs) à température ambiante, c'est indispensable
  • 3g de sucre en poudre
  • 3g de sel

La réalisation de choux est un peu technique mais sans grande difficulté. En fait, une grosse part du succès réside dans la cuisson (ce qui explique bon nombre d'échec quand on n'y fait pas très attention). Avant même de commencer à peser ses ingrédients, on va donc mettre son four à chaud en chaleur statique (pas chaleur tournante, non non, surtout pas) à 250°C. Je sais, c'est beaucoup, mais c'est O BLI GA TOIRE ! On placera sa grille sur le 2ème gradin en partant du bas (ou on prévoira de mettre sa plaque à pâtisserie à ce niveau). On formera les choux sur une plaque FROIDE (donc on fait pas comme moi, on n'oublie sa plaque dans le four en plein préchauffage).

C'est bon, vous avez mis le four à chauffer et tous vos ingrédients ont été pesés ? Alors c'est parti.

Dans une casserole, vous mettez l'eau, le sel, le sucre et le beurre. Vous portez à ébullition et dès que tout le beurre est fondu, vous ajoutez le lait en remuant bien. Vous comptez jusqu'à 10 (10 secondes quoi) et vous retirez la casserole du feu. Vous ajoutez alors toute la farine d'un coup et vous remuez énergiquement avec une marise ou une cuillère en bois ou ce que vous voulez qui ne soit pas un fouet (perso, ma préférence va à la spatule en bois). Vous devez obtenir une pâte compacte, homogène et lisse. On remet alors sur feu moyen et on remue constamment la pâte en comptant lentement jusqu'à 30. C'est ce qu'on appelle assécher la pâte. Elle doit se détacher parfaitement des bords de la casserole mais rester translucide en surface.

On met alors la pâte dans un saladier car la suite des opérations ne peut pas se faire dans une casserole chaude qui cuirait prématurément les oeufs. On bat en omelette nos 3 oeufs qui doivent bien être à température ambiante. On en verse environ un tiers sur la pâte et on remue énergiquement avec l'ustensile utilisé précédemment (la spatule en bois donc pour moi). Au début, ne vous inquiétez pas, on a l'impression que ça va jamais se mélanger, raison pour laquelle il faut être énergique, mais en fait, ça se mélange très bien. Quand l'oeuf est parfaitement incorporé, on renouvelle l'opération avec le second tiers d'oeufs battus puis avec le dernier tiers.

Voilà, la pâte est prête. Là, vous avez le choix. Soit vous utilisez une poche à douille pour dresser vos choux ou vos éclairs, soit vous ne faîtes que des choux et une cuillère à café suffit largement pour les dresser. Le dressage se fait sur une silpat ou une feuille de papier sulfurisé (sans matière grasse) disposée sur une plaque à pâtisserie.

Si vous faîtes des chouquettes, c'est le moment de mettre vos grains de sucre. [Si vous n'en avez pas, vous pouvez vous contenter de saupoudrer les choux de sucre glace juste après la sortie du four ( et on refait un saupoudrage également quand ils sont tièdes). C'est très bon aussi.]

On éteint son four qui est maintenant bien chaud et on enfourne rapidement les choux pour 10 mn. Attention à partir de maintenant et quoiqu'il arrive (un séisme, un raz de marée, l'arrivée de Brat Pitt ou de Mads Mikkelsen vous en suppliant à genoux) il est STRICTEMENT INTERDIT d'ouvrir la porte de son four sous peine de dégonflage de choux. Une fois les 10 mn écoulées, on rallume le four, toujours en chaleur statique, à 160°C et on laisse cuire encore 20 à 30 mn. Ce n'est qu'une fois les 20 mn de prolongation de cuisson écoulées qu'on est autorisé à ouvrir la porte pour contrôler la dite cuisson. Dès que les choux sont bien dorés, on peut les sortir et les mettre à refroidir sur une grille. Reste alors à résister à la tentation de s'empiffrer de délicieux choux (ou chouquettes) tout chauds même pas garnis.

Concernant le garnissage justement. Là encore, vous avez le choix. Soit vous le faîtes dès les choux refroidis, soit vous le faîtes le lendemain. Dans ce cas, laissez les choux sur la grille toute la nuit. Ça les asséchera un peu mais ils seront plus facile à garnir et l'humidité de la garniture se chargera de leur rendre tout leur moelleux. Passons donc à la recette de la crème mousseline.

Crème mousseline :

  • 30g de maïzena
  • 80g de sucre en poudre 
  • 250g de lait
  • 100g de crème liquide entière 
  • 4 jaunes d'oeufs
  • 15g de kirsch (facultatif)
  • 120g de beurre très mou
  • parfum : 1 gousse de vanille si vous voulez vanille, une cuillère à café d'amande amère si vous aimez cette odeur, 20 g de pralin (poudre ou pâte) si vous voulez pralin, 20 g de pâte de pistache (soit un mélange de 10g de pistaches hachées et de 10 grammes de sucre glace) pour de la pistache, etc ... laissez parler votre imagination.

Mettez une grande assiette plate ou un petit plat au congélateur, pesez tous vos ingrédients et c'est parti.

Versez le lait et la crème dans une casserole et portez à ébullition puis éteignez le feu. Pendant ce temps, si vous avez opté pour un parfum vanille, mettez les grains de vanille avec les jaunes d'oeuf dans un saladier et mélanger bien. Ajoutez le sucre et la maïzena et mélanger bien au fouet ou à la cuillère magique (inutile de faire blanchir, il faut juste un mélange homogène). On ajoute alors le lait chaud et on mélange bien (oui, je sais, je me répète).

On remet alors sur feu vif (au moins 7-8 sur des plaques vitro allant jusqu'à 12) et on remue en permanence jusqu'à ce que la crème commence à épaissir. On retire alors du feu tout en continuant à bien remuer. La crème va finir d'épaissir jusqu'à devenir bien homogène et bien lisse. On sort notre assiette/plat du congel et on verse la crème chaude dessus puis on filme au contact et on réserve au réfrigérateur jusqu'à complet refroidissement. Le refroidissement est très important ici. La crème doit être bien froide, pas tiède sinon elle fera fondre le beurre quand on l'incorpora et ce sera la catastrophe. Selon l'épaisseur de la crème sur l'assiette, il y en a bien pour 1h.

Quand la crème est froide, on la sort du frigo, on enlève le film et on s'attaque au beurre. Il doit être très très mou mais pas fondu. On le place dans un petit saladier et on le bat au fouet électrique comme si on cherchait à monter des blancs en neige. On commence à petite vitesse et après quelques secondes, on monte à vitesse maximum. Il faut "monter" le beurre (on appelle ça crémer en langage de pâtissier) pendant 5 bonnes minutes. Il devient tout blanc, mousseux et prend un peu de volume.

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Le beurre une fois crémé, ça ressemble à ça. On dirait presque des blancs en neige.

C'est le moment d'ajouter notre parfum si on a opté pour autre chose que la vanille sans cesse de battre le beurre. Puis on ajoute, petite quantité par petite quantité, notre crème pâtissière froide sans cesser de battre. On obtient alors un mélange tout léger et mousseux absolument délicieux. Si vous aimez le kirsh (ou le rhum ou le cognac, bref si vous êtes un poivrot aimez les alcools fort), c'est maintenant qu'on l'ajoute, toujours en battant à vitesse max.

Voilà, il ne reste plus qu'à mettre la crème dans une poche à douille et à garnir vos choux.

Un petit conseil. Ne placez pas la poche de crème mousseline au frais en attendant le refroidissement complet de ce que vous prévoyez de garnir (ici des choux mais la crème mousseline est aussi parfaite pour garnir des tartelettes aux fraises ou aux framboises). Le beurre contenu dans la crème va la faire durcir et le garnissage sera nettement plus compliqué. Laissez simplement votre poche bien fermée à température ambiante.

Conservation : Les chouquettes sont à consommer dans la journée. Le sucre absorbe l'humidité et les rend toute ramollo. S'il vous en reste, vous pouvez tout de même les mettre dans une boite hermétique et les passer au four le lendemain pour leur redonner un peu de tenue (c'est moins bon mais bon quand même).

Les éclairs se conservent très bien du jour pour le lendemain, même s'ils sont sans pareil dégustés le jour même.

La crème mousseline ne se conserve que quelques jours (2-3 pas plus). Après, ben je ne sais pas trop ce qui se passe en fait, elle a toujours été mangée avant !

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10 février 2016

Brioche, saucisse et chocolat

Il y a quelques jours, on parlait cuisine avec Chofie quand est apparue au détour de la conversation la fameuse saucisse briochée. Vous voyez de quoi je parle ? Mais si, ce truc là !

saucisson-brioche-traditionnel

C'est un truc devenu quasi introuvable en grande surface et que Chéri appréciait beaucoup (moi aussi d'ailleurs j'avoue). Depuis cette conversation, une furieuse envie de dévorer une de ces fameuses saucisses ne cessaient de me titiller, à tel point que j'ai craqué. Et puisqu'on en trouvait plus par chez moi, j'ai décidé de me coller derrière mes fourneaux pour en confectionner une faite maison.

Ça tombait bien, j'avais découvert sur le site de Valérie (encore et toujours) une recette de pain brioché testée plusieurs fois pendant les fêtes, excellente et quasi inratable. Comme je n'avais pas de saucisses (et que les monstros n'en sont pas fana non plus faut dire ce qui est) mais que j'avais des knachis, j'ai opté pour une version mini brioche individuelle à la knachi. Le gros avantage de cette recette de pain brioché, c'est qu'elle peut servir à faire plein de chose. Avec 60-65gr de sucre, on obtient un pain qui équivaut bien à une brioche. On peut le manger tel quel ou le faire griller pour s'en faire des tartines. Avec 50gr de sucre, il est parfait pour le foie gras et les tartines salées comme sucrées. Avec 40-45 gr de sucre, c'est l'idéal pour la version saucisse briochée. Et quelque soit la teneur en sucre, ajoutez une barre de chocolat ou des pépites de chocolat et vous obtenez le goûter idéal pour vos monstros.

Vu le succès de la version nature du fameux pain (qui nous fait même pas 3 jours tellement tout le monde l'aime et l'engloutit vitesse grand V), j'étais peu près sûre de mon succès mais il a dépassé largement mes attentes. A tel point que j'avais fait une fournée de 4 brioches saucisses et 3 brioches chocolat mais que je n'ai pu prendre de photos que de l'unique brioche saucisse rescapée (qui ne doit son salut qu'au fait que je l'avais mise de côté pour le dîner de Chéri). Les brioches chocolat, elles, n'ont même pas eu le temps de refroidir qu'elles étaient déjà dévorées.

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Je sais je sais, elle est toute biscornue mais ché crè bomf moumon (a affirmé avec enthousiasme un Gargamel la bouche pleine juste avant de me piquer ma part).

Si vous voulez tous les détails de la recette avec plein de photos illustratives pour la réalisation de la pâte, je vous encourage à consulter la recette sur le site de Valérie. Sinon, voilà ma version à moi de sa recette, toujours réalisée sans robot et à la levure boulangère déshydratée.

Cette recette utilise une technique particulière pour faciliter la levée de la pâte avec un ingrédient particulier qui donne au pain tout son moelleux et en prolonge la conservation : le tangzhong. Pas d'inquiétude, ce n'est pas un ingrédient exotique qu'il va falloir dénicher à prix d'or dans une boutique spécialisée. Il s'agit simplement d'un mélange cuit d'eau et de farine. Avant de procéder à la confection du pain proprement dit, on va donc préparer le tangzhong

Pour le tangzhong :

  • 100 gr d'eau
  • 20 gr de farine T45

Attention, le type de la farine est important pour ce type de pâte. Elle doit être riche en gluten sinon elle ne lèvera pas bien.

On mélange eau et farine au fouet. Il ne doit pas y avoir de grumeaux. Puis on met à cuire dans une petite casserole à feu moyen en fouettant sans cesse. Dès que le mélange commence à épaissir, on retire du feu tout en continuant de fouetter jusqu'à obtention d'une substance un peu gluante, homogène et bien lisse.

Là, vous avez le choix. Normalement on doit attendre au moins 6h avant de l'utiliser, voir le préparer la veille pour le lendemain. Personnellement, je l'ai aussi utilisé dès son retour à température ambiante et j'ai trouvé que ça fonctionnait tout aussi bien.

Pour le pain brioché :

  • 350gr de farine T45
  • 100 gr de tangzhong
  • 55 gr de sucre (on peut aller jusqu'à 65gr pour un goût plus brioche ou descendre à 40 gr pour une utilisation avec des ingrédients salés)
  • 6 gr de sel
  • 110 gr de lait
  • 1 oeuf moyen à gros
  • 7 gr de lait entier en poudre (facultatif)
  • 6 gr de levure de boulanger sèche
  • 30 gr de beurre mou en dés

On fait d'abord tiédir le lait. Dans un saladier, on met la levure puis on verse le lait tiède dessus. Il faut alors attendre une dizaine de minutes pour bien dissoudre la levure dans le lait (il ne faut pas hésiter à bien remuer et à utiliser un lait tiède à chaud). Pendant ce temps, on pèse les autres ingrédients histoire de s'occuper. Quand la levure est bien dissoute, on verse la farine puis le sel, le sucre, le lait en poudre, l'oeuf battu au préalable mais c'est pas obligé (de le battre hein, parce qu'il n'est pas facultatif l'oeuf), le beurre mou et enfin le tangzhong.

Et c'est parti pour le pétrissage. On malaxe bien jusqu'à obtenir d'une pâte parfaitement homogène. Normalement, au fur et à mesure du pétrissage, la pâte se détache des doigts et du saladier. Pour mes knachis briochées, j'avais mis trop de tangzhong du coup, ma pâte était un peu trop molle ce qui explique que les saucisses soient "tombées au fond".

On fait une belle boule, on la remet dans le saladier et on recouvre d'un linge humide. Puis on met au four à 50°C (version étuve) pour faire "pousser". Normalement, dans le four à 50°C, en 1h30-2h, la pâte a doublé de volume. Là, tout dépend de ce que vous voulez faire avec. Pour les petits pains briochés à la saucisse ou au chocolat, on procède comme ça.

On sépare le contenu du saladier en 6 à 7 petites boules de pâte. Peu importe si on "écrabouille" tout, on va chasser l'air de la pâte de toute façon. On farine le plan de travail et son rouleau (car la pâte est encore très collante) et on étales en un rectangle. On plie ce rectangle en 3 de façon à obtenir un rectangle dont le côté à la taille d'une demi knachi. On fait un quart de tour et on étale à nouveau en un rectangle aussi long que l'on peut. On pose une demi knachi à un bout et on roule pour enrober entièrement la knachi. On pose alors l'autre demi knachi (normalement, le ruban de pâte est largement assez long pour le permettre) et on roule à nouveau. On obtient alors l'équivalent d'un gâteau roulé à la saucisse. Pour les pains aux barres de chocolat, on fait exactement pareil mais avec du chocolat à la place de la saucisse. Pour les pépites, on en met sur toute la surface du ruban de pâte et on roule tout simplement. On dispose nos brioches sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé (ou d'une silpat).

On met alors au four à 50°C nos petites brioches pour une petite heure, le temps que la pâte gonfle à nouveau. Quand c'est bien gonflé, on sort la plaque du four que l'on met à chauffer à 150°C en chaleur tournante. Quand le four est chaud, on enfourne sur le second gradin en partant du bas pour 50 mn environ. Quand la croûte est bien colorée, normalement le pain est cuit. On peut utiliser un pic en bois pour vérifier s'il est bien cuit à coeur. Il doit ressortir sec. Il n'y a plus qu'à mettre à refroidir sur une grille.

Les petits pains (nature ou chocolat) se conservent très bien dans des sacs congélation bien fermés, à température ambiante, sans durcir ni se ramollir. Pour la durée de conservation, je peux pas dire exactement, on boulotte tout en 3 jours max. Pour ceux à la saucisse, je les ai mis au frigo la veille au soir bien enfermés dans un sac congélation et ils étaient impeccables le lendemain midi et soir pour la dégustation.

Edit du 9 mars : Ces pains garnis de saucisse se congèlent très bien également. On les sort la veille au soir et on les laisse décongeler au frigo. Micro-onde ou four traditionnel pour les réchauffer. Au micro-onde, si des bulles d'air se sont formées lors de la première cuisson, le réchauffage peut conduire à un petit dégonflage de certaines zones. La brioche perd en esthétique mais pas en goût ni en texture.

28 janvier 2016

Super goûter en un tour de main

Hum, la Puce, il y a quelque chose de prévu pour le goûter ?

Euh, ben non !

Aaah

(très très déçu visiblement)

Tszuuun

(bruit bizarroïde et parfaitement non reproductible d'un cerveau qui se déconnecte sous l'effet d'une possession démoniaque aussi soudaine qu'inattendue)

Ah ah ah, me voilà ! Ah oui, désolé, je ne me suis pas présenté. La Puce est momentanément indisponible et je suis Pâtissus Démonicus, le sauveur du goûter. Votre Chéri est affamé, vos monstros aussi, mais pas le moindre petit biscuit, éclair ou gâteau en vue (ok, il y en a plein les placards mais on va faire comme s'ils n'existaient pas) ! Pas de panique, j'ai LES recettes pour vous : crème catalane et rochers aux amandes. Non seulement elles sont ultra simples et rapide à faire mais en plus elles demandent très peu d'ingrédients et sont complémentaires.

La crème catalane

Il s'agit de la crème que l'on met dans les niflettes mais que l'on peut également servir sans pâte feuilletée, dans des petits pots, exactement comme une crème brûlée (sauf qu'elle est bien plus facile et rapide à faire).

Ingrédients pour 4 petits (vraiment trop petits) pots :

  • 250g de lait ou 180g de lait et 70 g de crème liquide entière (c'est encore meilleur)
  • 2 jaunes d'oeufs
  • 60g de sucre
  • 12,5g de maïzena
  • 1 gousse de vanille, ou 1/2 cuillère à café d'amande amère ou 1 cuillère à soupe de rhum ou ce que vous voulez comme parfum en fait, y compris des zestes d'agrumes.

La crème catalane se réalise comme une crème pâtissière. Dans un saladier, on met les jaunes, le sucre et la maïzena. On mélange bien au fouet ou à la cuillère magique, sans s'exciter, vu que ça sert à rien de faire blanchir le mélange. La cuillère magique, c'est un truc génial. J'ai fait découvrir ça à la Puce et elle ne peut plus s'en passer. Ça mélange super bien, ça évite les grumeaux mieux qu'un fouet et ça éclabousse beaucoup moins.

cuillere magique

C'est ça une cuillère magique

Bon ensuite, on fait chauffer le lait dans lequel on a mis les grains de la gousse de vanille (pour les autres parfums, attendre qu'avoir fini la cuisson de la crème avant de les ajouter). Quand le lait est chaud, on le verse progressivement sur le mélange oeuf-sucre-maïzena (sans filtrer, on veut les garder nos grains de vanille, c'est trop la classe) tout en fouettant bien. Puis on remet tout dans la casserole et hop, sur le feu.

Alors là, je ne sais pas comment vous faîtes votre crème pâtissière habituellement mais la Puce, elle la faisait comme une crème anglaise, à feu tout doux en remuant souvent. Tss tss tss, grossière erreur. C'est le meilleur moyen de faire plein de grumeaux ma petite dame. Alors le feu doux, on oublie. On fait ça à feu vif (au moins 7-8 sur une plaque qui va jusqu'à 12, pas en dessous). On fouette en permanence (au fouet ou à la cuillère magique) et au bout d'une ou 2 minutes pas plus, on doit voir son mélange commencer à épaissir (si c'est pas le cas, le feu n'était pas assez vif). On retire la casserole du feu tout en continuant de fouetter jusqu'à ce que la crème soit bien homogène (elle va finir d'épaissir dans le même temps). De cette façon, on obtient une texture très onctueuse et bien lisse sans aucun grumeau. Il ne reste plus qu'à la verser dans les (trop) petits pots.

A ce stade, vous avez le choix pour la finition :

  • façon flan : on la met au four préchauffé à 220°C pour 10 mn. Ça lui donne une texture un peu différente et une jolie croûte dorée comme pour les niflettes.
  • façon crème brûlée : on saupoudre de sucre et de gervoise brune et on passe au grill
  • juste avant de la verser dans les petits pots, on incorpore des framboises ou des fraises fraîches (c'est absolument divin quand on parfume la crème avec de l'amande amère)
  • ou on ne fait rien du tout et on s'empiffre direct (la technique préférée d'Azraël qu'il serait même prêt à se brûler la langue)

Vos crèmes peuvent se déguster tièdes ou froides. Froides, elles seront fermes, avec la consistance d'un flan épais. Tièdes, elles seront toutes fondantes dans la bouche. Alors, c'est pas tout simple ça ?

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Façon crème brûlée

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On les voit bien les petits grains de vanille.

Bon, vous remarquerez que, suite à la confection de la crème, on se retrouve avec 2 blancs d'oeufs sur les bras qu'on voudrait quand même pas gâcher et pas du tout le courage de faire des macarons (et puis pas le temps non plus, je vous rappelle que Chéri est affamé et très très déçu de l'absence de goûter). Pas d'inquiétude, votre Pâtissus adoré est là avec la solution : les rochers aux amandes.

Les rochers aux amandes

Ingrédients pour une vingtaine de rochers :

  • 2 blancs d'oeufs moyens (environ 60g)
  • 70g de sucre
  • 90g de poudre d'amande

Dans un saladier, on mélange bien sucre et poudre d'amande. On ajoute les 2 blancs d'oeuf et on mélange jusqu'à obtenir une pâte homogène. Préchauffez votre four à 180°C. Sur une feuille de papier sulfurisé, former des petits tas de pâte (l'équivalent d'une cuillère à café, ou plus, ou moins, ça dépend de la taille que vous voulez). La pâte doit être assez compacte pour ne pas s'étaler après que vous ayez formé vos petits tas.

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Ca doit ressembler à ça avant la cuisson.

Mettre au four (position milieu) pendant 10-15 mn. Quand les rochers commencent à se colorer, c'est cuit. Attendre qu'ils aient légèrement refroidis (sinon ils se cassent quand on les enlève du papier) et mettez les à refroidir sur une grille. Ces rochers restent très moelleux et se conservent très bien dans une boite hermétique.

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Après la cuisson

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Et l'intérieur en gros plan. Aaah, on en lécherait son écran !

Alors, ça vous donne pas envie d'adopter un gentil petit Pâtissus ça.

 

 

23 janvier 2016

Noël au fourneau

Eh oui, pour Noël dernier, j'ai passé énormément de temps derrière mes fourneaux, et pas seulement pour préparer mes paniers gourmands. Il faut dire que cette idée de cadeau maison m'a redonné le goût de la pâtisserie que j'avais perdu ces dernières années. Je continue donc à vous faire profiter de mes expériences culinaires, et en particulier cette recette réalisée pour le goûter des monstros : le Krantz Cake.

Mais c'est quoi est-ce que ce truc allez-vous me dire ? Ben il paraît que c'est une pâtisserie israélienne. C'est marrant, avec un nom pareil, j'aurais juré que c'était allemand ou alsacien. De toute façon, question cuisine, je suis cosmopolite. Personnellement, j'appelle ça une brioche roulée au chocolat, la version brioche du gâteau roulé quoi. Et ça ressemble à ça.

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Les rayures de chocolat changent au fur et à mesure de la coupe

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Si vous cherchez sur le woueb, vous allez trouver plein de recettes (qui se ressemblent toutes énormément d'ailleurs) et qui ont toutes un point commun : elles utilisent un ROBOT. Attention hein, je parle pas du petit robot de base que pourrait posséder la ménagère lambda. Non non, je parle du super robot qui vous occupe la moitié de votre plan de travail genre Kitchenaid ou pire, Thermomix.

Alors vous je sais pas, mais moi, un robot comme ça, j'en ai pas. Et puis j'en veux pas d'ailleurs. Bon attention hein, je voudrais pas me mettre à dos les utilisatrices(/teurs) fan des dits appareils. J'ai rien contre (à part son prix pour le Thermomix). Ils sont certainement très bien. C'est juste que j'ai pas vraiment la place pour des engins pareils et que je trouve qu'on peut parfaitement s'en passer. Devais-je donc me précipiter dans le magasin d'électroménager le plus proche ? Ou renoncer à manger ce gâteau qui paraissait si bon ? Que nenni ! Retroussons nos manches et haut les coeurs. On allait faire ça à l'ancienne.

Alors d'abord, sachez que franchement, le Krantz Cake, c'est pas compliqué à faire. Ça demande du temps, c'est tout. Et encore. Je vous livre donc la recette que j'ai fait, avec les astuces pour gagner du temps et surtout, vous débrouiller sans robot.

Le Krantz Cake

Ingrédients pour la pâte :

  • 260g de farine type 45
  • 8g de levure de boulanger fraîche ou 4g de levure déshydratée
  • 100g de lait demi-écrémé tiède (voir chaud mais pas bouillant)
  • 53g d'oeuf à température ambiante (casser l'oeuf et, s'il est trop gros, battez le et prélever les 53g)  
  • 50g de sucre en poudre
  • 35 de beurre pommade
  • 5g de sel
  • Les zestes d'une demi-orange ou d'un citron (facultatif)

Dans un grand saladier, mettre le lait tiède et y dissoudre la levure. Si la levure est déshydratée, il faudra attendre un peu pour réussir à bien la délayer dans le lait. On ajoute ensuite dans l'ordre mais sans mélanger la farine, le sucre en poudre, le sel et l'oeuf. Si vous aimez le parfum des agrumes et vos enfants aussi, ajouter les zestes. Si vous n'aimez pas ça, ou si vos enfants n'aiment pas, on peut très bien s'en passer mais c'est quand même moins bon (enfin, je trouve mais j'adore les parfums d'agrumes).

Commence alors l'opération patouillage. A noter d'ailleurs que c'est typiquement le genre de gâteau à faire les enfants qui adorent s'en mettre plein les mimines. Azraël s'éclate bien avec ça. Et je vous dis pas leur tête quand la pâte a doublé de volume. Bref, on patouille de sorte à amalgamer les ingrédients. Ça prend en moyenne 5 mn (un peu moins toute seule, nettement plus avec l'aide d'Azraël aller savoir pourquoi). A ce stade, vous allez avoir du mal à tout bien amalgamer, il va vous rester plein de miettes au fond du saladier. C'est normal, pas d'affolement.

On ajoute alors le beurre pommade (pour les non initiés, un beurre bien mou battu à la fourchette pour lui donner l'aspect d'une pommade mais si vous avez la flemme, un beurre bien mou coupé en dé fonctionne tout aussi bien). Et on recommence son opération patouillage jusqu'à obtenir une belle boule de pâte bien homogène (soit à peu près 5 mn de pétrissage à nouveau). Normalement, à l'issu de cette opération, la pâte qui collait amoureusement à vos petits doigts vous a lâchement abandonné pour retourner à ses premières amours, la boule de pâte. Et vous pouvez sans trop de mal décoller le reste de la pâte qui a adhéré aux bords de votre saladier. On forme donc une belle boule que l'on remet dans le saladier. On filme et on laisse pousser (traduction : on attend que ça daigne gonfler).

Alors là, j'ai lu plein de trucs comme quoi, on pouvait préparer la pâte la veille et la laisser pousser une nuit au frigo, que c'était cool pour la suite et tout et tout. Ben vous oubliez. Au frigo, ça pousse pas ! Donc si vous avez peu de temps, vous pouvez certes préparer la pâte la veille et la mettre au frigo mais ça ne changera rien au temps nécessaire ensuite pour faire gonfler la pâte (voir, ça l'allongera car il faudra que votre pâte se réchauffe). Mon conseil donc. Si vous avez peu de temps devant vous, faîtes la pâte la veille et mettez là au frigo. Vous pourrez alors finir tranquillement la préparation de votre Krantz Cake le lendemain matin, le cuire le midi et le déguster au goûter. Si vous avez du temps, vous faîtes tout dans la même journée.

Pour faire gonfler la pâte, 2 solutions s'offrent à vous. Soit vous avez un radiateur qui chauffe et vous êtes écolo-économe. Vous mettez donc votre saladier dessus et vous patientez (environ 2h30-3h, faut pas être pressé). Soit votre radiateur ne chauffe pas (en été par exemple) et vous ne vivez pas dans le sahara (on est donc largement en dessous des 40-50°C) ou encore vous n'êtes ni écolo ni économe et un peu pressé de déguster votre délicieux gâteau. Vous chauffez alors votre four à 40-50°C. Il fait ainsi office d'étuve dans laquelle vous mettez votre saladier. Pas d'inquiétude, à cette température, le film plastique ne fondra pas. En principe, le temps de pousse se réduit alors autour des 2h. Évidemment, vous n'êtes pas obligé de rester planter à côté du four et vous pouvez vaquer à vos occupations habituelles pendant ce temps. Quand la pâte ait doublé de volume, c'est bon, vous pouvez la sortir du four (que vous ne coupez surtout pas, on va encore s'en servir).

Farinez alors votre plan de travail. Sortez un moule à quatre-quart du placard et votre boule de pâte du saladier. Ne vous inquiétez pas si vous l'écrasez un peu dans l'opération, on va lui faire bien pire. Placez la boule sur le plan de travail fariné et étalez là au rouleau à pâtisserie en un grand rectangle. Le petit côté du rectangle doit faire la largeur de votre moule et le grand côté être aussi grand que possible. Quand votre pâte ne fait plus que 5 mm d'épaisseur environ, c'est bon.

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Bon, comme j'ai oublié de prendre des photos en cours de réalisation, j'en ai piqué sur le web (chez Mes brouillons de cuisine).

On va maintenant préparer la sauce au chocolat.

Ingrédients pour la sauce chocolat :

  • 65g de chocolat (noir ou au lait)
  • 60 gr de beurre pommade
  • 25 gr de sucre glace (ou extra fin)
  • 15 g de cacao amer

Si vous aimez, normalement, on ajoute aussi 50g de noix ou noix de pécan torréfiées et concassées. Mais perso, avec les enfants, j'ai préféré éviter et ça n'était pas moins bon (juste moins original comme recette).

Faire fondre le chocolat au micro-onde puissance 400W pendant 3 mn. Bien le remuer pour le rendre bien lisse. Ajoutez le beurre pommade et bien remuer. Ajouter le sucre et le cacao et remuer à nouveau. On obtient alors une belle pâte lisse et assez liquide qu'on place 3-4 mn au congélateur histoire qu'elle durcisse un peu. Une fois que c'est fait, on retourne à notre pâte à brioche qui trouve le temps long sur son plan de travail.

Comme elle a eu le temps de refroidir, on peut la tartiner allègrement avec notre crème chocolat, exactement comme on le ferait pour un gâteau roulé. On laisse juste une marge de 1 cm sur les 2 grands côtés et de 2 cm sur l'un des petits côtés. Toute la sauce chocolat doit y passer. Si on a prévu de mettre des noix, c'est maintenant qu'il faut le faire, en les répartissant sur le chocolat.

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On humidifie la marge de 2 cm laissée sur le petit coté, ça nous permettra de bien souder le gâteau une fois roulé. On attrape alors le petit côté sans marge et on roule. Dans l'opération, on n'oublie pas de se mettre du chocolat plein des doigts histoire de pouvoir les lécher ensuite. On arrive enfin à la phase la plus délicate de la confection : le tressage. On prend un couteau qui coupe bien et on coupe notre rouleau en 2 dans le sens de la longueur. Avec nos 2 moitiés de rouleau, on fait une torsade.

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On graisse son moule à quatre-quart et on met la torsade dedans. On refilme et hop, direction le four à 40-50°C pour 1h. Passez ce délai, votre torsade a bien gonflé. Vous sortez le moule du four et vous montez sa température à 150°C. Quand il est chaud, vous mettez à cuire pendant 35 mn. Sortez le du four mais laissez le dans le moule.

On entame à présent la dernière ligne droite. On va confectionner un sirop. Pour cela, on met 65 g de sucre dans une casserole et on ajoute 40g d'eau. On porte à ébullition pendant 10 secondes (juste le temps que tout le sucre fonde quoi). Avec un pinceau, badigeonnez le Krantz Cake avec le sirop. Renouveler l'opération jusqu'à avoir utilisé l'intégralité du sirop pour bien imbiber le gâteau. Laissez refroidir toujours avec le gâteau dans le moule jusqu'à ce que vous puissiez saisir le tout à main nue mais avant que ce soit froid. Normalement, le sirop sur le dessus du gâteau aura "glacé" (c'est-à-dire qu'il ne dégoulinera pas sur vos mains et que le gâteau à un aspect "sec") mais n'aura pas encore figé dans le moule donc le démoulage sera facile. Démouler le gâteau et laissez le refroidir sur une grille.

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Bon allez, je résiste pas à encore une photo de mon beau Krantz Cake.

Ce gâteau est très bon froid mais il est le meilleur lorsqu'il est encore tiède. Vous avez encore un doute sur le fait que ce gâteau soit absolument délicieux. Demandez donc l'avis d'Azraël.

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Et j'ai même pas eu le temps de photographier Gargamel, il a englouti ses 2 parts trop vite pour cela.

4 janvier 2016

Quand Pâtissus Démonicus s'installe à la maison

Au mois de novembre, alors que je cherchais activement des idées de cadeaux faits maison pour mes paquets de Noël, j'avais été très très fière de moi quand m'était venue celle des paniers gourmands. Songez donc, j'avais réussi à déjouer les plans diaboliques de Régimus qui voulait m'obliger à prendre plein de kilos pendant les fêtes sous couvert de la réalisation de cadeaux maison. La parade, utiliser mes collègues de bureau comme goûteurs pour mes biscuits au lieu de tout boulotter moi-même (et accessoirement les avoir tous à mes pieds en attendant la prochaine fournée).

Seulement voilà, cela fait maintenant 15 jours que tous mes cadeaux ont été achevés et expédiés ou offerts et je m'aperçois avec horreur que je semble atteinte d'une fièvre pâtissière aiguë et tenace, qui monte bien jusqu'à 220°C au four à chaleur tournante certains jours. Même qu'il est arrivé plusieurs fois à un Chéri quelque peu contrarié de m'arracher à ma plaque à pâtisserie à 11h du soir (mais enfin, faut bien que je finisse de cuire le pain brioché pour le petit déj demain !). Ce n'est qu'après avoir réussi à coincer Régimus dans un coin particulièrement ensoleillé (oui, je vous rappelle que les démons, en règle général, ne sont guère friands des doux et chauds rayons de l'astre solaire) que j'ai pu lui arracher le fin mot de l'histoire. L'idée des paniers gourmands n'était pas de lui, elle faisait juste bien ses affaires. En fait, dans l'ombre oeuvrait également à ma perte un petit démon sournois et sans pitié, son cousin germain, le Pâtissus Démonicus, Gustus pour les intimes (ce petit démon est un grand fan de Ratatouille).

 Après les sablés de Noël, les krunchys et autres macarons, Gustus m'a donc obligé à l'insu de mon plein gré à confectionner le gâteau anniversaire de Chéri. Bien évidemment, j'avais toujours prévu de lui faire moi-même son gâteau mais, avec un démon Pâtissus aux commandes, hors de question de se contenter un gâteau classique genre gâteau au yaourt recouvert de glaçage, comme celui de l'anniversaire de Gargamel, pour lequel on peut laisser Azraël se charger du gros oeuvre. Le genre de gâteau où tu peux tout boucler en une heure top chrono et retourner à ta machine à coudre adorée qui boude parce qu'en ce moment tu la trompes honteusement avec ton four à chaleur tournante. Non non non, un Pâtissus est bien plus exigent que cela, un Pâtissus réclame de l'exotisme, de l'original, du tape à l'oeil, bref, le Pâtissus fait dans le gâteau où t'y passe ta journée mais que quand tu le manges ... ben tu regrettes pas la journée que tu y as passé. C'est donc ainsi que je me suis retrouvée à servir devant les yeux ébahis de Papy P. et Mamie M. (Inferno Gran Mom compte pas, elle a vu le Pâtissus en action alors forcément, elle a pas été prise par surprise) une tarte à l'orange caramélisée, un choix plutôt surprenant pour un gâteau d'anniversaire, j'en conviens, mais bon, après tout, je suis pas responsable, c'est la faute à Gustus !

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Attends papa, maman est pas prête pour la coto !

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Vas-y, soupple !

Alors déjà, je vous arrête tout de suite, qui dit tarte à l'orange ne dit pas morceaux ou tranches d'orange confites. Perso, j'ai les fruits confits en horreur donc pas question d'en mettre dans mes gâteaux. Imaginez plutôt une vraie pâte sablée maison recouverte d'une crème pâtissière légère au goût subtile d'orange et une couche de sucre caramélisée type crème brûlée.

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La tarte en gros plan et lumière naturelle. Tous les décors sont en pâte à sucre, entièrement comestibles donc, et fait de mes blanches mimines. Ça se travaille comme la pâte à modeler ou la Fimo mais c'est beaucoup beaucoup plus mou. A réaliser la veiller de préférence pour qu'ils aient le temps de bien durcir.

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En gros plan avec le flash, on distingue un peu mieux la couche de sucre légèrement caramélisé. C'était la première fois que j'utilisais un chalumeau et j'ai un peu foiré sur ce coup mais je ne désespère pas.

Un véritable délice. J'ai d'ailleurs déjà prévu de récidiver en ajoutant une meringue italienne façon tarte au citron pour la prochaine fois, ça doit être sublime. Mais le Plus indéniable de cette recette, c'est qu'elle est toute simple à faire (et plus encore si vous achetez la pâte toute prête mais ce serait peut-être pas aussi bon). Ça vous donne envie ? Vous voudriez bien en faire une vous-même ? Vous refusez de croire que ce soit si facile ? Ok, je vous donne la recette.

Tarte à l'orange caramélisée (recette originale et pleine de photos en cours de réalisation sur le blog de Valérie)

Pour la pâte sablée :

  • 250g de farine (type 55 donc pas la farine fluide T45 mais si vous avez que ça, ça marche aussi)
  • 140g de beurre en petits morceaux (pas trop mou le beurre)
  • 100g de sucre en poudre
  • 1 jaune d'oeuf (ou un oeuf entier si vous en avez marre de stocker des blancs sans savoir quoi en faire, on le choisira alors petit ou moyen)
Dans un récipient, on tamise la farine puis on ajoute beurre et sucre. On sort son huile de coude et on pétrit à la main. Le but est de bien enrobé la farine de beurre pour faire un beau "sable" homogène tirant sur le jaune. On ajoute alors le jaune d'oeuf (ou l'oeuf entier) et on finit le pétrissage. On forme une boule, on filme et on réserve au frais pour 2 heures. Ou on la fait la veille et on la sort du frigo 30 mn avant de la travailler. Ou encore, on se fatigue pas et on en achète une au supermarché du coin (ou chez son boulanger).
Quand la pâte a suffisamment reposé, on préchauffe son four à 180°C en chaleur statique. On étale la pâte sur un disque de 2-3 mm d'épaisseur et on en garnit un moule de 24 cm de diamètre (si vous utilisez une pâte toute prête, garnissez directement votre moule sans étalage préalable et sans papier sulfurisé). Si vous en avez, préférez un moule à fond amovible, cela facilitera le démoulage mais normalement, la pâte n'accorche pas. On pique bien toute la surface de la pâte à la fourchette en insistant sur le fond pour éviter qu'elle ne gonfle lors de la cuisson à blanc et on enfourne pour 15-20 mn. La pâte est cuite lorsqu'elle prend une couleur bien dorée. Un petit conseil, surveillez régulièrement votre pâte pendant la cuisson, si le fond se met à gondoler, n'hésitez pas sortir le moule du four et à appuyer doucement pour aplatir la pâte et lui redonner sa forme.
Quand c'est cuit, on sort du four et on laisse refroidir sans démouler. On va maintenant s'attaquer à la crème à l'orange.
Pour la crème à l'orange :
  • 230g de jus d'orange pressé maison dont vous aurez filtré la pulpe avec une petite passoire (faut bien 3 oranges)
  • les zestes fins de 2 oranges non traitées
  • 75g de sucre en poudre
  • 3 oeufs entiers
  • 2 jaunes d'oeufs
  • 25g de maïzena
  • 185g de beurre en morceaux très froid

Cette crème se réalise comme une crème pâtissière dont on aurait remplacé le lait par du jus d'orange. Dans une casserole, on met à chauffer le jus d'orange et les zestes. Dans un récipient, on fouette ensemble le sucre, les jaunes d'oeufs et les oeufs entiers et la maïzena pour avoir un mélange bien homogène. Quand le jus bout, on le verse le mélange dans la casserole hors du feu tout en fouettant bien. Puis on remet sur feu vif en fouettant continûment jusqu'à épaississement. La crème doit bouillir pendant 10 secondes, pas plus. On retire alors du feu et on ajoute le beurre bien froid d'un coup. On mélange bien jusqu'à obtention d'une crème brillante et lisse.

On récupère alors notre fond de tarte qui doit être à peu près froid. On teste le démoulage, on replace le fond de tarte dans le moule et on verse la crème encore chaude sur le fond de tarte. Pas d'inquiétude si la crème est plutôt liquide, elle va "durcir" en refroidissant. On lisse bien et on filme au contact. Ca veut dire qu'on place le film alimentaire directement au contact de la crème de sorte à la protéger de l'air pendant son refroidissement. Cela permet d'éviter la formation d'une "peau" à la surface de la crème. Gustativement, ça ne change rien mais esthétiquement oui et Gustus est un poil tatillon sur le sujet. Il n'y a plus qu'à réserver au frais jusqu'à refroidissement complet. Si vous avez fait votre pâte sablée vous-même et que vous l'avez étalé sur une épaisseur de 3 mm, vous pouvez sans problème faire tout ça la veille et ne garder l'étape du caramel que pour le jour J juste avant de servir. Votre pâte ne devrait pas se ramollir et n'en être que plus fondante. Je ne parierais pas là dessus pour une pâte de supermarché par contre.

La caramélisation :

Si vous avez un chalumeau, mettez votre tarte au congélateur pendant 5 mn puis sortez là, saupoudrez de sucre cristal ou de cassonade (pas de sucre extra fin, c'est la galère croyez-moi sur parole) et caramélisez comme pour une crème brûlée.

Si vous n'en avez pas, mettez votre tarte au congélateur pendant 10-15 mn et préchauffez le grill de votre four. Sortez la tarte du congèl, saupoudrez de sucre cristal ou de cassonade et mettez sous le grill pour caraméliser en surveillant bien que rien ne brûle.

Le but, c'est que le sucre fonde bien et caramélise dans la mesure du possible sans que la tarte se réchauffe de trop. Elle doit rester froide.

Servir aussitôt et régalez vous.

16 novembre 2015

Un peu de douceur dans ce monde de brutes

Je ne sais pas vous, mais moi, quand ça va pas, je fond sur le chocolat et les douceurs comme Gargamel sur sa console. Et vu les événements du week-end, un peu de réconfort ne me semble pas de trop. Alors bien que je l'ai prévu initialement pour un peu plus tard, je vais publier ce post plein de gourmandises dès maintenant.

Au cours de mes recherches pour trouver les meilleures recettes de biscuits sablés à mettre dans mes paniers gourmands, je suis tombée sur 2 recettes extraordinaires qui m'ont littéralement fait baver d'envie et qu'il m'était impossible de ne pas tester : celle des krumchy (mini tartelettes au caramel fondant et au chocolat) et celle des macarons.

Aaah, les macarons. Que celui qui n'a jamais salivé devant l'étalage de mini macarons du boulanger me jette la première pierre mais franchement, le macaron, c'est trop bon. Mais c'est aussi totalement impossible à réussir soi-même. Du moins telle était mon opinion (vu les innombrable tentatives et recettes que j'avais déjà essayé sans aucun succès) jusqu'à la semaine dernière. Car dans son excellent site, Valérie nous livre tous les secrets de la confection de cette petite gourmandise. Alors certes, son post sur le sujet est un petit pavé mais si vous le lisez consciencieusement et que vous suivez scrupuleusement ses conseils, eh bien croyez le ou non mais vous allez réussir des macarons dignes de votre boulanger de quartier du premier coup. En tout cas moi, j'ai réussi et pourtant, je suis très loin d'être un génie de la cuisine. Autant vous dire que je n'étais pas peu fière de moi. Quant aux krumchy, je ne connaissais pas et c'est bien dommage parce que ce sont des petites merveilles.

Ah, je vous entends d'ici, c'est bien trop compliqué, on y arrivera jamais et puis ca doit être super long à faire. Alors pour les macarons, je vous l'accorde c'est un peu long et délicat. Mais les krunchy, il n'y a pas plus simple et ce n'est pas très long finalement (1h tout compris). Tout le secret réside en fait dans le moule en silicone à mini muffins et son fonceur à tartelette, qui vous permettra de réaliser ces dernières prêtes à garnir en un tour de main et moins de 5 mn chrono (attention, je parle de former les tartelettes, il faut quand même ajouter le temps de réalisation de la pâte et sa cuisson).

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Et voilà les krumchy

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Gros plan sur le caramel fondant que rien qu'à regarder la photo j'ai envie de filer en refaire.

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Pour vous donner une idée de la taille du bestiaux, il fait sa star à coté d'une cuillère à café.

Comme il n'est pas question pour moi de réinventer l'eau chaude ou le fil à couper le beurre, je ne vous livrerais pas la recette des macarons, ni celle des krumchy, je vous laisse plutôt aller consulter le site de Valérie. Par contre, je vais vous donner ma recette de crème au praliné, adaptation d'une des recettes de ce même site, qui m'a servi à garnir les coques de mes macarons. Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai une sainte horreur des crèmes au beurre, quelque soit leur parfum d'ailleurs, toutes m'écoeurent sans exception. Mais cette crème là, avec juste ce qu'il faut de gras pour la rendre onctueuse est simplement parfaite, fondante et légère à la fois. Un vrai régal. A noter d'ailleurs qu'elle serait également parfaite pour des Parisbrest ou des éclairs praliné.

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Mes coques en train de refroidir tranquillement

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Et on admire la fameuse collerette de la coque

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Et voilà les macarons formés. Miam, ça me donne faim tout ça. Aaaaah, horreur, mon vernis est écaillé !

J'avoue qu'à l'issue de ces 2 essais, désireuse de ménager ma balance et mon foie et de ne pas m'enfiler à moi toute seule mes 24 krumchy et mes 20 macarons, je me suis livrée à une petite expérience scientifique. Quels allaient être le taux d'incrédulité de mes cobayes goûteurs et le temps de survie de ces friandises placées dans un environnement hostile ?

Pour le taux d'incrédulité, je n'ai pas été déçue, il a crevé le plafond, un vrai coup à devoir changer tous mes couvre-chefs et mon stock de chaussettes. Quant au temps de survie ...

Temps de survie d'un macaron au abord d'une machine à café au beau milieu d'une jungle peuplée de chercheurs affamés : moins de 2 minutes

Temps de survie d'un krunchy au abord d'un groupe de parents à une fête d'anniversaire : moins de 5 minutes. Certes, le temps est plus long que pour un macaron. Non pas que les krunchy soient moins bons, c'est juste que les parents d'élève ont un poil plus de tenue qu'un groupe de chercheurs, enfin, apparemment.

Allez, c'est pas tout ça, mais j'ai une recette de lunes aux amandes qui réclame toute mon attention.

 

Crème légère au praliné (attention, le légère faire référence au côté aérien de cette crème, pas au nombre de calories) :

Ingrédients pour une vingtaine de macarons (soit environ 40 coques) :

  • 50 gr de pralin en pâte (parce que moi, j'aime pas les morceaux mais si vous vous aimez, vous pouvez prendre du pralin en poudre)
  • 30 gr de beurre pommade
  • 25 gr de blanc d'oeuf (si possible vieillis mais surtout à température ambiante c'est TREEEEEEES important)
  • 60 gr de sucre
  • 18 gr d'eau

On va commencer par faire une meringue italienne. Pour ça, on met d'abord l'eau dans une petite casserole puis le sucre, on agite légèrement et on met à chauffer. Pour les puristes disposant d'une sonde de température, on fait chauffer jusqu'à 100°C puis on commence à battre les blancs en neige. On attend que la température monte à 120°C (les oeufs ont bien monté mais ne sont pas encore fermes) puis on verse le sirop de sucre en filet tout en continuant à battre à vitesse réduite et en prenant garde que le sirop ne touche pas les fouets sous peine d'en projeter partout. Quand tout le sirop est mis, on continue à battre à pleine vitesse pendant 3 à 5 mn (il faut que la préparation ait bien refroidie). Si vous n'avez pas de sonde, grosso modo, vous attendez que le contenu de votre casserole bout, vous commencez à monter vos blancs pendant 3 minutes puis vous versez le sirop et ça devrait aller.

Pour ceux qui se demanderait ce qu'est un blanc d'oeuf vieilli, c'est un blanc séparé du jaune depuis au moins 24h. Et pour ceux qui s'interrogerait sur l'importance de la température de blancs, c'est parce que si vos blancs sont très froids, le sirop va figer instantanément à son contact et vous vous retrouverez avec des grains de sirop dans votre meringue.

On met la meringue italienne de coté et on va maintenant s'occuper de notre beurre pommade (c'est-à-dire un beurre super mou qu'on a battu préalablement avec une fourchette pour lui donner la texture d'une pommade). On le met dans un petit saladier (ou autre) et on le bat avec son fouet électrique (parce qu'à la mano, on se choppe rapidement des bras de lanceuse de poids) jusqu'à ce qu'il devienne bien blanc (ça c'est bon) et mousseux (ça c'est en théorie parce que franchement, j'ai jamais bien vu le côté mousse). On ajoute alors notre pralin et on rebat un petit coup. Quand le mélange est homogène, on range le fouet électrique et on incorpore en 3 fois notre meringue dans le mélange beurre pralin en remuant délicatement pour ne pas faire retomber la meringue (le truc, c'est de faire des grands cercles tout autour du saladier en soulevant bien l'appareil (le mélange quoi) à chaque passage. Et voilà, votre crème praliné aérienne est faite. Vous la mettez dans une poche à douille direction le frigo pour 1h histoire qu'elle prenne la consistance idéale pour être utilisée.

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